“L’objectif de Laurick est de réussir sa dernière année à poney”, Yannick Hardy

Laurick Hardy et Duncan’s Star comptent deux participations aux championnats d’Europe Poneys de concours complet, et une médaille d’argent par équipes décrochée l’an passé au Mans. Le cavalier drômois, qui aura seize ans en fin d’année, vit sa dernière année à poney et effectue en parallèle sa transition à cheval aux rênes de Gold’n Try. Coach et père de Laurick, Yannick Hardy, dirigeant du Club hippique Le Centaure, dans la Drôme, livre sa vision des circuits Jeunes et évoque l’accompagnement fédéral des champions en herbe de concours complet.



Quelle est l’importance des stages fédéraux pour les cavaliers?

Ce stage est habituel à cette période de l’année. C’est une chance pour nous, entraîneurs, et nos élèves, que les trois catégories soient réunies. Cela permet de voir l’évolution de ceux qui sont passés à cheval et de ce qui est attendu dans le travail avec les autres entraîneurs. Cela donne aussi aux enfants l’envie de faire comme les Juniors, les Jeunes Cavaliers puis les Seniors. Être convoqués aux stages fédéraux est une reconnaissance et une véritable opportunité pour les cavaliers. Je pense qu’ils le perçoivent comme une récompense. Le tout premier stage peut chambouler les entraîneurs et les élèves en raison des attentes. Parfois, en tant qu’entraîneur, on met l’accent sur un élément plus qu’un autre, et les entraîneurs fédéraux viennent appuyer là où il faut. Très souvent, le staff a le même discours que l’entraîneur privé, ce qui est réconfortant pour tout le monde. Et si ce n’est pas le cas, c’est aussi bénéfique car cela suscite une remise en question. Ces stages permettent d’ajuster l’entraînement à la maison. Par exemple, après la séance du jour, je me dis qu’on peut remplacer une séance de plat dans la semaine par une séance ludique sur les barres car le travail serait intéressant.

Au Parc équestre fédéral, nous sommes dans un super cadre, ce qui est le cas aussi quand il y a un regroupement à Saumur. Nous sommes bien reçus, sur des terrains de qualité. Pour les cavaliers, c’est une chance. Le fait que Michel Asseray, DTN de la discipline, vienne est un plus. Il a toujours un discours très positif, et son côté dynamique et entraînant est communicatif.

Comment s’effectue la transition entre le poney et le cheval?

Nous avons anticipé cette transition pour Laurick car il en a envie et qu’il en a les capacités, donc nous l’avons encouragé. L’objectif est de réussir sa dernière année à poney, car cette opportunité ne se représentera pas, avant de se consacrer à 100% au cheval. Il monte son poney et son cheval à la maison, même si Duncan’s Star passe avant tout. Pour le dressage, cela ne va pas trop le changer, même si un cheval a plus de force. Le plus délicat, c’est l’amplitude, notamment au saut d’obstacles. Son poney a une amplitude de poney et son cheval, à l’opposé, possède une grande action. Il faut retravailler sur la visualisation. Nous prenons notre temps là-dessus afin que les choses se fassent en sécurité. Il s’initie tranquillement avec lui dans de petites épreuves de saut d’obstacles sans objectif particulier. Ils franchissent les étapes au fur et à mesure et nous essayons de reproduire ce que Laurick a fait à poney. En effet, nous avions accueilli Duncan’s Star, qui a aujourd’hui quinze ans, quand il avait cinq ans afin que tous deux puissent former un super couple. Gold’n Try est un cheval que nous avons fait naître. S’ils ne concourent pas en Juniors l’an prochain, ce n’est pas grave. Mieux vaut faire les choses correctement.

En quoi le programme proposé, avec du travail sur les trois tests, de la préparation physique et mentale, des cours de connaissance du cheval, permet de former les professionnels de demain?

C’est intéressant car ils voient autre chose. En tant qu’enseignant, on leur parle de préparation mentale et ils nous regardent avec de grands yeux. L’équitation est un sport, le cheval est un athlète et le cavalier doit avoir la tête sur les épaules, donc le mental est très important. Le fait qu’ils y travaillent pendant le stage est une bonne chose, car tous n’auraient pas eu la démarche d’aller vers la préparation mentale. Concernant les autres activités proposées, mon fils est plutôt sportif donc il est volontaire et content de pratiquer. C’est une bonne chose qu’ils soient sensibilisés au bien-être animal, car c’est essentiel aujourd’hui. On a toujours eu cela en tête: en tant que professionnel, on se remet en question et on évolue. Avant, je n’osais pas laisser mon cheval de concours avec les autres pour éviter les blessures. Aujourd'hui je vois les choses différemment: je n’hésite pas à les lâcher entre eux en respectant leurs affinités. C’est important d’alerter les plus jeunes. C’est un bon début et j’espère que cela ira encore plus loin.

Quelle vision avez-vous du circuit Jeunes?

En complet, la Tournée des As est très bien faite, avec le staff fédéral qui se déplace pour suivre les couples. Après chaque test, les cavaliers ont un débriefing. Les terrains sont toujours bons, les parcours bien montés et adaptés, et les combinaisons intéressantes. Laurick a participé à quelques épreuves à cheval et a pu côtoyer les meilleurs, les regarder monter. Le circuit Poneys est bien pensé: le rythme d’une TDA par mois est très bien, même si cela nous fait faire des kilomètres – c’est le jeu! En tout cas, il faut que cela perdure.



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