Julien Épaillard conclut en apothéose son week-end bordelais
Le Grand Prix dominical du CSI 5*-W de Bordeaux vient de tomber dans l’escarcelle de Julien Épaillard! Le numéro cinq mondial n’avait pour l’instant pas remporté d’épreuve ce week-end – fait tellement rare qu’il est important de le souligner... alors il a pris ses dispositions! Associé à son fidèle Donatello d’Auge, le Normand a pris le meilleur sur les Irlandais Denis Lynch et Jessica Burke, qui se sont respectivement présentés avec Brooklyn Heights et Nikey HH.
Un an après la remarquable victoire de Grégory Cottard et Cocaïne du Val, Julien Épaillard est parvenu à faire retentir à nouveau la Marseillaise dans le Grand Prix dominical du CSI 5*-W de Bordeaux - qu’il avait d’ailleurs déjà lui-même remporté en 2020, en selle sur Queeletta! Une victoire réjouissante pour le pilote aux innombrables succès, car il n’avait pas remporté d’épreuve ce week-end (ce qui est loin d’être habituel depuis deux ans, disons-le!), et avait connu un Grand Prix Coupe du monde un peu décevant hier soir avec Dubaï du Cèdre, avec laquelle il a concédé deux fautes. Accompagné de Donatello d’Auge cet après-midi, le numéro cinq mondial a offert un ravissant spectacle aux spectateurs venus en nombre, notamment lors du barrage. Son terrain de jeu préféré, probablement. Disputé avec trois autres cavaliers, ce second tour avait de quoi seoir à merveille le Normand, qui a pris des options plutôt risquées mais magnifiquement effectuées. Franchissant la ligne d’arrivée en 38’’70, après avoir emprunté un tracé finement choisi, le couple n’a laissé aucune chance à ses concurrents! “Je suis passé en premier au barrage donc j’ai essayé d’être le plus rapide possible pour mettre la pression sur les autres”, a réagi l’intéressé après la remise des prix. “Il y avait une option vraiment difficile pour aller sur l’oxer vert (antépénultième obstacle du barrage, ndlr); la distance n’était pas idéale et je suis arrivé un peu près, mais mon cheval a tellement de force que c’est passé. Il a très bien tourné après le numéro 2, je pense que j’ai gagné du temps à ce moment.”
Denis Lynch et Jessica Burke doivent s’avouer vaincus
Même en se faufilant dans la même option qu’avait indiquée Julien Épaillard, personne n’est parvenu à abaisser son chronomètre… Même pas Denis Lynch, qui semblait pourtant archi-motivé pour aller chatouiller la performance de son adversaire français (40’’15 pour le premier contre 38’’70 pour le second). Juché sur Brooklyn Heights, au top de sa fraîcheur puisqu’il n’avait pas couru une seule épreuve internationale depuis le mois de septembre, l’Irlandais a déroulé un beau deuxième tour. Le couple a probablement perdu un peu de temps dans le virage menant à l’oxer 12, antépénultième obstacle du parcours. Le podium s’est finalement retrouvé majoritairement irlandais puisque Jessica Burke s’est invitée sur la troisième marche. Accompagnée de Nikey HH, qu’elle a elle-même emmenée sur la scène internationale, la cavalière de trente-deux ans a bouclé un barrage parfait en 43’’94. La paire a ainsi signé le meilleur résultat de sa carrière!
Pieter Devos, dernier du classement des barragistes, a lui terminé quatrième. Signataire d’un super sans-faute au premier tour, le Belge a hélas connu moins de réussite au second, essuyant un refus de Jarina J sur la sortie du double.
Ça ne passe pas pour Scott Brash et Hello Jefferson
Un refus, Scott Brash en aura également subi un aujourd’hui… Pas d’un jeune cheval en formation, mais de sa monture de tête Hello Jefferson (ex-Jerenmias van het Hulstenhof). Le couple s’était brièvement montré hier soir lors du Grand Prix Coupe du monde, qu’il a très vite abrégé après une faute sur le tout premier obstacle. Aujourd’hui, il n’a pas semblé plus en forme. Avec un refus sur l’oxer 10 en bout de ligne et une faute sur le 12, l’Écossais a terminé avec quatorze points. Deuxièmes du Grand Prix du CSI 5*-W de Londres mi-décembre, les deux complices avaient aussi écopé de dix-huit points dans celui de Genève une semaine avant… Gageons que le fabuleux pilote parvienne à gagner en régularité avec son bai de quinze ans, notamment en vue des Jeux olympiques de Paris, pour lesquels la Grande-Bretagne ne dispose pas (encore?) d’un réservoir extrêmement large…
Du côté des Français, au nombre de sept au départ de cette épreuve, ils n’ont pas démérité. Philippe Rozier, représentant du Team LM, a notamment déroulé une splendide démonstration avec Dirty Sweet, pénalisé d’une seule faute sur le très fautif oxer 10, pour finir sixième. Marie Demonte et Epona du Quesnoy ont buté au même endroit après une incompréhension de foulées, engendrant du temps dépassé, ainsi que sur la sortie du triple. Un autre obstacle délicat, qui aura également coûté des points de pénalité à Nicolas Deseuzes avec Drugster des Forêts et Julien Gonin, autre représentant du du Team LM, avec Valou du Lys, qui ont respectivement totalisé douze et huit points. Cédric Hurel, associé à Fantasio Floreval, et Mathieu Billot, en selle sur Chacceldi, ont également accusé deux fautes, après avoir chacun péché sur le double 3.
“On ne va pas se plaindre du fait qu’il y ait trop de concours!”, Julien Épaillard
Si cela n’enlève rien à la performance réalisée par les trois héros du jour, il faut mentionner qu’ils n’ont été que vingt-huit à prendre le départ de cette épreuve de clôture mythique. Comme cela a déjà été évoqué hier dans notre compte-rendu de l'étape de la Coupe du monde Longines, la rude concurrence à laquelle se livrent légitimement les nombreux CSI 5* a certainement eu des conséquences sur les cavaliers engagés à Bordeaux, où l’on a connu des plateaux d’un autre niveau que celui de cette édition 2024, y compris en termes de chevaux. Par exemple, le numéro un mondial, Henrik von Eckermann, et le meilleur des cavaliers de moins de vingt-cinq ans, Harry Charles, étaient bien présents ce week-end, mais ont préféré décliner leur engagement dans cette épreuve, souhaitant probablement ménager leurs jeunes montures encore en formation. Un choix évidemment louable de ces deux champions, mais dommageable pour les spectateurs, venus pour voir la crème de la crème. “On ne va pas se plaindre du fait qu’il y ait trop de concours!”, tranche Julien Épaillard après sa victoire. “Certains se sont déjà qualifiés pour la finale de la Coupe du monde et ont donc peut-être un peu levé le pied sur le circuit, je ne sais pas. Moi, je suis cavalier, donc je monte à cheval et j’essaie de faire des sans-faute!”
Ce premier grand-rendez français de l’année est à revoir sur GRANDPRIX.tv, sauf l'étape de la Coupe du monde Longines de saut d’obstacles, à revoir sur ClipMyHorse.tv.