Avec Checker, Christian Kukuk vole la vedette aux fidèles de Wellington et y remporte le dernier Grand Prix 5* de la saison
Comme toujours, le dernier Grand Prix du Winter Equestrian Festival de Wellington a pris la forme d’une épreuve très disputé, qui a attiré un plateau de cavaliers extrêmement relevé dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars. Dernier à s’élancer au barrage, Christian Kukuk s’est imposé avec le tout bon Checker au mérite notamment d’une superbe dernière ligne. Fraîchement débarqué en Floride, l’Allemand a devancé deux représentants du Stars and Stripes, McLain Ward et Karl Cook, qui avaient misé sur Ilex et Kalinka van’t Zorgvliet.
Dernière épreuve majeure du Winter Equestrian Festival, le superbe Grand Prix 5* à 1,60m disputé dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars sur la piste internationale de Wellington a finalement couronné un cavalier….qui n’avait pris part à aucune des onze premières semaines de la tournée organisée là-bas! D’ailleurs, Christian Kukuk, qui s’est imposé sous les spotlights avec Checker, n’avait même jamais disputé le moindre CSI dans cette véritable cité du cheval avant cette semaine. Ayant traversé l’Atlantique pour l’étape la Ligue des nations Longines d’Ocala le week-end dernier, le lieutenant de Ludger Beerbaum, ne pourra que se féliciter d’être resté une semaine de plus au Sud-Est des États-Unis au vu du superbe succès qu’il a décroché hier soir!
Pour départager les trente-neuf cavaliers au départ, le chef de piste Guilherme Jorge avait imaginé un tracé sérieux, comportant notamment un triple oxer - oxer - vertical placé en numéro quatre. Tout de suite après cette combinaison venait la rivière, puis une palanque très légère à six ou sept foulées, mais c’est surtout un enchaînement situé un peu plus loin qui a posé des problèmes à certains des couples au départ les plus en vue. En numéro huit, le maestro brésilien de l’épreuve avait en effet placé une triple barre, suivie à quatre foulées d’un vertical très clair, puis d’un virage à près de 90° amenant à un double composé d’un vertical sur bidet et d’un oxer. Major Tom (ex-Nielsdaka van de Rhamdia Hoeve) et Toupie de la Roque, les complices de Rodrigo Pessoa et Pieter Devos, ont tous les deux commis une faute de postérieurs sur le vertical numéro neuf, et la fille de Kannan a également été piégée à l’entrée du double suivant. Pour Richard Vogel et Cepano Baloubet, vainqueurs de ce même Grand Prix l’an passé, tout comme pour Shane Sweetnam et le surpuissant James Kann Cruz, c’est la sortie de cette même combinaison qui est tombée. L’Irlandais a, par ailleurs, vu son gris commettre une étonnante faute de couverture sur la triple barre, peut-être par anticipation du vertical suivant. Le numéro un mondial, Henrik von Eckermann, qui avait misé sur Calizi, avec laquelle il avait terminé cinquième de l’étape de la Coupe du monde de Madrid mais qui n'est pas la monture la plus capée de son piquet, a vu sa complice commettre une faute d’équilibre en sortie du second double de l’épreuve, placé en numéro douze. Finalement, neuf couples se sont qualifiés pour le barrage.
Premier à s’élancer dans la finale au chronomètre avec son tout bon Ladriano, désormais âgé de seize ans, Daniel Bluman a ouvert ce second acte de manière idéale. Utilisant la puissance et l’amplitude de ce hongre qu’il connaît très bien, l’Israélien a également tenté de serrer ses courbes pour compenser le fait que le fils de Lawito n’est pas le plus rapide du circuit. Avec un chronomètre de 37”16, les gagnants du Grand Prix de Rome 2019 ont fait monter la pression chez les autres couples au départ. D’ailleurs, quatre d’entre eux se sont montrés fautifs. Pour Darragh Kenny et VDL Cartello, finalement sixièmes, c’est l’oxer numéro un qui est tombé, alors que le In Time de Kendra Claricia Brinkop, septième, a mis à terre le mur constituant la deuxième difficulté du parcours raccourci. Laura Kraut et Cian O’Connor, huit et neuvième, ont vu Bisquetta et Maurice, qui avait offert la victoire à l’Irlande en LLN à Ocala, fauter sur l’oxer suivant le double et placé après un difficile virage à 270°.
