“Nous devons présenter au CIO et au public ce que le saut d’obstacles a de mieux à offrir”, François Mathy Jr

En décembre à Genève, François Mathy Jr a été élu président du Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles (IJRC), au service duquel il s’implique activement de longue date. Le conseil d’administration est désormais composé du Belge, du Français Kevin Staut, qui présida l’IJRC pendant six ans, de l’Allemand Ludger Beerbaum, du Brésilien Rodrigo Pessoa, du Suisse Steve Guerdat et de l’Italien Emilio Bicocchi, ainsi que de l’Allemand Richard Vogel et de l’Irlandais Michael Duffy, élus en décembre. Quant au Groupe des cavaliers nord-américains (NARG), il a désigné Tiffany Foster comme sa représentante au sein du conseil. Les Américains Kent Farrington et Lauren Hough ont été élus adjoints de la Canadienne. En ce début d’année olympique, François Mathy Jr s’exprime à travers un communiqué présenté sous forme de questions-réponses.



Quelles seront les priorités de l’IJRC en cette année 2024?

Le sport équestre de haut niveau est confronté à des défis de plus en plus importants. Pour n’en citer que quelques-uns, il y a d’abord l’augmentation considérable des frais pour les cavaliers et les propriétaires. En collaboration avec les organisateurs et la Fédération équestre internationale (FEI), nous travaillons à l’élaboration d’une ligne directrice stabilisée. Parmi les autres sujets brûlants à l’ordre du jour figurent les conséquences injustes des tests positifs provenant d’aliments contaminés, le fait qu’un nombre croissant de fédérations nationales ne comptant aucun cavalier international de saut d’obstacles ont un droit de vote sur nos règlements, l’effort pour maintenir l’accessibilité sociale des sports équestres dans le monde et le préjudice en matière d’image pouvant résulter de photos négatives lorsqu’elles deviennent virales sur les réseaux sociaux.

En quoi ces questions revêtent-elles une importance particulière en cette année olympique?

Nous ne devons pas nous reposer sur notre inclusion à long terme dans le Mouvement olympique, malgré les compromis consentis (par la FEI, contre l’avis de la plupart des parties prenantes du sport de très haut niveau, ndlr)pour les trois disciplines olympiques à travers les formats de compétition entrés en vigueur à Tokyo. Fin janvier, la famille du concours complet a appris que son sport n’était pas encore officiellement confirmé pour les Jeux de Los Angeles 2028 et que de nouvelles modifications de son format de compétition devraient être soumises au Comité international olympique (CIO). C’est un signal fort qui montre que nous devons faire preuve d’une attention accrue pour présenter au CIO et au public ce que le saut d’obstacles a de mieux à offrir.

En quoi l’éducation et l’engagement des jeunes peut influer sur l’avenir du saut d’obstacles?

C’est certainement d’une importance capitale. Au sein du nouveau conseil d’administration de l’IJRC, nous avons deux jeunes cavaliers: Richard Vogel et Michael Duffy. Notre objectif est d’impliquer de plus en plus de jeunes cavaliers afin qu’ils deviennent les protagonistes de notre sport. Leur témoignage et leur participation signifient que le Club a les pieds sur terre et pense à l’avenir.

Aujourd’hui, la plupart des futurs cavaliers internationaux, qui se préparent à devenir bientôt de grands champions, ont été formés dès l’enfance dans leur cadre familial. Les Philippaerts, Harry Charles, Jack Whitaker ou encore Martin Fuchs en sont des exemples éclatants. Derrière un bon cavalier, il y a forcément une équipe qui garantit le bon fonctionnement d’une machine bien efficacement organisée. Le talent ne suffit pas.

Les compétitions sont exigeantes. Derrière un bon résultat, outre un bon cheval, qu’il faut trouver et souvent former, il y a des relations avec des propriétaires et sponsors, la gestion exigeante d’une écuries avec tous les intervenants professionnels impliqués dans la sphère complexe qu’est la gestion des chevaux athlètes, à commencer par les groms, qui jouent un rôle fondamental dans la vie quotidienne de chaque cheval athlète. À cet égard, la Young Riders Academy accomplit un travail vraiment extraordinaire. Il est important de préparer les champions de demain en leur donnant un aperçu des aspects autres que la formation technique, tels que la gestion d’une écurie et d’une équipe, la communication et les aspects juridiques. Les jeunes doivent également comprendre l’importance des relations avec les institutions et prouver qu’ils ne s’attachent pas uniquement à obtenir les meilleurs résultats, mais qu’ils pensent également à l’image de notre merveilleux sport.

La collaboration de l’IJRC avec la FEI est cruciale pour l’élaboration ou la révision des règlements ainsi que la réussite des nouveaux projets…

Oui, bien sûr. Durant son mandat (de 2006 à 2014, ndlr), la princesse Haya de Jordanie a été la première présidente de la FEI à réaliser l’importance de la coopération et de l’implication de l’IJRC. Elle a encouragé les cavaliers à s’impliquer au sein de la FEI. Depuis, notre présence n’a cessé de croître et on peut dire avec une grande satisfaction que la voix des cavaliers est représentée dans presque toutes les commissions de travail.



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