“Cette année a été celle des records pour le Jumping de La Baule”, Pierre de Brissac
Il y a déjà un mois, le clap de fin de l’édition 2024 du Jumping de La Baule a retenti. Une météo plus que clémente, une fréquentation sans précédent, un plateau d’exception, un nouveau Derby, une épreuve de complet ou encore le relais de la flamme olympique portée par le champion Roger-Yves Bost la veille de l’événement… le cru 2024 aura été exceptionnel à bien des égards. Pour GRANDPRIX, le président de l’Officiel de France, Pierre de Brissac, a tiré le bilan de cette dernière édition.
Les étoiles semblaient alignées pour vous permettre de proposer un magnifique événement à l’occasion de cette édition 2024. Qu’en pensez-vous ?
Si je devais résumer cette édition en un mot, je dirais que c’est l’année des records. Nous avons comptabilisé beaucoup plus de monde sur l’ensemble des quatre jours et, surtout, près de sept cents personnes attendaient devant l’entrée pour l’ouverture à 8h du matin, notamment le samedi et le dimanche. En fait, nous étions quasiment en jauge maximale les après-midi et les midis, mais nous avons également eu beaucoup plus de monde en matinée, les spectateurs arrivant plus tôt pour garder leurs sièges. La fréquentation a donc été un immense succès. J’avoue que cette année, j’ai aussi pu compter sur un partenaire d’exception : la météo ! (Rires) Entre la flamme olympique la veille, le beau temps, l’équipe américaine qui a fait un grand show, tout comme les cavaliers de complet le samedi… toutes les conditions étaient réunies pour une édition parfaite. C’est ma quatrième année à la présidence du concours et l’ensemble commence à être bien huilé. Les efforts de l’équipe ont payé et c’est tant mieux. Par exemple, nous pouvons être satisfaits des efforts que nous avons effectués sur le terrain. Les cavaliers étaient tous unanimes pour dire qu’il était d’une qualité exceptionnelle. Et puis, nous pouvons être heureux de la deuxième place de l’équipe de France dans la Coupe des nations. J’étais très content pour l’Allemagne, première, et les États-Unis qui effectuaient leur retour sur la piste bauloise et ont parfaitement joué le jeu. Le dimanche, Kent Farrington a vraiment été intouchable !
Plus globalement, quel regard portez-vous sur le concours depuis que vous en êtes président ?
Nous essayons d’améliorer des détails année après année, et cela se voit. Plus globalement, je suis vraiment très heureux de ce bilan après quatre ans. Je pense que nous avons pris la bonne direction lorsque nous avons quitté le circuit Longines pour passer chez notre partenaire Rolex. Cela a effectivement été une décision lourde de responsabilités, mais j’en suis heureux et, pour l’instant, les résultats nous donnent raison. Depuis, nous avons engagé de nouveaux partenariats importants, notamment avec le groupe Barrière, avec qui nous venons de re-signer pour trois ans. Pour autant, il n’est pas question de nous reposer sur nos lauriers. C’est pour cela que nous arrivons, année après année, à trouver de nouvelles idées et de nouveaux partenariats. Je ne sais pas jusqu’où nous irons, mais tant que les idées seront là, que l’envie et la motivation des membres de l’équipe sera présente, nous continuerons à les porter. L’équipe est en place ; elle connaît son boulot. Fleur Leroyer, la directrice du Jumping, Quentin Dabir et Célia Langlais réalisent un travail remarquable. En parvenant à aligner de bons partenaires, nous pouvons compter sur la présence de bons cavaliers, et qui dit de bons cavaliers, dit de bons retours des médias et un public génial. C’est vraiment mon plus beau cadeau que de voir le sourire des cavaliers et l’engouement du public, pour lequel nous tenons à ce que l’entrée reste gratuite. Pour les cavaliers, nous avons, pour la deuxième année consécutive, mis en place la soirée Barrière le vendredi soir sur la plage, qui a de nouveau été un succès. Et puis, cette année, nous avons organisé pour la première fois une petite cérémonie d’ouverture le jeudi ! C’était une demande de la Fédération équestre internationale qui trouvait dommage que nous n’en ayons pas. Nous avons donc voulu rectifier cela et avons souhaité couper symboliquement un petit ruban pour ouvrir l’Officiel de France avec Franck Louvrier, le maire de La Baule, Frédéric Bouix, le délégué général de la Fédération française d’équitation, mon conseil d’administration et moi-même. Cela a été plutôt bien accueilli et c’est quelque chose que nous pourrons améliorer à l’avenir.
Quel bilan retirez-vous du nouveau Derby, visiblement apprécié par les cavaliers, plus nombreux cette année à s’y être engagés ?
Nous avons amélioré cette épreuve grâce à une dotation augmentée de 20 000€ et l’apport de nouveaux obstacles, plus naturels. La Région des Pays-de-la-Loire a ainsi financé l’un d’eux, par exemple. Entre ces efforts financiers et ces obstacles plus proches de la nature, le Derby a tenu toutes ses promesses puisque, de mémoire, dix-huit cavaliers y étaient engagés contre douze l’an dernier. L’année prochaine, nous réhausserons les buttes. Nous devions le faire dès 2024, mais les services techniques de la ville n’avaient pas le temps et, franchement, je ne voulais pas les embêter avec ça. De plus, nous craignions que la terre soit trop meuble et que les buttes ne soient pas jolies. Nous avons donc privilégié le terrain, ce qui était le plus important. De fait, nous allons nous attaquer à ce chantier dès septembre, en continuant également à travailler sur des obstacles encore plus typés Derby. Enfin, la dotation comprenant les 20 000€ supplémentaires sera maintenue l’année prochaine.
