Trois chevaux rejoignent l’écurie de para-dressage de l’IFCE

Fin 2023, l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) a recruté trois nouveaux chevaux fléchés pour le para-dressage. Dans le cadre de ses missions, l’IFCE met à disposition des athlètes français des chevaux préparés par les écuyers du Cadre noir. L’objectif est d’accompagner les cavaliers de l’équipe de France vers la haute performance, et naturellement vers les Jeux paralympiques de Paris 2024.



Cette année, Rhapsodie*IFCE, confiée à Céline Gerny, a quitté la compétition pour bénéficier d’une retraite sportive méritée. Afin d’assurer la relève de ses athlètes de haut niveau, les équipes de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) ont effectué plusieurs déplacements. En 2023, Zeus de Malleret*IFCE, Korsgaard Toledo*IFCE et tout récemment Légende du Hans*IFCE ont rejoint les écuries de l’IFCE à Saumur. Ils seront associés à Céline Gerny et Chiara Zenati, choisies par la Fédération française d’équitation (FFE) pour bénéficier du soutien de l’IFCE dans le cadre de leur projet sportif. L’achat de ces chevaux a été réalisé en partie grâce à une subvention de l’Agence nationale du sport (ANS).



Des qualités similaires à celles des chevaux de dressage

Les écuyers du Cadre noir Nadèje Bourdon et Sébastien Goyheneix, entraîneurs des para-athlètes, apportent notamment leur expertise quant aux qualités intrinsèques des chevaux, mais aussi leur tempérament et leur capacité à s’adapter au para-dressage. Pour Sébastien Goyheneix, les qualités recherchées chez un cheval de para-dressage sont tout simplement les mêmes que chez un cheval de dressage. Sa locomotion doit être adaptée au niveau visé, tout comme son envie de travailler. En para-dressage cependant, on ne demande pas forcément au cheval de s’exprimer aux trois allures, selon le grade du cavalier: “On priorise la qualité des allures qui seront présentées par le cavalier en question.” Le comportement du cheval est également très important dans sa sélection: “Outre son comportement et l’envie d’adhérer aux demandes, je regarde aussi comment il se comporte dans l’environnement, s’il est courageux, peureux, etc. Cependant, rien n’est rédhibitoire.”

Nadèje Bourdon confirme que le choix se fait aussi en fonction du grade: “Nous recherchons des qualités sportives. Pour le grade de Céline Gerny, nous priorisons une bonne qualité de pas et une belle expression au trot.” Selon le grade, les qualités mentales vont être également plus importantes: “Le cheval doit être stable quel que soit son environnement. Il doit être capable de prendre sur lui en situation de stress, ne pas fuir ou opérer une volte, etc. Dans le cas de Céline, nous devons sentir qu’il est facile et confortable pour elle.” 



Des codes spécifiques pour le para-dressage

Une fois le cheval choisi, les entraîneurs commencent par les monter eux-mêmes, et ce pour des raisons de sécurité. “Nous avons besoin de bien les connaître. Cette période varie en fonction des chevaux. Ensuite, le relais avec le cavalier de para-dressage s’opère progressivement: je vais prendre en charge les détentes, puis le cavalier va gérer le reste. Petit à petit, il va devenir autonome et pouvoir gérer la séance entière. Pour des raisons de sécurité, c’est toujours moi qui emmène les chevaux à l’extérieur”, explique Sébastien Goyheneix.

Pour Nadèje Bourdon, qui travaille avec Céline Gerny, le travail va s’axer dans un premier temps sur la codification, notamment pour les transitions. “Je mets en place des codes vocaux, même si l’idée est que Céline puisse effectuer ses transitions sans la voix.” Elle s’assure également que le cheval s’habitue aux sticks de chaque côté pour remplacer les jambes de la cavalière de para-dressage. En tant qu’entraîneur et “school-rider”, Nadèje monte également à cheval avant Céline, dans la même optique que Sébastien. “Je vais simuler quelques imprécisions, quelques déséquilibres. Je dois m’assurer qu’il n’y aura pas de réaction trop brusque de la part du cheval pouvant être générés par la monte de Céline.”

Après une période d’acclimatation avec les écuyers, Zeus de Malleret*IFCE et Korsgaard Toledo*IFCE ont débuté l’entraînement respectivement avec Chiara Zenati et Céline Gerny. Ces couples devraient débuter la compétition en 2024. Quant à Légende du Hans*IFCE, elle devrait prochainement faire connaissance avec Céline Gerny, toujours accompagnée de Nadèje Bourdon.



Des chevaux formés pour accéder au haut niveau

L’accompagnement de sportifs à haut potentiel sélectionnés par la FFE pour le para-dressage s’illustre notamment par la mise à disposition des chevaux. Pour cette discipline, les écuyers du Cadre noir mobilisent leur expertise. Cela concerne l’entraînement des cavaliers, mais aussi la formation des chevaux. Ils accompagnent les sportifs de la sélection des chevaux jusqu’à la compétition. Cela passe par leur éducation aux codes du para-dressage et l’entraînement des couples cavalier-cheval.

L’IFCE met à disposition ses chevaux pour les autres pôles qu’il accueille sur son site. C’est le cas notamment pour les Pôles France FFE de voltige et de relève du concours complet. En 2023, le titre de champion de France As Jeunes Cavaliers est revenu à une cavalière du Pôle, Jade Bourguet, avec Viktor de Diane*IFCE. Ces chevaux, formés par les écuyers, aident les cavaliers à accéder au haut niveau.