Avec trois représentants, l'élevage de Marie-Christine Duroy de Laurière est à l'honneur à Luhmühlen
Cette semaine, pas moins de trois chevaux représentent l’élevage de Marie-Christine Duroy de Laurière et de son défunt époux, Renaud, à Luhmühlen, en Allemagne. Ainsi, Unum de’Or et Sursumcord’Or sont engagés dans le CCI 5*-L sous les selles de Cédric Lyard et Julie Simonet, tandis que le propre frère du second cité, Alertamalib’Or, participe au CCI 4*-S avec Astier Nicolas. Point commun entre ces trois chevaux de talent: ils sont tous fils de Yarlands Summer Song, l’étalon star de Marie-Christine de Laurière, aux rênes duquel elle fut notamment vice-championne du monde par équipes à La Haye en 1994. La championne revient sur le parcours de ces trois chevaux à l’affixe “Or” et, plus encore, sur son itinéraire d’éleveuse.
Si de nombreux chevaux nés au sein de l’élevage mis sur pied par Marie-Christine et son regretté mari, Renaud De Laurière, ont brillé ou brillent encore en concours complet, l’ancienne membre de l’équipe de France avoue clairement qu’elle n’avait initialement “pas l’âme d’une éleveuse”. Plus encore, elle explique que l’engouement pour l’élevage “était propre à [s]on époux, dont c’était vraiment la passion”. Cette semaine, trois chevaux portant l’affixe “d'Or” sont présents au concours international de Luhmühlen. Sursumcord’Or et Unum de’Or sont engagés dans le CCI 5*-L, dont ils pointent aux dix et vingt-troisième rangs après le dressage sous les selles de Julie Simonet et Cédric Lyard. Alertamalib’Or, le propre frère du premier cité, est quant à lui quinzième du CCI 4*-S après le premier test avec Astier Nicolas. Ces trois montures sont toutes issues du croisement de deux propres soeurs, Dambine (AA, Prince Ig'Or x Rio Negro) et Fée du Logis, avec Yarlands Summer Song (Fleetwater Opposition x Welton Gameful), la star de Marie-Christine et base de l’élevage. “Si j’avais davantage été motivée par la reproduction, j’aurais certainement plus fait sa promotion en tant qu’étalon”, reconnaît la championne, qui a été médaillée d’argent aux Mondiaux de 1994 et de bronze aux Européens de 1997 avec l’équipe de France et aux rênes de son petit étalon. Avec du recul, elle éprouve en revanche “une réelle satisfaction à voir les produits de [s]on élevage, lorsqu’ils sont bien montés, devenir de super chevaux de compétition!” Le fils de Fleetwater Opposition transmettant, selon elle, une force relativement limitée dans le dos à ses descendants, elle explique qu’il convient toutefois d’avoir un certain tact équestre pour les amener à exprimer tout leur potentiel.
“Avec les chevaux, on ne sait jamais par avance où l’on va!”
Marie-Christine Duroy de Laurière considère également que Summer Song “transmettait un regard absolument unique à ses descendants, qu’il marquait beaucoup.” “Même si on le trouve déjà souvent en tant que grand-père dans les pedigrees, et non plus en tant que père, je trouve que les qualités qu’il transmet restent identifiables”, ajoute-t-elle. L’ancienne membre de l’équipe de France se réjouit, par ailleurs, de voir régulièrement les produits de son étalon et de son élevage en compétition. Alertamalib’Or, qui est inscrit sur la longue liste olympique “À cheval pour Paris” et est justement présent à Luhmühlen dans le but d’obtenir le dernier résultat qualificatif qui lui manque pour être sélectionnable pour les JO, la vice-championne du monde l’a vendu directement à Astier Nicolas, qui le monte toujours. “Ce n’est pas tous les jours que l’on a la possibilité de voir l’un de ses poulains monté par un tel pilote!”, se réjouit-elle. Marie-Christine De Laurière a aussi suivi de près l’histoire de Sursumcord’Or, le cheval de Julie Simonet, qui a d’abord été monté par la mère de cette dernière, Karine Larrazet, après avoir fait ses tout débuts en compétition aux côtés de Vincent Pryen. La naisseuse de l’Anglo-Arabe reconnaît que la famille de Julie Simonet “a su être patiente avec Sursumcord’Or, et elle a été bien récompensée! C’est donc très satisfaisant…” Enfin, l’histoire d’Unum de’Or, le dernier représentant de l’élevage des De Laurière présent à Luhmühlen cette semaine, est assez particulière. D’abord, Marie-Christine Duroy de Laurière en est toujours propriétaire ! “Il a perdu sa mère à trois mois et a donc été élevé au biberon par nos soins, ce qui fait qu’il est souvent mal aimable et montre un fort caractère”, explique l’éleveuse. “Ainsi, il ne me supporte pas dans son boxe, ce que je regrette, bien sûr! Cédric Lyard vit une belle histoire avec lui, et j’en suis très contente, car il le mérite. Unum n’est pas le cheval de tout le monde!” “Chaque cheval a son histoire, c’est intéressant de la suivre”, conclut-elle.
Après avoir marqué une pause et arrêté d’élever pendant quelques temps, Marie-Christine de Laurière est revenue doucement à cette activité et a associé une fille de son bien-aimé Summer Song au regretté Upsilon (AA, Canturo x Fusain du Defey), “un étalon qui faisait rêver”, selon elle. Une pouliche est née tout récemment de ce croisement. Désormais, la championne ne voit plus l’élevage “comme une obligation”, mais envisage simplement de poursuivre “par plaisir” et “par curiosité, afin d’être potentiellement en mesure de poser une cerise sur le gâteau” de l'aventure qu'elle a vécu avec l'affixe “d'Or”. “Je compte peut-être finalement sur cette petite pour ramener le nom de Laurière dans les engagements” sourit-elle. “Elle est pour l’instant très chic, alezane, avec une mère noire et un père gris. Preuve qu’avec les chevaux, on ne sait jamais par avance où l’on va!”