Karl Cook et Caracole de la Roque brillent à Rome, où ils ravissent leur premier Grand Prix CSIO 5*

Cet après-midi, l’Américain Karl Cook a remporté le traditionnel Grand Prix du CSIO 5* de Rome de la plus belle des manières! Aux rênes de la fabuleuse Caracole de la Roque, ancienne complice du Normand Julien Épaillard, l’élève d’Éric Navet a eu raison de ce beau Grand Prix en partant dernier du barrage! Avec un chronomètre de 38’’27, il a devancé de plus d’une seconde d’avance le redoutable Autrichien Max Kühner avec Elektric Blue P, et la Suédoise Petronella Andersson sur Odina van Klapscheut!



On l’attendait depuis plusieurs mois. Pour certains, même, depuis leurs premières sorties à deux, qui remontent au début d’année 2022! Cet après-midi, Karl Cook et Caracole de la Roque ont décroché avec brio le Grand Prix du CSIO 5* de Rome sur la magnifique place de Sienne, signant leur première victoire à ce niveau en Europe! Auteur d’une magnifique première manche, pendant laquelle ils n’ont pas effleuré un seul obstacle et bouclé le meilleur chronomètre, le binôme formé par l’Américain et la Selle Français est parti en dernier du barrage. Élancés à la poursuite des 39’’58 de Max Kühner, jusqu’ici en tête avec l’excellent Elektric Blue P, avec lequel il avait arraché une belle médaille de bronze par équipes aux derniers Européens, les deux complices ont déroulé un fantastique barrage. Sans écoper de la moindre faute, ils ont franchi la ligne d’arrivée en… 38’’27! Soit avec 1’’31 d’avance! 

Cette victoire bien méritée (et fort saluée par les quelques milliers de spectateurs présents) est la deuxième du couple à ce niveau, et la première en Europe! Le couple, qui avait en effet déjà remporté un Grand Prix 5* à Traverse City en septembre dernier, et s’était produit pour la première fois sur le Vieux Continent à l’occasion de la finale des Coupes des nations Longines en octobre le mois suivant, a montré aujourd’hui qu’il était de taille à affronter les plus grands, rivalisant avec plusieurs médaillés des derniers championnats d’Europe et pléthore de multimédaillés. Et surtout, selon ses propres mots, le charismatique cavalier avait envie de prouver (s’il le fallait?) qu’il était à la hauteur de cette fameuse Caracole de la Roque, qui avait fait des étincelles avec le Normand Julien Épaillard, à qui elle a notamment offert des victoires dans les Grands Prix 5*-W de Madrid et Lyon en 2022. “Je suis venu ici pour gagner!”, sourit Karl Cook, qui semble déjà bien rompu aux conférences de presse. “C’est vrai que monter Caracole après Julien Épaillard a constitué un défi pour moi, car je savais que refaire 'du Julien Épaillard' était impossible. Et puis, tout le monde savait à quel point la jument était talentueuse…”, a-t-il notamment confié (lire sa réaction complète ici)

D’ailleurs, à y regarder de plus près, les plus chauvins pourraient même considérer cette victoire en partie française… En plus du fait que l’Américain l’a ravie aux rênes d’une jument née dans l’Hexagone, formée sur le circuit de la Société hippique française (SHF) et amenée au plus haut niveau par le pilier actuel des Bleus, le pilote a pu compter sur le soutien indéfectible de son illustre coach Éric Navet. Considéré comme un véritable ténor, voire un “Dieu des sports équestres français”, comme ses plus grands fans aiment le surnommer, ce dernier n’a pas caché sa joie après la victoire de son poulain! On retrouvera cette dream team au CSIO 5* de La Baule, dans deux semaines, où le couple lauréat du jour devrait disputer la Coupe des nations.

Karl Cook est devenu le sixième Américain à remporter ce Grand Prix de Rome.

Karl Cook est devenu le sixième Américain à remporter ce Grand Prix de Rome.

© Sportfot



Max Kühner s’incline, mais a de quoi se réjouir!

Max Kühner et Elektric Blue P, deuxièmes du Grand Prix.

Max Kühner et Elektric Blue P, deuxièmes du Grand Prix.

