“J'espère que l'État accordera une aide financière aux cavaliers“, Thierry Pomel
Quelques heures après l'annonce officielle de l'annulation du CSIO 5* de La Baule, en raison de la crise sanitaire internationale causée par l'épidémie du COVID-19, Thierry Pomel a fait un premier point sur la situation. Confiné à son domicile comme la majorité des Français, le sélectionneur de l'équipe de France Seniors de saut d'obstacles a évoqué les changements de préparation en vue des Jeux olympiques, le maintien de ces derniers, le possible report du championnat de France, mais aussi la difficile situation financière des cavaliers professionnels.
Comment vous portez-vous, et comment fonctionnez-vous dans le cadre de votre travail?
Pour l'instant, je suis en confinement comme la majorité de la population ! Je respecte naturellement les règles imposées par le gouvernement. Évidemment, je reste en contact constant avec tous les cavaliers, qui sont également en confinement, afin de connaître leur état d’esprit. Ces prochaines semaines vont être difficiles, et la population va devoir respecter les règles car elles sont primordiales si nous voulons freiner la propagation du virus et repartir de plus belle.
Pouvez-vous nous faire un point sur la préparation de l’équipe de France pour les Jeux olympiques? Comment parvenez-vous à gérer la situation et à anticiper tous les changements que cette dernière implique?
Tous les cavaliers de saut d'obstacles, français comme étrangers, ont démarré leur saison extérieure, donc il est clair que cette crise sanitaire interrompt le programme de tout le monde. Ce sont des professionnels avec un haut niveau d’expérience donc ils savent comment garder un cheval en forme au travail. Ils pourront reprendre la compétition quand le feu vert leur sera donné.
Pour l’instant, nous sommes honnêtement dans le flou le plus absolu, comme tout le monde. Le CSIO 5* de La Baule, qui devait notre premier grand rendez-vous de préparation olympique, vient d'être annulé, et je suis averti en temps réel de toutes les décisions concernant ma discipline. Pour l’instant, nous ne pouvons pas prévoir quoi que ce soit, car tout dépend de l'évolution du virus. En tout cas, je crains que bon nombre d'organisateurs soient obligés d'anticiper et d'annuler leurs événements, au moins jusqu'à fin mai.
Qu’en est-il du Master Pro, initialement prévu du 23 au 26 avril au haras de Jardy, à Marnes-la-Coquette? Même si rien n'a été officiellement annoncé, son maintien semble compromis, non? Cela est d'autant plus dommageable qu'il semblait redevenir un rendez-vous de premier ordre à partir de cette année, et de nouveau un passage obligé pour les ténors de la discipline...
C'est effectivement dommage car tout était fait vraiment pour que nous assistions à de très beaux championnats de France. Je crains que celui-ci soit reporté. Pour l’instant, rien n’est décidé, mais le maintenir me semble compliqué...
Quid des JO? Si le Comité international olympique et le comité d'organisation semblent vouloir les maintenir à tout prix, il se pourrait qu'ils soient contraints de les repousser de quelques mois voire d’un an ou deux si la situation ne se résout pas.
Au point où nous en sommes, et au vu de l'avalanche d'événements qui nous tombent sur la tête, tout est envisageable. Encore une fois, la priorité des priorités, c'est la santé publique, et que tout le monde puisse conserver son intégrité physique et celle de ses proches. Les finales des Coupes du monde ont été annulées, le CSIO 5* de La Baule aussi, et d'autres vont arriver en cascade. Le tout est de savoir jusqu’où la cascade va aller. Les JO sont effectivement un gros point d’interrogation. Nous allons suivre les décisions prises ces prochaines semaines. Cette année sera forcément particulière, mais nous n'avons pas le choix. Personne n’est en mesure de prévoir quoi que ce soit, sauf peut-être les scientifiques.
Toutefois, je tiens à rappeler que notre situation n'est pas la pire car nos cavaliers peuvent continuer à travailler chez eux. Ce n'est pas un drame en ce qui concerne l’équitation, notamment le saut d'obstacles, contrairement à d'autres disciplines comme l’athlétisme qui nécessitent des programmes d'entraînement extrêmement précis. En ce qui concerne mon travail, j'avais établi un programme de préparation très précis, je commençais à établir mes sélections pour la saison extérieure, et tout ça est en train de tomber à l’eau. Dans tous les cas, si nous reprenons la compétition début juin, nous ne serons pas les seuls à nous être préparés dans ces conditions.
Les cavaliers professionnels, et on pense notamment à ceux qui évoluent à un niveau intermédiaire, qui gagnent leur vie essentiellement grâce à leurs gains en concours et le commerce de chevaux, percevront-ils une aide financière de l’État?
