Théo Gardies remporte son duel fratricide avec Quentin Jabet et décroche le titre mondial à Berne
Théo Gardies est devenu champion du monde de voltige pour la première fois de sa jeune carrière, ce samedi à Berne, en Suisse. Battu de peu lors des Imposés et du programme Technique par Quentin Jabet, vice-champion du monde en titre sur son fidèle Ronaldo 200, longé par l’Allemande Andrea Boe, le Parisien a fait la différence lors du programme Libre. Associé à Sir Sensation, mené par l’écuyer Sébastien Langlois, il a doublé de peu son compatriote et frère d’armes au sein du Pôle France de Saumur. Une belle sixième place a récompensé les efforts de Dorian Terrier et Corazon Gran, longé par l’Allemande Benita Julia Golze.
Théo Gardies et Quentin Jabet pourront dire: “Veni, vidi, vici” (“Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu” en bon françois). À l’instar de l’illustre empereur romain Jules César, les deux Français ont marqué de leur empreinte les championnats du monde 2024 de voltige, qui s’achèvent demain à Berne, la méconnue capitale de la Confédération helvétique. Après la médaille d’argent de l’équipe tricolore hier, les voltigeurs français semblaient comme galvanisés cet après-midi en finale de la compétition individuelle masculine. Premier représentant du Coq à présenter son programme Libre, Dorian Terrier, acteur majeur du succès de l’équipe, a donné le ton en livrant une prestation de haute volée associé à Corazon Gran, longé par l’Allemande Benita Julia Golze. Neuvième au classement général après les Imposés et le programme Technique, il a obtenu une superbe cinquième place cet après-midi, lui permettant de sixième au classement général.
Théo Gardies, lui aussi engagé au sein de l’équipe médaillé d’argent hier, a été l’avant-dernier à revenir en piste. Sur le dos de Sir Sensation, longé par Sébastien Langlois, fidèle et brillant écuyer du Cadre noir de Saumur, il a produit un programme athlétique, présenté avec une totale fluidité, épaulé par un cheval absolument à l’écoute. “Ce Libre était totalement incroyable”, a reconnu le futur champion du monde en sortie de piste. “J’en suis encore tout ému! J’ai pris tant de plaisir dans cette épreuve que mon sentiment est indescriptible. Au salut final, je me sentais transporté au point que je me suis dit que je serais heureux si j’étais deuxième ou troisième. La médaille d’or, c’est vraiment énorme! Aujourd’hui, comme sur l’ensemble de la compétition, je suis immensément fier de mon cheval. Nous avons vécu notre meilleure compétition ensemble. Il a révélé tout son potentiel au meilleur moment, et je lui en suis profondément reconnaissant! Bien sûr, tout n’a pas été parfait, mais nous avons particulièrement bien géré cette compétition! Je suis très fier du trio que nous formons avec Sébastien et Sir Sensation. Plus largement, ce titre récompense toutes les personnes qui m’entourent et me soutiennent: mes entraîneurs, l’encadrement fédéral, le médecin, le physiothérapeute et les membres de ma famille. Je suis très reconnaissant envers chacun d’entre. J’ai évidemment été très heureux lors de l’annonce du classement final, mais je ne m’attendais pas spécialement à ce titre, et je suis triste pour Quentin, qui est logiquement déçu après avoir remporté les deux premières épreuves. Nous sommes non seulement collègues d’entraînement à Saumur, mais aussi très proches personnellement.” Le Parisien a obtenu 9,239 aujourd’hui et 8,881 de moyenne générale, encore loin du record stratosphérique établi en 2022 à Herning par Lambert Leclezio (9,399).
Aucun regret chez Quentin Jabet
Quentin Jabet est entré en piste le dernier. Vainqueur des Imposés et du Technique, de très peu devant Théo Gardies, il a produit une prestation très artistique, avec de nombreux éléments chorégraphiques de liaison entre ses mouvements techniques, et avec une grande attention portée à la fluidité. Quelques légères imprécisions lui auraient fait perdre quelques centièmes de point… Sur le “Kiss and cry”, malgré un très beau 9,056 pour ce Libre, il constate que le jury le désigne vice-champion du monde avec une moyenne générale de 8,837, comme en 2022, et que le titre échoit à Théo Gardies. On imagine aisément les sentiments se mêler dans son esprit: “J’ai certes connu une petite surprise en finale de cette compétition individuelle. Théo, lui, a été très bon. En règle générale, je suis satisfait d’avoir pu monter ce dont Ronaldo et moi sommes capables lors des trois tests. Nous avons très bien travaillé, tous ensemble. Cela nous a permis de gagner les imposés, de peu. Nous avons pris un peu de marge lors du Technique, mais le Libre prime, dans le sens où il pèse à hauteur de 50% dans la moyenne générale. Nous avons réussi une belle performance, notée à plus de 9, et nous sommes très satisfaits de notre présentation, mais Théo a été meilleur. Nous sommes bien contents de cette médaille d'argent, d’autant plus que l’or a été ramis au à un ami fidèle! Nous visions les première et deuxième places, et nous avons tenu parole!"
La médaille de bronze a été attribuée à l’Allemand Thomas Brüsewitz, associé à William II (8,636), pas loin devant l’Autrichien Philip Clement, quatrième sur Enjoy the Moment (8,556), et l’Allemand Jannik Heiland, cinquième associé À Dark Beluga (8,548). Pour combler la France, Dorian Terrier a réussi le cinquième meilleur Libre (8,821), terminant sixième de ce Mondial avec le bien nommée Corazon Gran, longé par l’Allemande Benita Julia Golze.
La relève est déjà là
Ce samedi a également été marqué par les finales individuelles des championnats d’Europe Juniors. Chez les filles, les Françaises n’ont pas gagné de médaille, mais elles ont rempli leurs objectifs, Lena Dao Duc Long finissant neuvième avec Barrington, longé par Lisa Dupon, et Jeanne Braun, dix-septième sur la jument Lagrima, longée par la Suissesse Corinne Frei. Demain, la tension restera à son comble à Berne, notamment dans le camp tricolore. Le matin, Tom Menand tentera de devenir champion d’Europe Jeunes Voltigeurs sur Ultrachic*HDC, mené par Sébastien Langlois. Et l’après-midi, la France tentera de conserver son titre dans la Coupe des nations, pour laquelle Manon Moutinho a logiquement misé sur Théo et Quentin, outre l’indispensable équipe.
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La réaction de François Athimon, directeur fédéral en charge de la voltige
Revivez le programme Libre gagnant de Théo Gardies et Sir Sensation, longé par Sébastien Langlois (sous la publicité)