C’est sans doute dans cette courbe-là que Christian Kukuk a engrangé une bonne partie de l’avance qui lui a finalement permis de s’imposer aux rênes de son Checker, auteur de deux parcours à quatre points dans l’épreuve par équipes du CSIO 5* d’Ocala dimanche dernier. Ayant tourné très court à cet endroit, l’Allemand, dernier à prendre part à cette finale au chronomètre, a également réussi une fantastique dernière ligne pour couper les cellules en 35”82, soit avec quarante-deux centièmes d’avance sur McLain Ward. Aux rênes d’Ilex, qu’il ne monte que depuis sept semaines et qui avait terminé cinquième du Grand Prix du CSIO 5* de Hickstead avec Fabio Leivas Da Costa l’été dernier, le double champion olympique avait en effet réussi à faire descendre le chronomètre de référence à 36”24 un peu plus tôt, mais a donc dû se contenter de la deuxième place. La troisième est revenue à Karl Cook, auteur d’un abord de biais extraordinaire sur l’avant-dernier obstacle avec la bouillonnante Kalinka van’t Zorgvliet, qui a franchi la ligne d’arrivée en 36”62. Derrière Daniel Bluman, finalement quatrième, Ben Maher a signé le dernier double sans-faute de la compétition et n’a pas semblé prendre tous les risques après un saut peu idéal de Dallas Vegas Batilly en début de barrage.
“J’ai eu des frissons”, Christian Kukuk
“J’ai eu des frissons après le dernier obstacle”, a révélé Christian Kukuk, déjà vainqueur du Grand Prix 5* de Riyad avec Checker en octobre dernier. “Jusqu’alors, je n’avais qu’entendu parler de Wellington et de cette semaine finale sponsorisée par Rolex. J’y ai amené mes deux meilleurs chevaux (il s’est également classé deuxième de l’épreuve majeure de jeudi avec Mumbai van de Moerhoeve, ndlr) et tout s’est passé exactement comme je le souhaitais. Les Grands Prix Rolex sont les plus beaux de l’année [...] et finalement, nous travaillons tous pour tenter d’en remporter un. Ce public et cette piste sont spéciaux et c’est un sentiment incroyable de s’imposer dans cette épreuve en étant le dernier au départ. Il y avait un peu de pression et je l’ai ressentie à la détente, mais pour être honnête, j’en ai besoin. Je savais que je ne pourrais pas réaliser les mêmes contrats de foulées que McLain, mais j’ai essayé de tourner un peu plus court après le double et cela a très bien fonctionné. À la réception de l’oxer, je savais que je pouvais m’approcher de son chronomètre, donc j’ai tout tenté en enlevant une foulée à l’abord du dernier obstacle.”
“Ce soir, j’ai eu le sentiment que nous avions assemblé toutes les pièces du puzzle avec ce cheval que je ne monte que depuis sept semaines”, a quant à lui analysé McLain Ward. “Je n’avais jamais pris part à un barrage avec lui auparavant, mais je sais qu’il a beaucoup d’amplitude et qu’il est très franc. Il a rué après le double et je pense que j’ai perdu une fraction de seconde à ce moment-là.” Enfin, Karl Cook, vainqueur d’une épreuve à 1,50m avec Caracole de la Roque la veille, a expliqué que sa Kalinka “avait toujours été bourrée d’énergie”. “Je pense qu’elle sait en quelque sorte à quel événement elle prend part car je peux ressentir son énergie lorsqu’elle participe à des épreuves comme celle-ci, où il y a une vraie foule et de l’ambiance. Cela la rend encore meilleure. [...] L’an dernier, j’avais terminé quatrième de ce Grand Prix, et cette fois, je suis troisième. J’en suis heureux, c’était une épreuve incroyable.”
Les résultats
Ce Grand Prix ainsi que les autres épreuves majeure du CSI 5* de Wellington sont disponibles à la demande sur ClipMyHorse.tv