Dans sa dernière allocution officielle, le Président de la République a annoncé des mesures très généreuses. Le tout est de savoir d'où l'argent sortira! En tout cas, j’espère que l'État accordera des aides financières aux cavaliers professionnels car l'activité équestre n'est autre que leur gagne-pain. Vendre des chevaux et faire de la compétition, c’est leur métier, donc il est certain qu’il y aura un sérieux manque à gagner pour eux.
Pour l'instant, je suis en confinement comme la majorité de la population ! Je respecte naturellement les règles imposées par le gouvernement. Évidemment, je reste en contact constant avec tous les cavaliers, qui sont également en confinement, afin de connaître leur état d’esprit. Ces prochaines semaines vont être difficiles, et la population va devoir respecter les règles car elles sont primordiales si nous voulons freiner la propagation du virus et repartir de plus belle.
Pouvez-vous nous faire un point sur la préparation de l’équipe de France pour les Jeux olympiques? Comment parvenez-vous à gérer la situation et à anticiper tous les changements que cette dernière implique?
Tous les cavaliers de saut d'obstacles, français comme étrangers, ont démarré leur saison extérieure, donc il est clair que cette crise sanitaire interrompt le programme de tout le monde. Ce sont des professionnels avec un haut niveau d’expérience donc ils savent comment garder un cheval en forme au travail. Ils pourront reprendre la compétition quand le feu vert leur sera donné.
Pour l’instant, nous sommes honnêtement dans le flou le plus absolu, comme tout le monde. Le CSIO 5* de La Baule, qui devait notre premier grand rendez-vous de préparation olympique, vient d'être annulé, et je suis averti en temps réel de toutes les décisions concernant ma discipline. Pour l’instant, nous ne pouvons pas prévoir quoi que ce soit, car tout dépend de l'évolution du virus. En tout cas, je crains que bon nombre d'organisateurs soient obligés d'anticiper et d'annuler leurs événements, au moins jusqu'à fin mai.
Qu’en est-il du Master Pro, initialement prévu du 23 au 26 avril au haras de Jardy, à Marnes-la-Coquette? Même si rien n'a été officiellement annoncé, son maintien semble compromis, non? Cela est d'autant plus dommageable qu'il semblait redevenir un rendez-vous de premier ordre à partir de cette année, et de nouveau un passage obligé pour les ténors de la discipline...
C'est effectivement dommage car tout était fait vraiment pour que nous assistions à de très beaux championnats de France. Je crains que celui-ci soit reporté. Pour l’instant, rien n’est décidé, mais le maintenir me semble compliqué...
Quid des JO? Si le Comité international olympique et le comité d'organisation semblent vouloir les maintenir à tout prix, il se pourrait qu'ils soient contraints de les repousser de quelques mois voire d’un an ou deux si la situation ne se résout pas.
Au point où nous en sommes, et au vu de l'avalanche d'événements qui nous tombent sur la tête, tout est envisageable. Encore une fois, la priorité des priorités, c'est la santé publique, et que tout le monde puisse conserver son intégrité physique et celle de ses proches. Les finales des Coupes du monde ont été annulées, le CSIO 5* de La Baule aussi, et d'autres vont arriver en cascade. Le tout est de savoir jusqu’où la cascade va aller. Les JO sont effectivement un gros point d’interrogation. Nous allons suivre les décisions prises ces prochaines semaines. Cette année sera forcément particulière, mais nous n'avons pas le choix. Personne n’est en mesure de prévoir quoi que ce soit, sauf peut-être les scientifiques.
Toutefois, je tiens à rappeler que notre situation n'est pas la pire car nos cavaliers peuvent continuer à travailler chez eux. Ce n'est pas un drame en ce qui concerne l’équitation, notamment le saut d'obstacles, contrairement à d'autres disciplines comme l’athlétisme qui nécessitent des programmes d'entraînement extrêmement précis. En ce qui concerne mon travail, j'avais établi un programme de préparation très précis, je commençais à établir mes sélections pour la saison extérieure, et tout ça est en train de tomber à l’eau. Dans tous les cas, si nous reprenons la compétition début juin, nous ne serons pas les seuls à nous être préparés dans ces conditions.
Les cavaliers professionnels, et on pense notamment à ceux qui évoluent à un niveau intermédiaire, qui gagnent leur vie essentiellement grâce à leurs gains en concours et le commerce de chevaux, percevront-ils une aide financière de l’État?
Dans sa dernière allocution officielle, le Président de la République a annoncé des mesures très généreuses. Le tout est de savoir d'où l'argent sortira! En tout cas, j’espère que l'État accordera des aides financières aux cavaliers professionnels car l'activité équestre n'est autre que leur gagne-pain. Vendre des chevaux et faire de la compétition, c’est leur métier, donc il est certain qu’il y aura un sérieux manque à gagner pour eux.