Steve Guerdat, deuxième du Derby sur Easy Star de Talma (SF, Quick Star x Opium de Talma) a également soumis quelques conseils sur la manière de conforter ce nouveau format lors d’une conférence de presse.
Qu’a-t-il proposé ? Steve argumente toujours en faveur du sport et du bien-être des chevaux. Il nous a encouragés à continuer dans ce sens, parce que le Derby est en train de reprendre les couleurs d’un cinq étoiles. Il nous a ainsi conseillé de continuer à proposer des obstacles plus naturels et à rehausser les buttes, comme nous comptions le faire.
“L’entrée gratuite fait partie de l’ADN du Jumping de la Baule”
Quid de l’épreuve de concours complet du samedi, qui a remplacé le Trophée des Légendes très plébiscité de l’an dernier ?
Cela a été un grand succès. Le public était dingue. Les cavaliers de complet sont très populaires et ont véritablement fait le show ! Ils ont sauté la butte du Derby à l’envers ! Vraiment, je tiens à les remercier, car ils étaient heureux d’être là et cela se voyait. Le public est resté jusqu’à 21h30 ! C’était noir de monde.
Que dire des à-côtés de la compétition ?
Les exposants ont très bien fonctionné ; le petit bar à champagne pour le public aussi. Plus globalement, quand les restaurateurs de La Baule me disent qu’ils effectuent leurs plus gros tickets moyens de l’année pendant le Jumping, ou lorsque des inaugurations de boutique, comme celle du magasin La Réserve, voient des cavaliers y participer, cela me rend très fier et je suis heureux que notre événement participe au rayonnement économique local. D’ailleurs, c’est aussi une manière de mettre en lumière les Baulois, qui participent grandement à cet événement. En effet, nous pouvons compter sur des aides de la mairie, et, finalement, ce sont les Baulois qui financent cela à travers leurs impôts. C’est important pour moi, car je peux dire aux habitants de La Baule qu’ils peuvent être fiers de leur événement et que cette réussite est aussi la leur. Il faut bien se rendre compte que même si le concours est financé à quatre-vingts pour cent par des partenaires privés, nous comptons aussi énormément sur les services techniques de la ville, et nous avons naturellement toujours besoin de la région, du département et de la mairie. D’ailleurs, c’est grâce à eux que nous pouvons proposer une entrée gratuite au public, qui fait partie de l’ADN du concours avec le terrain en herbe.
La veille de l’ouverture du CSIO, la flamme olympique a été portée à travers la ville par le champion olympique par équipes de jumping à Rio de Janeiro, Roger-Yves Bost. Pensez-vous que cela ait apporté une ferveur supplémentaire cette année ?
Oui, sûrement. Nous avions proposé qu’un cavalier soit relais de la flamme, car La Baule reste indéniablement liée au tennis et au cheval. En tant que président de l’Officiel de France, je suis aussi très heureux de mettre les cavaliers en avant. Pour moi, ils ne le sont jamais assez. C’est un sport un peu intimiste et, heureusement, des médias comme GRANDPRIX en parlent de manière élogieuse. Je souhaitais donc vraiment qu’un cavalier soit mis en avant et nous avons également tout fait pour qu’il arrive le dernier et allume le chaudron. Cela n’a pas le même impact que d’être un simple relais ! J’étais donc fier pour la Fédération française d’équitation (FFE), parce que Roger-Yves est un cavalier de l’équipe de France, que la FFE nous fait confiance et que nous sommes l’Officiel de France. Nous nous devions de réussir ce challenge que nous nous étions fixé.
Quelles sont donc les pistes de travail pour 2025 ?
Oh la la (Rires) ! D’abord, faire encore mieux. Je pense que le terrain est maintenant très bien, même si nous pouvons toujours essayer de gagner un ou deux pour cent d’amélioration en plus. Nous allons surtout travailler sur ce que nous proposerons le samedi : après le Trophée des légendes l’an dernier et le complet cette année, il faut que nous trouvions une nouvelle idée pour 2025. J’aimerais bien apporter un peu plus de féminité… Nous allons donc nous creuser la tête, et repérer les erreurs ou les manques de cette année pour rebondir et proposer des nouveautés. Une chose est sûre, je voudrais davantage de places assises, mais je ne sais vraiment pas où les mettre, donc c’est un point sur lequel nous allons travailler. Autrement, nous pourrons peut-être aussi compter sur un ou deux nouveaux partenaires l’an prochain.
Un mot sur la naissance de la nouvelle Rolex Series. Que vous apporte-t-elle ?
La Rolex Series nous a donné un appel d’air plus important, car nous sommes désormais six avec les concours de Wellington, Dinard, Rome, Bruxelles et Dublin. Cela va nous permettre d’échanger entre nous pour trouver de nouvelles idées. Il faut créer une synergie et ne pas forcément rester dans notre coin. En tout cas, je remercie Rolex de favoriser ces échanges entre nous, ce que nous ne faisions pas avant. Cela pourra peut-être nous amener, pourquoi pas, à un futur challenge, en fonction de l’évolution du sport, tant au niveau du bien-être animal que du type d’épreuves. Je suis donc vraiment très heureux de cette nouvelle Rolex Series et nous allons nous mettre beaucoup de pression pour l’année prochaine !