“J’ai l’impression d’avoir Galoubet, Jappeloup et Milton dans mes écuries”, Marie Pellegrin
En mai puis en juin, Marie Pellegrin a signé des doubles sans-faute dans les Coupe des nations des CSIO 3* de Mannheim et Roeser, étapes du circuit Longines de la Fédération équestre européenne (EEF), avec son fidèle Deuxcatsix d’Églefin. Celle qui avait été réserviste de l’équipe de France aux Jeux équestres mondiaux de Lexington, en 2010, revient sur ses performances lors de ces deux concours. Elle se livre également sur son quotidien de cavalière de haut niveau et ses objectifs.
Quel sentiment vous ont procuré vos doubles sans-faute avec Deuxcatsix d’Églefin dans les Coupes des nations des CSIO 3* de Mannheim et Roeser, étapes du circuit Longines de la Fédération équestre européenne (EEF)?
Je suis, évidemment, très heureuse d’avoir réussi ces performances! Les Coupes des nations et, plus généralement, les concours avec l’équipe de France sont ce que je préfère. L’an passé, qui était une année de préparation pour Deuxcatsix, nous avions déjà signé un double sans faute (dans la Coupe des nations du CSIO 3* de Drammen, qui fait également partie du circuit Longines EEF, ndlr). Cette saison, c’est encore mieux, car nous en avons réalisé deux! Avec les chevaux, le juste équilibre est difficile à trouver, et c’est encore plus difficile de le conserver. Nos dernières performances sont de bon augure pour la suite.
Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre étalon?
Jour après jour, nous apprenons à nous connaître (la cavalière monte le fils de Vigo Cécé en compétition depuis mars 2023, après l’avoir déjà présenté en concours à quelques reprises lorsqu’il avait six et sept ans, puis l’avoir confié à Johannes Farce et Benoît Cernin, ndlr). C’est un étalon à la fois très puissant et sensible, et je n’avais jamais eu l’occasion de monter un tel cheval avant lui: j’ai toujours eu des hongres ou des juments. J’ai donc dû apprendre à trouver le juste milieu entre me faire écouter et lui laisser une certaine liberté. J’ai la chance d’être entourée de personnes compétentes comme ma groom, Manon Gavelle, mon cavalier pour les jeunes chevaux, Michel Gruhn, et mon entraineur, Pascal Levy (qui a concouru en équipe de France de saut d'obstacles de 1987 à 2002, ndlr). Je m’entraine aussi avec Patrizio Allori, qui s’est occupé de chevaux comme Diamant de Semilly (champion du monde par équipes en 2002 sous la selle d’Éric Levallois, ndlr) ou Vicomte du Mesnil (ancienne monture de Patrice Delaveau, ndlr). C’est un homme de cheval exceptionnel.
Quelles vont être vos prochaines échéances avec Deuxcatsix?
Je serai au Grand National de Cluny ce week-end, puis nous participerons au CSIO 5* de Falsterbo, en Suède (le week-end du 14 juillet, ndlr).
À plus long terme, les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle 2026 et les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 font-ils partie de vos objectifs?
Évidemment! J’ai le piquet de chevaux, l’entourage et l’expérience nécessaires, donc toutes les conditions sont réunies pour espérer y participer. Quoi qu’il arrive il faut que j’essaye, et que ça fonctionne ou non dans deux ans, la route aura été belle. Avec les chevaux, les choses peuvent très vite changer et on peut rapidement passer du plan A au plan F, donc c’est à moi de mettre toutes les chances de mon côté pour atteindre ces objectifs. En tout cas, je veux prendre le temps de bien faire les choses, mais Deuxcatsix a le potentiel pour sauter n’importe quel championnat sur n’importe quel terrain, d’autant qu’il a un caractère en or.
“L’expérience que j’ai accumulée m’aide dans la formation de mes chevaux”
En ce qui concerne vos autres chevaux, où en êtes-vous avec Fini l’Amour? À neuf ans, il se montre performant en épreuves à 1,40m, et même sur 1,45m…
C’est un cheval très intelligent, avec un cœur énorme et beaucoup de caractère. Les résultats que nous avons obtenus récemment sont dus à sa qualité, et non à ma capacité à le monter parfaitement. Je crois beaucoup en ce cheval, donc je veux prendre le temps nécessaire et ne pas griller des étapes. À Cluny, il devrait sauter une épreuve à 1,45m et le Grand Prix à 1,50m.
Quel est le potentiel de Floc, également né en 2015 et vainqueur d’une épreuve à 1,45m au CSI 2* de Fontainebleau fin avril, mais aussi troisième d’une compétition à 1,50m à Roeser?
Il possède, lui aussi, toutes les qualités nécessaires pour exceller. C’est un cheval très sensible, mais avec une force et une générosité hors norme. Je pense ne jamais avoir eu un piquet de chevaux aussi qualiteux. Entre Deucatsix, Fini l’Amour et Floc, j’ai l’impression d’avoir Galoubet, Jappeloup et Milton dans mes écuries. C’est fou! J’ai énormément d’estime pour eux, et je fonde beaucoup d’espoirs en ces trois chevaux.
Quid d’Haribo du Rio et de Hold Up de Talma, sept ans, avec lesquels vous avez participé au CSIYH1* de Chaintré, fin mai?
Ce sont des fous de concours, ils aiment être le centre de l’attention. C’est mon cavalier jeune chevaux, Michel Gruhn, qui les monte la majorité du temps. De mon côté je saute un peu avec eux à la maison pour voir comment ils évoluent, mais c’est plus rare. Je veux vraiment prendre mon temps car je n’ai pas besoin qu’ils obtiennent des résultats aussi jeunes, et je considère qu’entre quatre et sept ans, les concours doivent simplement leur servir à apprendre. Je veux qu’ils soient contents de le faire. J’ai parfois eu des doutes et pensé qu’ils étaient en retard, mais au final, je me rends compte que j’ai eu raison de leur laisser du temps.
Avez-vous d’autres chevaux prometteurs en formation ?
Oui, j’ai un autre cheval de sept ans, HipHop La Vraie vie, auquel je laisse encore plus de temps pour évoluer, car il est un peu plus jeune dans sa tête que les deux autres. J’ai aussi Inextenso un hongre de six ans, très prometteur. Je pense que l’expérience que j’ai accumulée au fil des dernières années m’aide dans la formation de mes chevaux. Tout comme les personnes compétentes qui m’entourent, pour lesquelles j’ai beaucoup d’estime. Humainement et sportivement, on se ressemble tous.