David Will tient (déjà) une forme olympique à Abou Dabi
David Will a remporté le Grand Prix Longines du CSIO 5* d’Abou Dabi, ce soir aux Émirats arabes unis. Associé au très efficace Zinedream, l’Allemand a laissé à une seconde et demie le Suédois Henrik von Eckermann, deuxième sur son crack King Edward Ress, et à plus de cinq secondes un autre Suédois, Rolf-Göran Bengtsson, troisième avec Zuccero HV.
David Will tient (déjà) une forme olympique. Le cavalier de trente-cinq ans, quarante-deuxième au classement mondial Longines des cavaliers, réussit à peu près tout ce qu’il entreprend depuis quelques saisons. En tant qu’athlète, celui qui s’était révélé en remportant le Grand Prix (alors Coupe du monde) de Bois-le-Duc en 2013 avec Colorit enchaîne les victoires et classements sans concourir à outrance ni se consacrer à 100% aux CSI 5* et 4*. En tant que sélectionneur, entraîneur et conseiller de la Fédération saoudienne pour les achats de chevaux d’élite, l’Allemand se montre tout aussi brillant, semblant nager comme un poisson dans l’eau dans les méandres du marché dérégulé des grands chevaux de sport. Et ce soir, David Will, qui s'était confié à GRANDPRIX il y a quelques mois, a frappé un coup à la résonnance non négligeable en remportant le Grand Prix Longines du CSIO 5* d’Abou Dabi.
Cette victoire, conquise dans un Officiel des Émirats arabes unis qui sera l'hôte dimanche matin de la première étape de la nouvelle Ligue des nations Longines, le cavalier discret et efficace, à la scène comme à la ville, l’a obtenue sur Zinedream. Il s’agit d’un étalon Westphalien de dix ans issu du croisement de Zinedine, l’ancien chouchou – à la bien trop courte carrière – de Ludger Beerbaum, qui est aussi le père du stratosphérique Zineday de Philippe Weishaupt. Et si le médaillé d'argent individuel des Européens de Milan est issu d'une fille de Polydor, Zinedream, lui, possède une mère par Contender, l’immense chef de race du Holstein. Monté par David Will depuis la fin de l’été 2022 après avoir été formé par son compatriote Felix Haßmann, l'étalon n’a pas attendu ce 9 février 2024 pour faire parler de lui. En effet, même s’il s’agit de sa plus belle victoire, il en comptait déjà sept à son actif et le couple restait sur une deuxième place dans la Coupe des nations 4* de l’autre Officiel des Émirats arabes unis, disputé il y a deux semaines à Charjah.
Couru seulement par trente-huit couples, nombre d’autres ayant fait de l’épreuve par équipes de dimanche leur seul objectif de la semaine, me Grand Prix en deux manches d'aujourd'hui a donné lieu à treize sans-faute au premier acte. Seuls dix paires ayant été rappelées en seconde manche, la Britannique Skye Higgin, la Néerlandaise Kim Emmen et l’Américaine Alise Oken sont restées à la porte avec le Selle Français Darco de Padoue, Imagine et Gelvera, onze, douze et treizième… Totalement injuste. Les deux Français en lice n’ont pas passé le cut non plus, Olivier Robert et Iglesias DV ayant fauté sur la palanque du vertical 10, tandis que Kevin Staut et Visconti du Telman ont péché sur les verticaux 12 et 13b, placé à la sortie du double oxer-vertical imaginé par le chef de piste espagnol Santiago Varela Ullastres. On l’aura compris, Olivier Perreau, vainqueur de l’épreuve précédente avec son deuxième cheval, et Roger-Yves Bost ont préféré préserver GL Events Dorai d’Aiguilly et Delph de Denat*HDC pour la Ligue des nations.
Même Henrik von Eckermann et King Edward Ress ont dû s’avouer vaincus
En seconde manche, l’Égyptien Karim Elzoghby, l’Irlandais Denis Lynch et le Belge Grégory Wathelet ont échoué de peu dans leur entreprise de réussir le premier double sans-faute, péchant sur l’oxer 13a, troisième difficulté du second parcours, pour le premier nommé, et sur l’oxer 9, placé plus loin, pour les deux autres, terminant sept, six et cinquième sur Zandigo, Vistogrand et Ace of Hearts. Le Brésilien Marlon Módolo Zanotelli et un Grand Slam VDL bien moins disponible qu’à l’accoutumée sont sortis de piste avec dix-sept points, terminant dixièmes, derrière l’Émirien Abdullah Mohamed al-Marri, qui en avait encaissé dix quelques minutes plus tôt sur James van de Oude Heihoef.
David Will et le très aérien Zinedream ont, quant à eux, non seulement signé le premier double sans-faute, mais ils ont aussi pris tous les risques possibles en termes de virages et de contrats de foulées, si bien que leur prestation s’est finalement avérée la plus efficace. Dans la foulée, le Letton Kristaps Neretnieks et son fidèle Palladium KJV ont fauché les verticaux 16 et 4a, à l’entrée du triple réduit en double en seconde manche, terminant huitièmes. Magnifiques d’harmonie et de précision, Rolf-Göran Bengtsson et Zuccero HV, membres de l’équipe suédoise sacrée championne d’Europe l’été dernier à Milan, se sont montrés moins téméraires, mais leur double sans-faute leur a offert la troisième place, à plus de cinq secondes des meilleurs. Moins académique mais pénalisé seulement d’un point de temps, le second tour de Barbara Schnieper, en selle sur Canice, a permis à la Suissesse qui monte, qui monte, de se classer quatrième. On n’attendait plus que les champions du monde – et de la Coupe du monde – en titre, Henrik von Eckermann et King Edward Ress, pour chiper la victoire aux héros du soir, mais le numéro un mondial n’a pas pu suivre une trajectoire aussi serrée que David Will avec son bondissant crack, terminant à une fort honorable deuxième place. Vivement dimanche!