© Sportfot

Entre sa deuxième place, le retour en forme de son génial Elektric Blue P, qu’il prépare minutieusement pour les Jeux olympiques de Paris, et la réussite de ses coéquipiers - Gerfried Puck a fini cinquième avec Equitron Naxcel V, et Peter Petschenig dixième avec Ennebel van het Posthuijs -, Max Kühner a de quoi rentrer heureux chez lui ce soir! En selle sur son fils d’Eldorado van de Zeshoek, l’Autrichien a déroulé une superbe première manche puis un barrage impeccable. Lui aussi a rendez-vous à l’Officiel de France dans deux semaines, y compris dans la Coupe des nations (lire sa réaction ici)

Ce podium international a été complété par Petronella Andersson (lire sa réaction ici), qui a franchi la ligne d’arrivée avec deux dixièmes de seconde d’écart avec Max Kühner. On pourrait dire de la Suédoise qu’elle a créé la surprise, s’agissant de son premier podium dans un Grand Prix 5*, mais c’était sans jeter un coup d’œil à ses derniers résultats avec Odina van Klapscheut! Cinquièmes d’une épreuve à 1,55m à Wellington fin mars, sixième du Grand Prix 5* de Windsor début mai, puis lauréates de l’épreuve individuelle phare du CSIO 3* de Kronenberg deux semaines plus tard, la Scandinave et sa BWP de dix ans surfent sur une belle dynamique. Jusqu'où cela les mènera-t-elles?



Peder Fredricson fait les frais du format du Grand Prix…

La répartition des fautes dans la première manche du Grand Prix.

La répartition des fautes dans la première manche du Grand Prix.

Ayant déroulé une deuxième manche relativement tranquille aux commandes d’Equine America Cacharel (41’’68), le Britannique Joe Stockdale a terminé au pied du podium. Il a devancé l’Autrichien Gerfried Puck et Equitron Naxcel V, l’Émirati Salim Ahmed Al Suwaidi, qui a déroulé deux manches plus qu’honorables avec Foncetti van de Heffinck, le patron Steve Guerdat, hélas pénalisé de quatre points au deuxième tour avec Lancelotta, et le Normand Kevin Staut, huitième avec Visconti du Telman. Après une bonne première manche, le duo français a réitéré l’expérience en seconde, mais n’a pu empêcher une faute dans le double. Le seul autre représentant tricolore, Émeric George, a connu un Grand Prix plus compliqué. Pourtant très en forme, ayant terminé quatrièmes de l’épreuve phare à 1,55m de vendredi, l’Oisien et son bon Calisco de Terlong ont quitté la piste avec vingt-trois points de pénalité, récoltés à la suite d’un refus sur le mur 3 et d’une faute sur l’oxer sur bidet numéro 4. Dommage, car le cavalier avait jusqu’ici réalisé un excellent week-end. 

Un autre de ses messieurs n’a pas eu de chance aujourd’hui… Parti en fin d’épreuve, Peder Fredricson a livré une véritable leçon d’équitation en première manche, abordant les obstacles un à un avec Vroom de la Pomme, qui disputait son troisième Grand Prix 5*. Le multimédaillé suédois a achevé sa prestation sans la moindre faute, et dans le temps imparti (75’’12). Mais le barème du Grand Prix du CSIO 5* de Rome est aussi simple que strict: seuls les treize meilleurs binômes de la première manche sont repêchés pour la seconde. Hélas, treize autres duos ont bouclé un score vierge dans un chronomètre plus rapide que le sien, et le pilote a terminé aux portes de la finale… Frustrant. 

On mentionnera également la bonne performance de Rolf-Göran Bengtsson et le splendide Zuccero HV, qui ont survolé le parcours, mais ont buté sur le vertical sur bidet numéro 9, qui n’a pourtant pas été l’obstacle le plus fautif (voir graphique) - en tout cas pas plus que l’oxer sur bidet numéro 4, qui aura notamment coûté cher à l’Irlandais Shane Sweetnam et RR Combella, ou encore la Belge Zoe Conter et La Una. Après une Coupe des nations en demi-teinte avant-hier, où le gris s’est montré très regardant devant un obstacle assez imposant, son cavalier peut tout de même se réjouir de sa seizième place.

Les résultats



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