Retour sur l’hiver studieux de l’équipe de France de para-dressage

L’hiver s’est achevé et la saison internationale démarre pour l’équipe de France de para-dressage. La troisième et dernière masterclass de la saison s’est déroulée du 12 au 14 mars 2024 au Parc équestre fédéral, à Lamotte-Beuvron, à moins de cent-soixante-dix jours des Jeux paralympiques de Paris 2024. Les cavaliers et chevaux ont vécu une trêve riche en travail.



Le Parc équestre fédéral accueille chaque hiver des masterclasses de para-dressage, discipline placée sous l’égide de la Fédération française d’équitation (FFE) depuis 2017. Ces stages fédéraux, mis en place après les Jeux paralympiques de Rio de Janeiro en 2016 à l’initiative de Carlos Lopes, consultant formateur, mettent les couples en situation de compétition. Des juges étrangers sont présents lors de chaque rendez-vous pour évaluer les Tricolores avec l’encadrement fédéral. Le Danois Jan Olsen était ainsi présent du 12 au 14 mars en Sologne. Ce format a grandement œuvré à la progression des couples de l’équipe de France ces dernières années. “Les jugements lors des masterclass sont volontairement un peu sévères, afin de ne pas mettre les couples en sur-confiance”, confie Fanny Delaval, directrice technique nationale adjointe en charge de la discipline. “Cela permet d’identifier les points à retravailler pour continuer à évoluer.”

Pour la dernière masterclass avant le lancement de la saison 2024, en présence des entraîneurs privés et cavaliers préparateurs de chaque cheval, les couples ont présenté les trois reprises internationales, à savoir le Para Grand Prix A, le Para Grand Prix B et leur Reprise libre en musique. Étaient présents trois couples de la liste “À cheval pour Paris”: Lisa Cez et Stallone de Hus, propriété de sa cavalière, de Jérôme Cez et de Marylène Cez (Grade V), Vladimir Vinchon et Pégase Mayenne, propriété de son cavalier et de Maud Vinchon (Grade IV), ainsi que Chiara Zenati et Swing Royal*IFCE, propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation (Grade III). Alexia Pittier, cavalière en Grade IV, a présenté sa deuxième monture, Frauenheld (propriété de sa cavalière). Son cheval de tête, Sultan 768 (propriété de sa cavalière, Sylvie Pittier et Arthur Boutron, liste “À cheval pour Paris”) a bénéficié d’un week-end de repos bien mérité après sa victoire et ses deux autres podiums au CPEDI 3* d’Ornago en début de mois. Ont également été invités Chiara Zenati avec sa seconde monture, Zeus de Malleret*IFCE et deux cavalières évoluant en Grade V: Marion Chaussonnerie avec Djin’ka (propriété de Sandrine Clément) et Peggy Neger avec Bretzel des Féeries (propriété de sa cavalière). De leurs côtés, Anne-Frédérique Royon et Céline Gerny ont fait le déplacement sans cheval, en raison des besoins spécifiques de récupération de leurs partenaires.



Une équipe renforcée autour des athlètes en vue de Paris 2024

Au-delà du travail technique à cheval avec Carlos Lopes et David Amager, consultants formateurs, lors de ces rassemblements fédéraux, l’encadrement fédéral a mis en place un complément d’accompagnement et de suivi des cavaliers. Ces derniers, tout comme leur entourage et les cadres de la FFE, bénéficient de l’expertise de Flore Tairraz en préparation mentale. “Elle nous épaule sur le travail du collectif, du relationnel, en fonction des profils des uns et des autres afin que nous avancions du mieux ensemble, en harmonie, et ainsi aider à la gestion d’éventuelles tensions qui pourraient apparaître à l’approche des Jeux paralympiques”, détaille Fanny Delaval. “Manon Noël, ancienne voltigeuse de l’équipe de France et désormais kinésithérapeute, a accepté de nous accompagner pour réaliser une meilleure évaluation des problématiques physiques qui affectent la performance. Je pense que nous avons mis en place un accompagnement qui est excellent. Nous essayons de balayer tous les aspects de la performance et faire en sorte de ne rien oublier.”

