Plus rapide encore que Julien Épaillard, Julien Anquetin signe la plus belle victoire de sa carrière au Saut Hermès
Lauréat des épreuves reines des CSI 4* de Saint-Lô avec Blood Diamond du Pont et de Francfort avec Z Ice Cube cet automne, Julien Anquetin a gagné son premier Grand Prix CSI 5* cet après-midi à Paris, en conclusion du Saut Hermès au Grand Palais Éphémère. Accompagné de Blood Diamond du Pont, le Normand a signé un barrage si rapide et bien exécuté que même Julien Épaillard, pourtant redoutable avec Donatello d’Auge, a dû s’avouer vaincu. Le Colombien René Lopez Lizarazo a complété le trio de tête avec Kheros van’t Hoogeinde.
Il fallait se prénommer Julien et venir de Normandie pour gagner le Grand Prix du Saut Hermès au Grand Palais Éphémère, cet après-midi à Paris. “La fusée Épaillard”, comme il est communément surnommé, a bien failli empocher son quatrième Grand Prix CSI 5* aux rênes de son fidèle Donatello d’Auge, mais il a trouvé plus fort que lui aujourd’hui en la personne d’un autre Julien, Anquetin de patronyme. En effet, son cadet, âgé de trente-deux ans, lui a “volé” la vedette dans cette épreuve de prestige, dont la maison Hermès a célébré le quatorzième anniversaire en 2024. Au barrage, le cavalier de Blood Diamond du Pont s’est élancé en troisième position et n’a pas attendu qu’on lui donne la permission de galoper! Surmotivé, le pilote a signé un parcours canon en 34’’64, empruntant un virage extrêmement serré pour aller sauter le vertical situé après le double et avant l’oxer final. Et le couple qu’il forme avec son fils de Diamant de Semilly, âgé de treize ans, n’a finalement été rattrapé par aucun des six barragistes suivants.
Si cette victoire a permis au Saut Hermès de s’achever par une belle Marseillaise, qu’ont même chantonnée quelques spectateurs dans les tribunes, elle est surtout la première de Julien Anquetin à ce niveau. Lauréat des Grands Prix CSI 4* de Saint-Lô, fin octobre, avec le même Selle Français, et de Francfort, mi-décembre, avec Z Ice Cube, le Normand a très souvent manqué de réussite dans les épreuves reines de niveu 5*, notamment ces derniers mois en Coupe du monde. Il avait notamment terminé neuvième à Helsinki, quinzième à Stuttgart, quatorzième à Leipzig, dixième à Amsterdam et septième à Bordeaux. Une sacrée régularité! D’ailleurs, le Tricolore espère encore pouvoir s’inviter en finale du circuit indoor, mi-avril à Riyad. Il doit pour cela compter sur deux désistements. Normalement, le Normand, qui ferait grimper le nombre de Français qualifiés à quatre, devrait être définitivement fixé entre ce soir et demain. Quoi qu’il en soit, il s’agit de très loin du meilleur début de saison de Julien, dont le meilleur résultat dans une telle épreuve était jusqu’ici une cinquième place en Coupe du monde à Göteborg, l’an passé.
Ça bataille chez René Lopez, ça déroule chez Peder Fredricson
Largement devancé par les deux Julien, René López Lizarazo a enregistré plus d’une seconde de retard sur le deuxième (35’’96). Associé au délicat Kheros van’t Hoogeinde, le Colombien s’est sorti sans faute de ses deux passages, qui n’ont toutefois pas été des plus fluides, notamment dans la ligne entre les deux et troisième efforts du barrage. Les deux premiers à avoir ouvert cette finale au chronomètre, l’Allemande Kendra Claricia Brinkop et le Belge Gilles Thomas, ont pris moins de risques afin d’assurer le double sans-faute. La première citée a terminé quatrième sur le très aérien Tabasco de Toxandria, et le deuxième au cinquième rang avec Luna van het Dennehof. Les deux seuls qui auraient éventuellement pu priver de victoire Julien Anquetin, sans fauter, ont été les champions olympiques suédois Peder Fredricson et Henrik von Eckermann. Le premier, qui avait fini troisième de ce Grand Prix en 2022 avec Hansson WL, a déroulé un splendide début de tour avec l’inoxydable Catch Me Not S, mais le vertical ouvrant la dernière ligne n’a pas su rester sur ses taquets. Il était pourtant en avance, si l’on se réfère au chronomètre intermédiaire! Quant au numéro un mondial, juché sur Iliana, avec laquelle il participera à la finale de Riyad le mois prochain en duo avec le crack King Edward Ress, a lui laissé l’oxer en entrée de double.
Pieter Devos, Julien Gonin et Jérôme Guéry aux portes du barrage, et de belles promesses françaises
Privés de ce barrage à neuf, Pieter Devos, Julien Gonin et Jérôme Guéry n’ont concédé qu’un point de temps dépassé… Associé à Casual DV, une fille de Cornet Obolensky qu’il a lui-même fait naître il y a neuf ans, le premier Belge a échoué à vingt-cinq centièmes de seconde du temps imparti, tandis que Julien Gonin, associé à Valou du Lys, est rentré trente centièmes trop tard. Quant à Wallon, il a fini à quatre dixièmes après un bon parcours de Careca LS Elite, qui a peut-être enfin trouvé le cavalier qui lui permettra de gagner de telles épreuves, après être passé sous les selles de Thomas Rousseau, Michel Robert, Pénélope Leprevost, Cian O’Connor, Max Wachman, Simon Delestre et Olivier Robert.
Parmi les belles prestations du jour, citons aussi le parcours à quatre points le plus rapide, signé par Nicolas Layec et Bulgarie d’Engandou. Le Breton a livré un splendide tour initial, propre et bien monté, mais l’avant-dernier obstacle, la sortie du double vertical-oxer, a eu raison de sa qualification pour le barrage… Idem pour le Francilien Philippe Rozier, qui a déroulé un magnifique parcours avec un Le Coultre de Muze à l’écoute, mais n’a pu empêcher une faute sur le dernier obstacle. Idem aussi pour les Normands Edward Levy et Kevin Staut, passés à deux doigts du contrat rempli associés à Igins du Seigneur et Visconti du Telman. En selle sur Olga van de Kruishoeve, Simon Delestre a concédé le même score, ayant buté sur la sortie du double après un abord compliqué. Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn, qui préparent la finale de la Coupe du monde, leur premier grand rendez-vous à tous les deux, ont écopé de la même faute. Leur tour initial était toutefois de bonne facture. Même chose pour Nicolas Delmotte, qui a livré un magnifique spectacle avec Jordan Molga M, son nouveau cheval de tête, qui continue à s’approcher d’une grande performance. Le couple n’a connu aucun sursis et a semblé très à l’aise. On a hâte de les revoir à l’extérieur!
Ce fut plus dur pour Roger-Yves Bost et de Valentin Besnard, qui sont respectivement sortis avec douze et vingt points sur Ballerine du Vilpion et Diamanthina Beaufour. Un score moins lourd que celui de Victor Bettendorf, qui a concédé vingt-sept points, dus notamment à une dérobade devant le vertical 10 sur bidet… Rappelons que le Luxembourgeois, qui avait gagné ce Grand Prix en 2023 avec Mr. Tac, est encore en phase de découverte avec Electro van Kromsteeg, le cheval qu’il prépare pour les JO de Paris.
Tous les parcours du Saut Hermès au Grand Palais Éphémère sont à revoir sur GRANDPRIX.tv