Steve Guerdat écrit la première trilogie de l’histoire du Top 10 IJRC

“Je suis un gamin qui continue de rêver”, Steve Guerdat

En son jardin genevois, Steve Guerdat a réalisé ce soir un énième rêve de gosse. “C’est un sentiment absolument extraordinaire, chaque victoire ici est exceptionnelle et restera gravée dans ma mémoire. Je l’ai déjà dit dix mille fois mais ce public est dingue et transmet tellement à notre sport. Cette victoire est inespérée, je suis un gamin qui continue de rêver et j’espère qu’on ne s’arrêtera pas là”, s’est réjoui l’habitant d’Elgg. Avec son palmarès long comme le bras, celui qui est six fois médaillé aux Européens, trois fois lauréat de la finale de la Coupe du monde, en bronze individuel aux Mondiaux et deux fois médaillé olympique, dont une fois en or individuel, a encore un peu plus marqué l’histoire des sports équestres ce soir. Pour cause, il est devenu le premier cavalier de l’histoire à s’imposer trois fois dans la finale du Top 10 IJRC, treize ans après son sacre avec l’inoubliable Jalisca Solier, cinq ans après celui avec Alamo. 

Depuis 2001, date de la première édition de ce rendez-vous réservé aux dix meilleurs cavaliers du moment, seuls Ludger Beerbaum, Rodrigo Pessoa, Meredith Michaels-Beerbaum, Steve Guerdat et Kent Farrington étaient parvenus à soulever deux fois le trophée. Depuis ce soir, à quarante-et-un ans, Steve Guerdat est donc l’unique à l’avoir soulevé trois fois. Pour le plus grand bonheur des tribunes complètes ! 

“Elle n’avait jamais vu des obstacles pareils !”, Kent Farrington

Pour l’emporter ce soir, Steve Guerdat a dû affronter deux parcours sérieux imaginés par Gérard Lachat et Louis Konickx. Face au chronomètre, le numéro quatre mondial a interprété au mieux son fidèle Selle Français de quatorze ans né chez Laurent Vincent. S’il ne lui a encore jamais permis de remporter de grandes médailles, Venard de Cerisy a mené son cavalier vers pléthore de succès significatifs dont le mythique Grand Prix de Calgary en 2021, la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle en juin, le Grand Prix CSIO 5* de Saint-Gall en 2019 et sa Coupe des nations en 2023… 

Ce soir, lors du premier round, trois couples ont réussi un sans-faute, l’Irlandais Shane Sweetnam ouvrant la voie avec le surpuissant James Kann Cruz. Dernier à partir lors de l’acte deux, le duo avait la lourde tâche de réitérer un sans-faute en moins de 48“13. Mission trop relevée pour le fils de Kannan, qui doit encore progresser lorsqu’il s’agit d’aller vite. Cette fois, le gris a laissé deux barres à terre en fin de tour, laissant filer la victoire. Sérieux prétendants au titre, les lauréats de l’édition 2022 avaient toutes leurs chances au départ de la seconde manche. Tournant au trophée avant de s’élancer, les doubles champions du monde l’ont justement vu filer de leurs filets pour une faute sur un vertical suivant un demi-tour. Cette soirée étant marquée par les trilogies, pour la troisième fois, le Suédois termine au deuxième rang.

Malgré une faute dans le triple en première manche, Kent Farrington a fini par se faire une place sur le podium grâce à la pourtant très jeune Greya. Celle qui aura tout juste dix ans dans quelques semaines ne s’est pas montrée impressionnée malgré sa faible expérience et pour sa toute première compétition internationale hors du continent américain. “Elle n’avait jamais vu des obstacles pareils !”, a confirmé l’Américain, ravi du comportement de la fille de Colestus. 

“Je crois avoir confondu vitesse et précipitation”, Julien Épaillard

Si la France a compté deux représentants dans ce rendez-vous, Simon Delestre a manqué de peu le podium malgré deux fautes dans l’acte initial. Sur le très régulier Dexter Fontenis Z, le Lorrain a réussi un deuxième tour plus rapide encore de sept centièmes que les lauréats de l’épreuve. La faute sur l’oxer n°4 et le milieu du triple lors du premier tour les ont rétrogradés au quatrième rang. Lui aussi piégé dans le triple, Julien Épaillard a tenté le tout pour le tout sur le parcours final. Avec sa médaillée européenne, le Normand a toutefois laissé à terre le vertical suivant le demi-tour puis un oxer en fin de course. “Je crois avoir confondu vitesse et précipitation. J’ai pris un gros risque pour le demi-tour, nous avons fauté, ce qui a agacé ma jument. C’est ainsi, on ne gagne pas sans prendre de risques !”, a résumé le numéro un français. 

Les résultats en direct

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Retrouvez Steve Guerdat dans l'épisode 17 du podcast