Un premier stage studieux pour les prétendants à Paris 2024

Du 18 au 21 janvier, cinq cavaliers de dressage de haut niveau ont été convoqués par la Fédération française d’équitation pour le premier stage sur le chemin des Jeux olympique de Paris 2024. Ils se sont retrouvés au Parc équestre fédéral, à Lamotte-Beuvron, avec un programme complet comprenant du travail technique à cheval, de la préparation physique et mentale, des séances de kinésithérapie, un suivi vétérinaire des chevaux. L’optimisation de la performance à travers l’analyse des données s’est également poursuivie, tandis que des amateurs ont eu la chance d’échanger avec eux.



À l’aube d’une nouvelle saison de compétition, marquée par les Jeux olympiques de Paris 2024, l’encadrement technique de l’équipe de France de dressage a effectué une revue des troupes au Parc équestre fédéral. L’occasion d’observer les progrès effectués au cours de l’hiver par Sertorius de Rima*IFCE, propriété de l’Institut du cheval et de l’équitation, James Bond de Massa, propriété de Françoise Niclaus et Isabelle Doucé, Holmevangs Jolene, propriété d’Abdulkarim Barake et de son cavalier, et Gotilas du Feuillard, propriété de Hervé Pottier, listés “À cheval pour Paris “ avec leurs cavaliers respectifs Pauline Basquin, Arnaud Serre, Alexandre Ayache et Corentin Pottier, ainsi que par Anne-Sophie Serre et Jibraltar de Massa, propriété de Serre Dressage.

“C’est un stage de cohésion d’équipe où tout le monde continue d’apprendre à se connaître. C’est avec une bonne cohésion, où tout le monde se tire vers le haut, que l’on obtient des résultats”, argue Jean Morel, sélectionneur national. “Nous avons mis en place une stratégie en vue des Jeux et profitons de ces rassemblements pour la rappeler aux cavaliers. On sent qu’ils ont tous envie de bien faire. Notre rôle est d’amener les couples au meilleur de leur forme pour les Jeux, les routiner et sécuriser le résultat de l’équipe. Il faut être régulier! Nous avons répété le Grand Prix et donné les objectifs de performance. À tout le monde de se remettre dans le bain de la compétition. Deux cents jours, c’est très court!”

Jan Nivelle, intervenant technique, était présent pour conseiller des axes de travail. “Les couples sont en forme. Je connais les chevaux et leur ai proposé un travail individualisé. Nous travaillons beaucoup des choses invisibles mais importantes pour la suite: des chevaux plus athlétiques, plus souples, qui renvoient une impression de force. Cela va aider les couples à gagner des points en compétition. Les cavaliers sont motivés à l’idée d’être prêts au bon moment et ont le regard tourné vers l’objectif des Jeux. Le staff et le groupe sont pleinement impliqués et je suis ravi de faire partie de cette aventure”, a confié le technicien belge.



Des données pour objectiver les ressentis et optimiser la performance

“Depuis six mois, nous avons engrangé beaucoup de données sur les performances des chevaux et avons poursuivi ce travail pour voir où sont les fautes, les points de progrès, etc.”, précise Laurent Gallice, directeur de la discipline. Alexis Moreau, posturologue et chargé par Sophie Dubourg, directrice technique national, d’être force de proposition sur le sujet des statistiques en dressage et saut d’obstacles, était présent pour échanger avec les cavaliers.

Comme lors du stage à Saumur en octobre, Agnès Olivier, chercheuse en sciences du sport et responsable en recherche et développement du plateau technique de l’antenne saumuroise de l’IFCE Saumur, était présente pour superviser l’utilisation du système Mazarin. Tous les couples ont présenté le Grand Prix avec un tapis de pression et onze capteurs: quatre disposés sur le cavalier (tête, haut et milieu du dos et sur les lombaires) et sept sur le cheval (rênes, étriers et sternum). Cela permet notamment de visualiser les dissymétries dans le fonctionnement des cavaliers et des chevaux. “Le système Mazarin est un vrai plus, avec un vrai apport”, confirme Jean Morel. En matière de données, “Equine Entreprise, entreprise néerlandaise, était présente pour analyser la nourriture des chevaux et va positionner des capteurs afin de mieux comprendre le fonctionnement des cavaliers et des chevaux”, ajoute Laurent Gallice. “Le but de tout cela est d’objectiver la justesse du travail effectué, de mieux comprendre ce qu’attendent les juges et d’orienter le travail des chevaux. Cela confirme aussi nos propos. L’idée est que les chevaux soient dans la situation la plus confortable possible vis-à-vis de ce qui leur est demandé au quotidien.”



Le cavalier et le cheval au centre des préoccupations

L’encadrement fédéral entend anticiper tous les problèmes qui pourraient se présenter dans les mois à venir. Julien Deville, préparateur mental, a effectué un travail axé sur le collectif. Il a également échangé individuellement avec les cavaliers et sera présent lors des compétitions majeures de la saison afin de renforcer son accompagnement. Matin et soir, les dresseurs ont bénéficié d’un temps de préparation physique avec Charles Le Navenec, qui explique avoir “trois grands objectifs : éradiquer les douleurs, prévenir le risque de blessure – non seulement consécutives à une chute, mais aussi lié à l’activité quotidienne comme l’entretien des écuries – et optimiser la performance”. Le duo formé par Éric Favory et François-Xavier Férey, médecin et kinésithérapeute de l’équipe de France, était également à l’écoute des athlètes.

En vue des JO et face à la demande croissante des médias, le service communication de la FFE a profité de ces quatre jours pour proposer des séances d’entraînement à la gestion des médias. Enfin, Stéphane Fresnel et David Germain, respectivement vétérinaire et maréchal-ferrant fédéraux, ont profité de ce regroupement pour s’assurer du bon état de forme des chevaux avant la reprise de la saison.



