Martin Fuchs reste sur son son trône de Windsor grâce à Leone Jei
Ce dimanche 5 mai, Martin Fuchs a remporté le Grand Prix 5* du Royal Horse Show de Windsor pour la deuxième fois consécutive grâce à Leone Jei. Opposée à onze autres couples au barrage de cette épreuve qui avait attiré de grands noms du saut d’obstacles, la paire a finalement devancé celle formée par Gregory Wathelet et Bond Jamesbond de Hay. Les champions d’Europe en titre, Steve Guerdat et Dynamix de Belhême, ont complété le podium, tandis que les Français Simon Delestre et Julien Épaillard se sont classés douze et quatorzième.
Ils n’étaient que trente-quatre au départ du Grand Prix du CSI 5* du Royal Horse Show de Windsor, ce dimanche 5 mai, mais bien des grands noms du saut d’obstacles étaient engagés dans cette épreuve à 1,60m! Pour preuve, huit des dix meilleurs cavaliers au classement mondial Longines y ont pris part, sans y connaître tous beaucoup de réussite. En effet, le numéro deux de cette hiérarchie planétaire, Ben Maher, a fauté à deux reprises avec Enjeu de Grisien sur le parcours initial imaginé par Bernardo Costa Cabral. Vingt-quatrième, il a devancé de très peu le numéro six mondial, Kent Farrington, qui a également mis deux des dix-sept sauts du parcours à terre sur Toulayna. Cinquième et meilleur Français au ranking actuel, Julien Épaillard a quant à lui signé le plus rapide des quatre points du premier acte en compagnie de Donatello d’Auge, finalement quatorzième, alors que Harrie Smolders, neuvième mondial, a également vu Springfield mettre une barre à terre. À noter par ailleurs que pour son premier Grand Prix 5* sous la selle de John Whitaker, Arqana de Riverland, l’ancienne monture de Juliette Faligot, a elle aussi quitté la piste avec une faute seulement, ce qui a ravi son légendaire cavalier.
Au barrage, Simon Delestre a été le premier à s’élancer avec Cayman Jolly Jumper. Semblant très rapide, le Lorrain a aussi paru manquer parfois un peu de contrôle, et notamment dans le virage à 270° menant à l’avant-dernier vertical, que son cheval a refusé de sauter. Ayant mis l’obstacle à terre lorsque son cavalier l’a représenté devant celui-ci, le fils de Hickstead est finalement sorti de piste avec neuf points, synonymes de douzième rang final. C’est le Britannique Matthew Sampson qui a été le premier à réaliser un double sans-faute avec Daniel, son KWPN de seize ans, juste avant que Tim Gredley et Imperial HBF, qui sautait magnifiquement bien, ne sortent de piste avec une seule pénalité pour temps dépassé, le cavalier ayant dessiné des courbes très larges.
Cela n’a pas été le cas de Petronella Andersson, qui a repris la tête à Matthew Sampson en profitant de l’énergie de son Odina van Klapscheut, qui lui a permis de franchir les cellules en 45”38. La Suédoise a toutefois été directement rattrapée par Giulia Martinengo Marquet et Delta Del’Isle, qui ont coupé la ligne d’arrivée en 44”84. C’était ensuite au tour de Martin Fuchs de s’élancer. Vainqueur de ce Grand Prix l’an passé avec Conner Jei, le Suisse avait cette fois misé sur Leone Jei, qui n’était plus ressorti en compétition internationale depuis sa victoire dans le Grand Prix et son double sans-faute dans l’épreuve par équipes au CSIO 5* d’Ocala fin mars. Ayant pris le vertical numéro quinze, placé juste avant le double, avec énormément de biais, le vainqueur de la finale de la Coupe du monde 2022 a su trouver un tracé très direct vers la combinaison, puis réaliser un superbe virage à l’abord de l’avant-dernier obstacle. Utilisant ensuite toute l’amplitude de son gris dans la dernière ligne, il a conclu son exercice 41”40 et n’a pu être déboulonné du trône sur lequel il était déjà monté l’an passé dans les jardins du château royal de Windsor.
S’ils ont crânement tenté leur chance, Gregory Wathelet et Steve Guerdat ont respectivement accusé trente-cinq et quarante-six centièmes de seconde de retard sur le vainqueur. Le premier a sans doute perdu du temps avec la ruade de Bond Jamesbond de Hay dans la courbe menant au double, tandis que le second, vainqueur du Grand Prix de Fontainebleau avec sa fille de Snaike de Blondel, a connu un moin bon virage devant l’avant-dernier que son ami et rival helvète. Max Kühner, quant à lui, a réussi à aller plus vite que Martin Fuchs avec Elektric Blue P, qui disputait là son premier Grand Prix 5* depuis celui de Genève, en décembre, et une pause puis un retour progressif à la compétition. L’Autrichien a toutefois vu son hongre mettre le fameux avant-dernier vertical à terre, ce qui l’a relégué au neuvième rang.
“Bien sûr, c’est absolument fantastique de gagner deux fois consécutivement ici, mais l’atmosphère globale de ce concours est aussi fantastique”, a déclaré Martin Fuchs après sa victoire. “Je n’ai emmené qu’un cheval cette semaine, donc j’avais beaucoup de pression dans ce Grand Prix, mais je me sentais vraiment confiant après avoir réalisé un bon parcours vendredi (où Leone Jei a toutefois écopé de dix points sur 1,55m, ndlr). Lorsque j’ai reconnu le parcours aujourd’hui, j’ai trouvé qu’il nous correspondait parfaitement. Je savais que je devais prendre tous les risques au barrage, car certains des cavaliers les plus rapides au monde devaient encore passer après moi. Leone Jei a une grande amplitude et je dois donc essayer de réaliser des courbes serrées tout en enlevant des foulées dans les lignes. Son énergie et son habileté me permettent de le faire là où d’autres chevaux ne le peuvent pas.”