Que triomphent la paix et le dialogue entre les peuples !

Alors que Paris accueille les Jeux de la XXXIIIe Olympiade dans trente et un jour, ces principes, ont été fièrement réaffirmés par le Comité international olympique (CIO). En ces temps marqués par les conflits, l’organisation des Jeux résonne avec une intensité renouvelée dans l’espoir que cet événement planétaire sera à la hauteur de l’héritage olympique, portant un message puissant de paix et d’unité.



“Les trois valeurs de l’olympisme sont l’excellence, le respect et l’amitié. Elles constituent la base sur laquelle le mouvement olympique fonde ses activités de promotion du sport, de la culture et de l’éducation en vue d’un monde meilleur. Le mouvement olympique a pour but de contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur, en éduquant la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, la solidarité et le fair-play.” Ces mots, affichés sur la page d’accueil du site internet du Comité international olympique (CIO), figurent au cœur de ce que sont les Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Plus qu’une agrégation de compétitions de haut niveau, d’autant que les JOP étaient initialement réservés aux athlètes amateurs et ne sont toujours pas dotés financièrement – les gouvernements et fédérations, nationales et/ou internationales, peuvent offrir des primes aux athlètes médaillés –, ce rassemblement planétaire quadriennal promeut l’universalité, l’internationalisme même.

Le symbole le plus iconique de l’univers olympique, le drapeau, officiellement présenté en 1914 par le baron Pierre de Coubertin, fondateur du plus grandiose des événements, en est peut-être la meilleure illustration. Ses cinq anneaux entrelacés symbolisent les cinq continents unis par l’olympisme, et sont habillés de six couleurs, blanc compris, représentant l’ensemble des nations du monde – au moins l’une de ces couleurs étant présente sur le drapeau de chaque pays lors de sa création.

Ces valeurs d’universalité, retranscrites également dans la charte olympique, publiée pour la première fois en 1908, résonnent encore plus fort en ces temps troublés par les guerres et les conflits. En Ukraine, en Palestine, en République démocratique du Congo, au Yémen, les morts s’accumulent, et la perspective de cessez-le-feu semble encore bien lointaine… “Les guerres éclatent parce que les nations se comprennent mal. Nous n’aurons pas la paix tant que les préjugés qui séparent aujourd’hui les différentes ‘races’ (sic) n’auront pas disparu. Pour y parvenir, quoi de mieux que de réunir périodiquement les jeunes de tous les pays pour des épreuves amicales de force musculaire et d’agilité?”, avait même prononcé le baron de Coubertin en 1894, année de lancement des Jeux olympiques, avec le soutien du très vaste mouvement pacifiste de l’époque. “On peut employer les Jeux olympiques à consolider la paix aussi bien qu’à préparer la guerre”, avait-il conclu, veillant à ce que le plus grand rendez-vous mondial serve toujours les aspirations les plus élevées de l’humanité.

À ce titre, on ne peut qu’espérer que les Jeux de la XXXIIIe olympiade, qui s’ouvrent ce 26 juillet à Paris – qui plus est en France, pays où fut rédigée la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen en 1789 –, soient porteurs du message de paix qui préfigure la naissance du mouvement olympique. Si ce message semble désuet et un tantinet naïf, il apparaît plus essentiel que jamais. Depuis leur création, les Jeux olympiques ont toujours revêtu un caractère politique. Parfois, ils ont même su influer sur l’histoire à tra- vers des initiatives symboliques. La plus marquante, peut-être, remonte aux Jeux de Sydney, en 2000, où les délégations de Corée du Nord et de Corée du Sud, séparées depuis 1953, avaient défilé côte-à-côte, sous un seul et même drapeau. Un signal d’apaisement réitéré en 2004 à Athènes, en 2006 aux Jeux d’hiver de Turin, puis en 2018, lors de la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver de Pyeong Chang, en Corée du Sud. Cette année-là, une équipe féminine de hockey sur glace avait même été constituée de joueuses des deux nations; une décision adoptée à l’issue d’un sommet entre le président Moon Jae-in et le dictateur Kim Jong-un au sujet de la dénucléarisation de la péninsule.

Si le sport et l’olympisme ne peuvent pas tout, loin s’en faut, on peut au moins espérer que Paris 2024 soit à la hauteur de l’histoire des JOP, et permette d’adresser partout un puissant message de paix, inspirant un monde meilleur.