Un échange avec les cavaliers Amateurs

Le samedi soir, les cavaliers et l’encadrement fédéral sont allés à la rencontre de cavaliers amateurs présents au Parc équestre fédéral à l’occasion d’un stage offert par la FFE aux équipes médaillées des championnats de France l’an passé au haras au Jardy. L’occasion pour les athlètes de présenter leur parcours et pour les amateurs d’en apprendre davantage sur la gestion d’une écurie de haut niveau et de l’entraînement des chevaux en lice pour les Jeux de Paris 2024. Le prochain stage fédéral aura lieu du 14 au 17 mars, toujours au Parc équestre fédéral.

“Il s’agit du premier stage de 2024 avec pour objectif les Jeux à Versailles. De nombreux sujets abordés ont été abordé pendant quatre jours intenses. Nous avons souhaité un programme pluridisciplinaire pour qu’aucun détail ne nous échappe”, détaille Laurent Gallice. “Nous avons parlé de stratégie, analysé la concurrence étrangère, de données, comment améliorer la présentation des chevaux, etc. Plus que de la convivialité, ce stage a permis aux cavaliers d’apprendre à travailler ensemble et à se comprendre, même si leurs fonctionnements diffèrent. C’est un travail que nous avons débuté en avril 2023 avec Julien Deville et que nous allons poursuivre. Il a fait froid, mais il y a eu une bonne ambiance et beaucoup d’échanges. Le groupe se construit et nous espérons pouvoir l’élargir au cours de ce premier semestre 2024.”



“Rien n’est laissé au hasard”, Alexandre Ayache

“Nous sommes contents d’être là et de nous retrouver en équipe. L’ambiance est bonne, même en préparation physique à 8h du matin!”, plaisante Pauline Basquin. “Ce que j’attends du stage, ce n’est pas qu’une préparation technique, que nous avons tout au long de l’année, mais qu’on nous présente d’autres choses et c’est vraiment ce qui s’est passé, avec de la préparation mentale en groupe et en individuel. Nous avons présenté le Grand Prix, en réalisant des ajustements pour aller aussi chercher des points sur nos points forts. J’ai amené ma deuxième jument Qatana, qui concourt un peu et participe aux Galas du Cadre noir. Cela nous permet de répéter nos gammes mais également de m’échauffer avant de monter Sertorius de Rima*IFCE. Ce stage était une bonne préparation avant de reprendre la compétition à Amsterdam. J’ai hâte que démarre la saison!”

“Il y a plusieurs facettes lors de ce stage avec des intervenants pour la partie technique à cheval, mais aussi de nombreux intervenants pour nous cavaliers – préparation mentale et physique, kinésithérapeute, médecin –, nos chevaux ainsi que l’aspect data. C’est un stage très complet, au-delà de nos espérances, et on ne s’attendait pas à tous ces intervenants”, s’est réjoui Alexandre Ayache. “Rien n’est laissé au hasard. L’ambiance est bon enfant. Ma jument est dans un très bon état de forme, nous faisons techniquement évoluer certaines choses. Me concernant, le travail avec les capteurs me permet de réorienter certaines positions, comme celle de mon buste dans les appuyers. Nous ne pourrions pas nous financer un stage pareil; notre Fédération est une grande fédération et je remercie tous ceux qui qui nous permettent d’avoir cette chance!”

Alexandre Ayache et Jolene.

Alexandre Ayache et Jolene.

© PSV Morel/FFE



“Content de pouvoir montrer au staff fédéral l’évolution de Gotilas”, Corentin Pottier

“Ce stage s’est très bien passé et le programme était très intéressant”, embraye Arnaud Serre. “Nous avons travaillé avec Jan Nivelle l’amélioration du fonctionnement de James Bond de Massa. Je suis content de son évolution globale. L’approfondissement de la préparation physique était un peu nouveau pour moi. Il y a une bonne ambiance entre nous et une totale confiance dans le staff. Nous avons passé de bons moments ensemble – il faut dire que je connais Alexandre, par exemple, depuis trente ans! Je me sens bien et mon cheval semble dans une bonne phase, même si nous avons encore beaucoup de travail car, avec Jibraltar de Massa, le cheval de mon épouse Anne-Sophie, James Bond fait partie des chevaux les moins expérimentés au niveau Grand Prix. Il faut continuer à l’aguerrir pour pouvoir répondre présent du mieux possible si l’on a besoin de nous. Nous reprendrons les compétitions au CDI 3* du Mans, du 8 au 11 février.”

“Gotilas du Feuillard va très bien. Nous avons très bien travaillé ces derniers mois. Nous avons la chance d’avoir un marcheur aquatique depuis quelques mois. Cette intégration dans le programme d’entraînement a beaucoup changé mon cheval musculairement: ça l’a beaucoup développé. Nous avons profité de ce changement de musculation et de cette aide qui a été très bienvenue pour aller plus loin dans les mouvements”, analyse Corentin Pottier. “Nous attaquons cette année 2024 avec une régularité toujours affichée et une volonté de continuer en ce sens, et de progressivement continuer à s’améliorer et de construire quelque chose d’encore plus stable. Dans la vie d’un sportif de haut niveau, c’est toujours une chance et une bénédiction de pouvoir représenter sa nation. Je suis ravi de le faire à chaque fois que j’en ai l’opportunité, donc je suis très content d’être invité à ce stage et d’avoir l’opportunité de montrer au staff fédéral l’évolution de Gotilas.”

Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard.

Corentin Pottier et Gotilas du Feuillard.

© PSV Morel/FFE



Retrouvez PAULINE BASQUIN en vidéos sur
Retrouvez SERTORIUS DE RIMA Z IFCE en vidéos sur