Pour s’assurer du bon état de forme des chevaux avant la reprise des compétitions, Emmanuelle Druoton et David Germain, respectivement vétérinaire fédérale et maréchal-ferrant des équipes de France, étaient présents. Sur le chemin menant les cavaliers de l’équipe de France aux Jeux paralympiques, la FFE a identifié six compétitions de référence: Fontainebleau du 22 au 24 avril (test technique pour les équipes de GL events) ou Waregem, du 19 au 21 avril en Belgique, Stadl Paura, du 30 mai au 2 juin en Autriche, Hagen, du 6 juin au 9 juin en Allemagne, et Deurne, du 18 juillet au 21 juillet aux Pays-Bas. Les sélections, composées de quatre titulaires et un remplaçant, seront annoncées avant le 9 juillet. Les épreuves de para-dressage auront lieu du mardi 3 au samedi 7 septembre 2024 dans le parc du château de Versailles.



Ils ont dit

“Le Parc équestre fédéral est la maison de famille de tous les cavaliers et les para-dresseurs y ont élu domicile depuis plusieurs hivers, saison pendant laquelle ils enchaînent les masterclasses. Cela vient compléter l’offre sportive du Parc équestre fédéral, qui au-delà des championnats de France, des stages, des formations des officiels et autres activités autour du cheval, accueille du sport de haut niveau. Les équipes de France de dressage et de concours complet viennent également s’y entraîner l’hiver en vue des plus grandes échéances internationales. C’est un véritable outil de préparation. Près de trente ans après sa création, le Parc équestre fédéral remplit pleinement ses objectifs”, se félicite Frédéric Bouix, délégué général de la FFE.

“Ces regroupements sont l’occasion d’effectuer une revue des troupes. La fédération a mis en œuvre de moyens humains et financiers afin d’optimiser la performance, avec le rassemblement des couples identifiés ‘À cheval pour Paris’ au sein de pôles d’entraînement à Saumur et Champcueil, le soutien d’entraîneurs de renommée internationale, etc. Tout cela paye car, à chaque échéance, les notes obtenues par les Français grimpent”, constate Sophie Dubourg, directrice technique nationale de la FFE. “Nous avons aujourd’hui des espoirs de médailles paralympiques individuelles, ce qui montre que nous sommes sur la bonne voie. L’héritage des Jeux se fait en deux temps. Tout d’abord, la création d’un collectif étoffé, où tout le monde est motivé et adhère au programme et à la préparation. Dans un second temps, au-delà des quatre couples qui seront sélectionnés, les enjeux sont de pérenniser l’élan et la structuration, la professionnalisation de tous les nouveaux couples.”

“Tout le monde est au travail et concentré. Il faut rester rigoureux, ne rien lâcher et surtout que l’équipe reste unie et solidaire. La sélection n’est pas faite. L’ambition pour les Jeux paralympiques est d’aller chercher une médaille individuelle. Si nous en obtenons plus, ce serait fantastique et une belle récompense de tout le travail accompli. Il faut rester concentré car la concurrence est rude. Rien n’est fait et nous allons donner le maximum. La fédération a mis en œuvre des moyens supplémentaires et nous avons le feu vert pour mettre en place ce dont nous avons besoin”, s’enorgueillit Fanny Delaval, directrice technique nationale adjointe en charge du para-dressage. “Nous remercions nos partenaires, dont le fonds de dotation EquiAction et la Fédération française de la maroquinerie et son consortium. Les moyens financiers alloués permettent la mise en place de moyens logistiques, matériels et humains. Nous remercions également l’IFCE. Si nous performons, c’est aussi grâce à eux.”

L’idée des masterclass est de donner des axes de travail et de contrôler le travail effectué à la maison. Les couples progressent, mais ce n’est pas fini, le chemin est encore long. Nous sommes optimistes pour cette saison mais restons néanmoins réalistes. Je transmets le message que les masterclasses sont importantes pour tester des réglages en vue des compétitions internationales. Le calendrier de la saison est bien défini, nous serons présents pour suivre les couples. Le rôle de l’encadrement fédéral est de mettre les couples sur le droit chemin, la performance finale sera réalisée le jour J par le couple. Tous sont très engagés, ce qui est motivant car tout le monde est à fond”, conclut Carlos Lopes, consultant formateur.



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