“Si nous ne commettons pas de faute, Sertorius peut atteindre les 74% en Grand Prix, et même approcher les 75%”, Pauline Basquin

Samedi, Pauline Basquin et Sertorius de Rima*IFCE ont accroché un nouveau beau résultat à leur palmarès dans le cadre du CDI-W d’Amsterdam. En effet, s’ils n'ont terminé que neuvièmes de cette étape de la Coupe du monde de dressage face à une concurrence de premier plan, tous deux ont obtenu une belle moyenne de 79,420%, soit la troisième meilleure de leur carrière internationale. L'écuyère du Cadre Noir de Saumur revient pour GRANDPRIX sur cette performance, pour laquelle elle s’est notamment préparée lors du premier stage fédéral “haut niveau” de dressage de l’année à Lamotte-Beuvron du 18 au 21 janvier. Elle indique également quel devrait être son programme dans les prochains mois.



Après Lyon puis Stuttgart, Pauline Basquin et Sertorius de Rima*IFCE étaient au départ de leur troisième CDI-W de la saison hivernale, le week-end passé à Amsterdam. Si la cavalière et son fils de Sandro Hit ont obtenu des résultats à peine inférieurs à ceux qu’il avaient enregistrés dans la capitale des Gaules, où ils avaient notamment établi un nouveau record de France en atteignant les 80,815% dans le Grand Prix Libre, tous deux se sont montrés plus à leur aise aux Pays-Bas que dans le Sud de l’Allemagne en novembre. “À Stuttgart, il était tellement relâché à la détente que lorsqu’il entrait en piste, il n’était n’était pas prêt à le faire physiquement”, explique Pauline Basquin. “À Amsterdam, il était plus chaud au paddock et dans le même état psychologique et physique en piste, ce qui était beaucoup plus simple à gérer pour moi. En effet, lorsqu’il y a trop de changement entre notre échauffement et notre reprise, il se durcit dans son dos et ce n’est pas en faisant un demi-tour - ou même un tour complet - autour du rectangle avant d’entrer que je peux le relâcher.”



Samedi, lors de la première des deux étapes de la Coupe du monde programmées aux Pays-Bas en ce début d’année, l’écuyère du Cadre Noir a trouvé son complice “assez facile à monter, même s’il a eu peur d’une caméra placée dans un coin du rectangle. Cela a provoqué quelques petites contractions dans le début du travail au galop, dans la portion de passage avant mon appuyer à droite ainsi qu’au trot allongé, où il n’est pas parti aussi franchement qu’il ne le peut. Autrement, il était vraiment bien et je suis contente de lui.” Grâce à une présentation fluide et harmonieuse, marquée notamment pas de beaux moments au passage et très bien accompagnée par des musiques épiques composées notamment par Thomas Bergersen, le couple a obtenu une belle moyenne de 79,420%, la troisième meilleure de sa carrière, et a ainsi terminé neuvième. En outre, il n’a commis aucune faute dans les lignes de changements de pied, qui lui a longtemps posé quelques souci et qu’il avait déjà présentées sans erreur la veille, dans le Grand Prix, où il avait été évalué à 72,522% malgré une coûteuse faute dans la pirouette à droite. “Nous savons donc que si nous ne commettons pas de faute, sur ce texte, Sertorius peut  atteindre les 74%, et nous pouvons même approcher les 75%”, indique Pauline Basquin, qui considère que l’erreur de vendredi lui incombe entièrement. “Lorsque nous avons déroulé le Grand Prix pendant le stage fédéral, le fait d’équilibrer mon cheval pour le changement de pied en X entre les deux pirouettes l’a fait partir au temps. De fait, à Amsterdam, je l’ai laissé un petit peu aller, il n’était pas forcément très en équilibre quand je suis arrivée à l’endroit où je devais exécuter ma pirouette, et comme elle est plus délicate pour lui que celle à gauche, cela a conduit à une faute. Celle-ci est totalement pour moi car j’ai préparé Sertorius bien trop tard pour cette figure.”



