“L’Officiel de France offre ses lettres de noblesse au Jumping international de La Baule”, Pierre de Brissac

Pierre de Brissac est un homme passionné. Président de la Société des concours hippiques de La Baule depuis 2020, il prend à cœur de renforcer la qualité du Jumping international de la station balnéaire de Loire-Atlantique, fidèle hôte de l’Officiel de France, tout en y apportant quelques touches de modernité. Cette année, la nouveauté sera les Étoiles du complet, une épreuve cousue main pour mettre en valeur les meilleurs cavaliers français de la discipline à quelques semaines des Jeux olympiques de Paris 2024. Entretien avec le président et la directrice des opérations de l’événement, Fleur Leroyer.



À trois semaines du coup d’envoi, comment s’annonce la soixante-troisième édition du Jumping international de La Baule?

Pierre de Brissac: Je n’ai jamais été aussi serein qu’aujourd’hui en phase de préparation du concours. Et pour cause, notre directrice, Fleur Leroyer, est elle aussi sereine! Concrètement, tous les voyants sont au vert: toutes les échéances sont tenues; les partenaires répondent présent, les cavaliers aussi; le terrain a été énormément travaillé; tout comme l’accueil des grooms. Bref, le moral est donc bon et l’envie de voir les premiers chevaux arriver va grandissant.

Pour de nombreux couples, cette édition sera une dernière – sinon avant-dernière – répétition avant les Jeux olympiques de Paris 2024. Cela constitue-t-il une pression supplémentaire?

Pierre de Brissac : Oui, les JO nous mettent très clairement une pression supplémentaire. Cela étant, nous sommes tellement heureux de voir nos cavaliers participer aux Jeux que nous nous devons de leur proposer un magnifique CSIO à La Baule, ne serait-ce que pour leur montrer notre attachement. Nous nous donnons tout ce mal pour nos partenaires naturellement, mais aussi et surtout pour nos cavaliers, leurs chevaux et leurs grooms. Alors oui, nous sentons une pression supplémentaire, mais c’est surtout une grande excitation !

Vous présidez la Société des concours hippiques de La Baule depuis quatre ans. Avez-vous trouvé votre rythme de croisière? Comment appréhendez-vous le challenge de durer?

Pierre de Brissac : Chaque année est différente, avec de bonnes et de mauvaises surprises, car il y a toujours des imprévus. C’est pourquoi j’ai cité Saint Exupéry lors de la conférence de presse de présentation de cette édition: “Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible.” Le plus important est d’avoir une équipe qui nous suit et qui travaille en essayant d’anticiper au maximum. Ma motivation est intacte! En revanche, je suis toujours aussi stressé… (Rires) et passionné !

L’an dernier, le premier Trophée des légendes avait fait sensation. Cette année, vous avez opté pour une nouvelle épreuve, baptisée Les Étoiles du complet et présentée par Platinium Sellier. Pourquoi ce choix?

Fleur Leroyer : Nous avons pensé que la proximité des Jeux olympiques de Paris 2024 était une excellente occasion pour communiquer sur les autres disciplines équestres. Grâce à notre public, fidèle chaque année, nous allons mettre en avant le concours complet, discipline représentée aux JO et dans laquelle l’équipe de France obtient de très beaux résultats. Le samedi, journée du Derby, nous a semblé idéal pour élargir la mise en avant des disciplines équestres. Et cela nous tenait à cœur parce que l’équitation n’est pas vraiment le sport le plus médiatisé en dehors des JO. Pour les années suivantes, rien n’est encore arrêté.



“Je reste convaincu que les pistes en herbe ont de l’avenir”

Fleur Leroyer occupe de longue date le poste de directrice des opérations de l’Officiel de France.

Fleur Leroyer occupe de longue date le poste de directrice des opérations de l’Officiel de France.

© DR/SCH La Baule

Bien que l’Officiel de France ait pris son indépendance vis-à-vis de la série d’épreuves par équipes régie par la Fédération équestre internationale, la Coupe des nations Barrière de La Baule demeure un rendez-vous majeur, pour le public comme pour les fédérations nationales, les cavaliers et les propriétaires de chevaux…

