Au bout d’un duel avec Boyd Exell, Bram Chardon empoche sa troisième finale de la Coupe du monde à Bordeaux
Au terme d’un duel de longue haleine avec l’Australien Boyd Exell, le Néerlandais Bram Chardon a triomphé pour la troisième fois en finale de la Coupe du monde, cet après-midi à Bordeaux, où ce sommet s’est couru à guichets fermés et aux couleurs de la Laiterie de Montaigu. Son coéquipier IJsbrand Chardon a complété ce trio de tête, tandis que Benjamin Aillaud, seul Français au départ, a conclu le classement. Une compétition dont le très faible écart de points dit tout de la dynamique qui traverse la discipline de l’attelage.
“C’est avec du sport comme ça, où les meilleurs finissent aussi proches en termes de points, que notre discipline grandit et que le sport avance”, déclare Benjamin Aillaud quelques minutes après la remise des prix de la finale de la Coupe du monde d’attelage présentée par la Laiterie de Montaigu, cet après-midi à Bordeaux. En effet, le public resté dans les tribunes après le Grand Prix de saut d’obstacles a eu droit à un dénouement de folie, où les trois barragistes sont entrés en piste avec un minimum de temps les séparant. Pour preuve, seulement une courte avance de trente-trois centièmes de seconde séparait le leader provisoire et le tenant du titre, l’Australien Boyd Exell et son dauphin institutionnel, le Néerlandais Bram Chardon. Mais aujourd’hui, ce dernier s’est révolté en livrant un barrage de folie, mettant la pression sur le Wallaby!
Bram Chardon a vaincu la concurrence.
© Łukasz Kowalski/FEI
Boyd Exell est passé tout près d'une onzième victoire
Un temps canon de 251’’86 qui a obligé Boyd Exell, décuple lauréat de cette finale indoor, à prendre tous les risques, avec la pression sur les épaules. Et cela a vite fonctionné puisqu’en début de parcours, sa voiture a renversé une balle au deuxième obstacle. “Mais je ne m’en suis pas rendu compte et j’ai continué à avancer”, a avoué l’Australien. “Mes grooms, qui l’avaient remarqué, ne m’ont rien dit, et ils se sont contentés de m’encourager, de me pousser…” Finalement, il aura à moitié réussi, puisque son chronomètre était plus rapide de 3’’17 que celui de Bram Chardon! En effet, il a enregistré un chronomètre de 248’’69, contre 251’’86 du côté de son adversaire néerlandais, mais la balle tombée a rajouté quatre secondes à son compteur… Quatre secondes qui ont coûté la victoire.
Boyd Exell a dû s'incliner.
© Łukasz Kowalski/FEI
“Boyd et moi n’avons pas arrêté de nous mettre mutuellement la pression”, Bram Chardon
Ainsi, Bram Chardon a pu soulever le trophée de la finale de la Coupe du monde pour la troisième fois, après l’avoir déjà fait en 2019 et en 2022. “J’ai tout donné dans ce barrage car je suis venu ici avec un seul objectif : gagner”, a réagi le meneur de trente et un ans. “Hier, j’ai commis une faute, et Boyd et moi n’avons pas arrêté de nous mettre mutuellement la pression! C’est le cas depuis quelques saisons et chaque année, on élève le niveau. C’est incroyable de terminer cette finale après trois épreuves avec une différence de temps si minime et une seule faute chacun. Ce soir, je suis vraiment heureux de me retrouver en haut de ce podium, avec mon père sur la troisième marche à mes côtés.” C’est d’ailleurs son père, Ijsbrand Chardon, troisième après un barrage réalisé en 263’’65, qui a eu le mot de la fin. Au-delà de son bonheur personnel et familial, il a tenu, comme Boyd Exell d’ailleurs, à “remercier l’organisation de Bordeaux. Chaque année nous avons du grand sport, un public magnifique et nous sommes reçu dans les meilleures conditions: de belles écuries pour nos chevaux, des beaux hôtels, etc. Tout pour nous rendre la vie facile. Nous adorons tous Bordeaux.”
Profitant d’une wild card en tant que représentant du pays hôte, Benjamin Aillaud était le seul Français engagé dans cette compétition. Le double médaillé des championnats d’Europe de Donaueschingen a achevé sa prestation en 164’’54, mais a vu quatre secondes se rajouter après une faute. Il a terminé huitième, à la dernière place du classement.