“Il y a plein de petits détails qui peuvent encore nous faire gagner des demi-points par-ci, par-là”

Du 18 au 21 janvier, les détenteurs du record de France du Grand Prix Libre étaient donc en stage à Lamotte-Beuvron, où s’est déroulé le premier rassemblement fédéral “haut niveau” de dressage de l’année. Ils y étaient convoqués au côtés d’Alexandre Ayache et Jolene, Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard, Anne-Sophie Serre et Jibraltar de Massa ainsi qu’Arnaud Serre et James Bond de Massa. “Je trouvais ça très bien qu’il y ait ce stage juste avant Amsterdam, d’autant que Lamotte n’est pas très loin de Saumur, donc cela n’a pas été un trop long trajet pour Sertorius”, analyse Pauline Basquin. “Nous avions prévu d’y dérouler le Grand Prix, parce que je ne l’avais plus fait depuis Stuttgart et nous savons que c’est bien pour mon cheval de répéter ainsi ses gammes juste avant un concours. Il en a besoin et moi aussi. De plus, c’est Jan Nivelle qui me suit désormais; nous faisons des séances en visio de manière hebdomadaire avec lui depuis les championnats d’Europe. Ce stage s’inscrivait donc complètement dans la continuité du travail que nous effectuons (Jan Nivelle étant présent lors du rassemblement en tant qu’intervenant technique fédéral, ndlr) et n’a pas du tout perturbé Sertorius, dont nous avons géré le travail à Lamotte en ayant en tête qu’il concourrait la semaine suivante. D’ailleurs, il n’était pas du tout émoussé en sortie de piste samedi. Il est vraiment en forme.”



Si la Bretonne d’origine et son attachant hongre ont atteint un très bon niveau de performances ces derniers mois, la vingt-troisième meilleure cavalière du monde entrevoit encore des pistes d’amélioration. “Nous pouvons encore progresser au piaffer, par exemple”,expose-t-elle. “À la maison, j’arrive à l’avoir plus fermé dans ses postérieurs dans cet air. Je pense que cela va venir tranquillement en piste aussi. D’ailleurs, il a déjà fait des progrès et comme il est moins sur les épaules, les transitions entre le passage et le piaffer sont également meilleures. Parmi les points à améliorer, il y a également la fluidité et la décontraction du travail au galop, parce qu’il part toujours de manière un peu rapide. Quoi qu’il en soit, l’idée n’est en aucun cas d’essayer de transformer quelque chose ou d’inventer quoi que ce soit maintenant, mais d’améliorer encore petit à petit ce qui peut l’être. Par exemple, avant Amsterdam, j’ai plus travaillé les appuyers au trot, et cela a payé. Il faut également que je répète plus souvent l’arrêt-reculer parce qu’à la maison, j’en fais souvent un seul, qu’il réalise bien, mais en piste, il le réussit moins bien. Nous savons également qu’il peut être plus relâché au pas allongé, où il est toujours un petit peu contracté en piste, donc il faut vraiment que je travaille sur ma connexion avec lui à ce moment-là de la reprise. En résumé, il y a plein de petits détails, comme le fait de travailler également plus mes coins pour préparer mes mouvements, qui peuvent encore nous faire gagner des demi-points par-ci, par là.” Faisant évidemment partie de la liste “À cheval pour Paris”, regroupant les couples en lice pour une sélection aux Jeux olympiques de Paris 2024, Pauline Basquin souhaite désormais participer au CDI-W de Bois-le-Duc, prévu du 7 au 10 mars, avec son Sertorius. “Après cela, il y aura normalement le CDI 5* de Fontainebleau (du 26 au 28 avril, ndlr) et le CDIO 5* de Compiègne (la semaine suivante, ndlr), mais sûrement aussi le CDI 3* d’Aix-la-Chapelle (prévu du 28 mars au 1er avril, ndlr) afin que nous restions pas trop longtemps sans concourir”, envisage l’écuyère.



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