À Genève, l’Oiseau Richard a pris son envol, et United Touch S a concassé la concurrence

Richard Vogel s’est magistralement imposé dans le Grand Prix Rolex du CSI 5* de Genève, cet après-midi en Suisse. Grâce à une performance de très haute volée en selle sur United Touch S, l’Allemand est sorti grand vainqueur d’un barrage à sept. L’Irlandais Mark McAuley, qu’on n’attendait pas à un tel niveau, et l’Allemand Christian Kukuk ont dû s’avouer vaincus, de plus de deux secondes pour l’un et de plus de quatre secondes pour l’autre, terminant deux et troisième avec GRS Lady Amaro et Checker 47. La meilleure performance française a été l’œuvre de Julien Épaillard, cinquième avec Dubaï du Cèdre, pénalisée de quatre points au barrage.



Répartition des fautes au tour initial

Répartition des fautes au tour initial

© GRANDPRIX

Vu la performance de l’Allemand, dont le patronyme signifie “oiseau” dans la belle langue de Goethe, il serait difficile de résister à la tentation de la métaphore animalière pour qualifier la victoire de Richard Vogel et United Touch S dans le Grand Prix Rolex du CSI 5* de Genève, cet après-midi en Suisse. Le triomphe du cavalier de vingt-six ans et du sculptural étalon Westphalien de onze ans par Untouched et une mère par Lux, n’est pas vraiment une surprise tant ce couple, qui s’est distingué en finale de la Coupe du monde Longines au printemps dernier à Omaha après avoir gagné l’étape qualificative de Stuttgart, crève l’écran depuis un an. Naturellement, la victoire n’est pas au rendez-vous à tous les coups, et les tours initiaux des Grands Prix ne sont pas toujours de longs fleuves tranquilles, tant il est difficile pour le mastodonte de caser ses grandes foulées dans les lignes très techniques, mais Richard Vogel et United Touch S impriment la pellicule et la mémoire vive des passionnés. Vainqueurs d’une épreuve à 1,55m au CSIO 5* de Calgary et de la finale mondiale des Coupes des nations Longines à Barcelone, ils ont choisi la plus belle et vaste piste indoor de la planète, celle du CHI de Genève, aménagée dans l’immense halle de Palexpo, pour remporter leur plus belle victoire.

Avant de pouvoir en découdre au barrage, il fallait sortir indemne du tour initial dessiné par le Suisse Gérard Lachat, épaulé notamment par le Néerlandais Louis Konickx, ce qui n’avait absolument rien d’une sinécure, avec quatorze obstacles et dix-huit efforts, dont un double de verticaux sur bidets monté en 5 juste à côté du lac, un double oxer-vertical en 7 et un triple vertical-oxer-vertical en 12, l’impressionnant portail de la Tour de Molard en 10, un gros oxer garni de buissons en 13 et un dernier oxer à ne pas négliger non plus. Sans oublier un temps imparti calculé au plus juste. Cela semblait très dur à la reconnaissance, et cela s’est vérifié quand le sport est venu, mais les chefs de piste n’auraient pu être bien plus cléments vu qu’il y a quand même eu sept sans-faute. Sept sur quarante couples, dont au moins vingt pouvaient prétendre à la victoire. Le CHI de Genève, étape automnale du Grand Chelem Rolex, demeure “LE” sommet de cette saison.



Steve Guerdat et Julien Épaillard ne peuvent pas toujours gagner!

Des cinq Français au départ, seul Julien Épaillard s’est qualifié pour la finale au chronomètre avec une Dubaï du Cèdre aérienne et impeccablement montée. Les oxers 4 et 12b sont tombés au passage de François-Xavier Boudant et Brazyl du Mézel, puis Simon Delestre a été privé de barrage en raison d’une faute sur le 13 avec son excellent Dexter Fontenis, également pénalisé d’un point de temps. Plus tard, Julien Gonin a abandonné après un refus de Valou du Lys devant le double de bidets, puis Kevin Staut a fauté sur les verticaux 8 et 12c avec Beau de Laubry. Il n’y a pas eu de barrage non plus pour l’Allemand Hans-Dieter Dreher, l’Irlandais Daniel Coyle, le Brésilien Yuri Mansur et l’Argentin José María Larocca, rentrés hors délai, mais fort méritants avec Elysium, Legacy, QH Alfons Santo Antonio et Finn Lente, huit, neuf, dix et onzième.

Premiers à revenir en piste, Richard Vogel et United Touch S ont tué le match et ruiné les espoirs de leurs concurrents, au mérite d’une performance prodigieuse de bout en bout, conclue par un double sans-faute en 37’’14. Difficile d’imaginer un dessin plus serré et de plus ambitieux contrats de foulées. Dans les tribunes, on gardait un peu d’espoir, mais la messe était déjà dite. Devant son public, Steve Guerdat, vainqueur vendredi soir du Top Ten Rolex IJRC avec Vénard de Cerisy, a tenté sa chance avec sa géniale Dynamix de Bélhème, mais la championne d’Europe de Milan n’est pas encore assez rapide dans cet exercice. Une faute sur l’oxer 6 et un chrono de 38’’65 ont laissé le Jurassien à la quatrième place. Dans la foulée, le Belge Wilm Vermeir et IQ van het Steentje ont péché sur le 5a et le 7b, dernier obstacle du parcours réduit, terminant septièmes.

Prenant des risques un poil plus mesurés que Richard et Steve, Christian Kukuk a signé le deuxième double sans-faute de l’après-midi sur Checker 47, se classant finalement troisième à plus de quatre seconde du lauréat. Deux fautes, sur les oxers 4 et 6, ont relégué l’Américaine Jessica Springsteen et son Don Juan van de Donkhoeve à la sixième place. Mark McAuley a alors suivi une partition idéale avec GRS Lady Amaro, renonçant à défier Vogel, mais coupant la ligne d’arrivée deux secondes plus vite que Christian Kukuk, ce qui lui a permis d’obtenir une très belle deuxième place, qui constitue la plus belle performance de la carrière de l’Irlandais installé tout près de Genève avec son épouse, la Franco-Suédoise Charlotte Mordasini. Dernier concurrent, et non des moindres, Julien Épaillard ne s’est pas laissé intimider par ce scénario, mais il a fauté dès le deuxième obstacle, l’oxer 9, et dû se contenter d’une cinquième place. Nul doute que le Normand a déjà hâte de revenir l’an prochain, comme tous les heureux participants de cette épreuve mythique. Mais aujourd’hui, c’était donc le jour de l’Oiseau Richard et de l’insubmersible United Touch S.

Les résultats
Le parcours
L’animation en 3D du parcours

“United Touch peut-il devenir le meilleur cheval du monde”, (re)lisez le portrait consacré à l’exceptionnel étalon publié en juillet.

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