L’IFCE valorise les vertus de son élevage de Chignac et de ses chevaux à l’affixe Pompadour

Si l’État se soit désengagé de l’étalonnage, l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) conserve précieusement l’élevage public établi depuis cent cinquante ans au domaine de Chignac, à Arnac-Pompadour, en Corrèze. Le produits portant l’affixe Pompadour s’illustrent notamment en concours complet et sur les hippodromes, tandis que cette exploitation offre à l’IFCE un support pour de nombreux projets de recherche et des sessions de formation.



“Le développement du pâturage tournant accroît l’apport nutritionnel de l’herbe proposée aux différents troupeaux”, assure l’IFCE.

“Le développement du pâturage tournant accroît l’apport nutritionnel de l’herbe proposée aux différents troupeaux”, assure l’IFCE.

© Mathilde Commaret

Tous les six mois, un comité de pilotage externe composé de membres de la filière et d’agents de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) se réunit pour définir l’orientation des axes de développement de l’élevage IFCE du domaine de Chignac. Le 16 janvier 2024, le comité a pu faire le point de l’année 2023 et étudier les axes d’évolution de l’élevage pour 2024. Grâce à cet élevage situé en Corrèze, l’IFCE met en œuvre les bonnes pratiques issues des travaux de l’établissement en tant qu’institut technique sur plusieurs thématiques. En matière de reproduction, le suivi des juments a permis de maintenir une bonne fertilité, supérieure à 70%. En termes d’alimentation, l’optimisation de l’utilisation de l’herbe dans la ration se poursuit. “Ainsi, un fourrage de qualité a pu être produit, et le développement du pâturage tournant accroît l’apport nutritionnel de l’herbe proposée aux différents troupeaux”, se félicite l’IFCE par voie de communiqué. Quant au parasitisme, l’élevage intègre le projet Stabilo, porté par l’IFCE, ayant pour but d’évaluer la stabilité du statut excréteur des équidés par coproscopie pour les petits strongles. Les équidés présents à Pompadour permettent également d’organiser des formations ouvertes en interne par exemple sur l’amélioration des manipulations des équidés en lien avec les principes d’apprentissage des chevaux. “L’objectif est de permettre d’optimiser les pratiques des agents de l’IFCE présents sur le terrain dans leurs différentes missions.”

Au cours de l’année, plusieurs chevaux issus de l’élevage se sont montrés performants. En courses, Vertigo Pompadour est devenu le meilleur cheval de trois ans de sa génération pour la race Anglo-Arabe. En sport, Edelweis Pompadour (AA, Upsilon x Qlondike) poursuit son ascension vers le haut niveau en concours complet sous la selle du colonel Thibaut Vallette, écuyer en chef du Cadre noir de Saumur et multimédaillé avec Qing du Briot*IFCE. L’an passé, le couple s’est classé cinq et septième des CCI 3*-L de Kronenberg et Lignières-en-Berry. Edelweis est le frère utérin d’Eboli (Zandor), qui a obtenu un ICC 158 et un ISO 140 avec Nicolas Touzaint. Leur mère, Éternelle (AA, Qlondike x Quilling), est la sœur d’une autre célèbre poulinière de Chignac, Encore une Médaille (ICC 147, AA, Véloce de Favi). ENA de Pompadour (AA, Rock’n Roll Animal), l’une des sœurs d’Edelweis, reste à l’élevage pour reprendre, peut-être, le flambeau de cette excellente souche. “Ces bons résultats valorisent la qualité génétique des produits issus de l’élevage de Chignac et confirment la pertinence des croisements utiles pour les éleveurs de la filière des races Arabe et Anglo-Arabe”, se félicite l’IFCE.



Une situation sanitaire sous surveillance

Depuis mi-novembre, l’élevage fait face à une épidémie de gourme. Dès la maladie identifiée et déclarée au Réseau d’épidémiosurveillance de la filière équine (RESPE), un protocole de soin et de suivi a été mis en place afin de limiter la contagion. Désireux d’œuvrer pour une meilleure gestion des crises sanitaires, l’IFCE, en collaboration avec le RESPE, “utilise ce cas épidémique afin de documenter la maladie et d’identifier les améliorations qui pourraient être apportées dans le protocole sanitaire actuel.” Étant donné la contagiosité de cette maladie, les visites de toutes personnes étrangères sont actuellement interdites sur le site ainsi que les mouvements de chevaux dans l’attente de la confirmation d’une situation sanitaire satisfaisante.

Le comité de pilotage de janvier a permis de faire le point sur les croisements réalisés pour les naissances à venir avec dix-neuf juments pleines: trois Arabes de course, cinq Anglo-Arabes de course et onze Anglo-Arabe de sport. “La réflexion s’est aussi portée sur les futurs poulains de 2025. Les demandes de la filière ont ainsi pu être entendues afin d’anticiper les étalons qui seront choisis pour les juments saillies cette année.”

Afin de permettre l’utilisation génétique ou sportive des produits issus de Chignac, certains produits sont régulièrement mis en vente avec des tarifs validés en accord avec le comité de pilotage. Ainsi, dix chevaux ont été vendus en 2023, tandis que d’autres sont actuellement valorisés sportivement au sein de l’IFCE via les écuyers du Cadre Noir de Saumur ou utilisés pour la formation des cavaliers de jeunes chevaux proposée au Haras national du Pin, tandis que les juments de courses dont l’État souhaite conserver les souches sont confiées à des entraîneurs privés. “La coopération de l’IFCE avec les socioprofessionnels dans le suivi de l’élevage du domaine de Chignac permet de répondre aux besoins exprimés par la filière avec transparence tout en assurant un support pour les missions de l’établissement”, assure l’IFCE.