Pierre de Brissac : Selon moi, l’Officiel de France offre ses lettres de noblesse au Jumping international de La Baule. Depuis que j’ai l’honneur et la chance de présider la Société des concours hippiques de La Baule, avec l’équipe permanente, nous continuons à communiquer sur le Jumping international de La Baule, mais d’année en année, nous insistons davantage sur l’Officiel de France. D’ailleurs, sous la cabine du jury, il ne sera plus écrit “Jumping international de La Baule”, mais “La Baule - Officiel de France”. Je mets un point d’honneur à sacraliser ce partenariat et la confiance de la Fédération française d’équitation, qui nous décerne ce label nous permettant d’organiser la Coupe des nations Barrière. C’est une grande responsabilité et beaucoup de pression, parce que je souhaite vraiment conserver ce statut d’Officiel de France. C’est pourquoi nous cherchons tant à progresser sur tous les points: accueil des grooms, qualité du terrain en herbe, espaces d’hospitalité pour nos partenaires, accueil de la presse, etc. Par exemple, lorsque Franck Louvrier, maire de La Baule, a décidé de faire venir la flamme olympique, je voulais vraiment que nous mettions en avant un cavalier français, parce que faire briller nos cavaliers est mon devoir en tant qu’organisateur. Par chance, la flamme arrivera la veille du concours, mais elle aurait pu passer un mois plus tôt… Je trouve fabuleux que Roger-Yves Bost, médaillé d’or par équipes aux JO de Rio 2016, porte la flamme à La Baule.

Aujourd’hui, force est de constater que les plus emblématiques concours extérieurs se disputent sur herbe, à l’image du Jumping international de La Baule. À l’heure où le déferrage des chevaux prend de l’ampleur, ne craignez-vous pas pour l’avenir des concours de tradition?

Pierre de Brissac : Je laisse à chaque cavalier la soin de ferrer ou déferrer tel ou tel cheval, et je le respecte. En revanche, je reste persuadé qu’il est plus naturel de faire sauter un cheval sur herbe que sur sable. L’herbe est plus souple et nécessite une équitation plus fine de la part du cavalier. Je pense donc sincèrement que les pistes en herbe ont de l’avenir. Certains cavaliers referrent leurs chevaux pour des concours comme le nôtre, d’autres non. J’en ai naturellement discuté avec Julien Épaillard, qui est désolé de ne pas venir cette année. En cette année olympique, sachant que les épreuves de Versailles se disputeront sur sable, il suit une préparation spécifique avec ses deux meilleurs chevaux sur sable, ce que je comprends tout à fait. S’il avait eu un autre cheval de tête à sa disposition, il serait venu. Cela fait partie du jeu... Mais très clairement, je reste convaincu que les pistes en herbe ont de l’avenir et que les concours sur cette surface se conjuguent mieux avec le bien-être animal.

Fleur Leroyer : Il ne faut pas oublier que les championnats du monde de 2026 auront lieu à Aix-la-Chapelle, donc sur herbe (comme les championnats d’Europe de l’an passé, à Milan, ndlr). Cette année-là, La Baule sera vraiment “LE” terrain préparatoire idéal pour tous les cavaliers. Comme Pierre, je pense que le sable est davantage contraignant pour les articulations et qu’il est bien plus naturel pour les chevaux de galoper sur l’herbe.

Le CSIO de La Baule peut compter sur de nombreux et fidèles partenaires publics et privés. Avez-vous réussi à en attirer de nouveaux cette année? En quoi ces derniers sont-ils importants pour le concours, au-delà même de leur contribution financière?

Pierre de Brissac : Cette année, nous pouvons compter sur un nouveau partenaire, Sotheby’s International Realty Bretagne sud, que je remercie chaleureusement. L’an prochain, nous espérons en attirer d’autres, dont de potentiels très importants, qui viendront discrètement cette année observer comment se déroule notre événement. En tout cas, nous sommes fiers de pouvoir compter sur tous les partenaires qui continuent à nous suivre. Par exemple, l’horloger Rolex, partenaire titre du Grand Prix, nous réitère sa confiance pour les trois prochaines années. À travers ces partenariats, il y a effectivement l’aspect financier, qui est essentiel pour nous, mais aussi l’aspect RSE (Responsabilité sociale des entreprises, ndlr) et l’image véhiculée. Ainsi, Rolex renvoie une image très positive, conjuguant sport de qualité et respect du bien-être animal. Avec ses partenaires, l’Officiel de France partage une vision du sport et des valeurs depuis plus de soixante ans, et il n’y a aucune raison que cela change.

Toutes les épreuves du Jumping international de La Baule, Officiel de France de saut d’obstacles, seront retransmises en direct sur GRANDPRIX.tv



Retrouvez en vidéos l'évènement
LA BAULE CSIO5*  sur