Le Selle Français comme stud-book le plus représenté, et bien d’autres statistiques sur les engagés olympiques

Alors que les chevaux sélectionnés pour les Jeux olympiques de concours complet seront inspectés pour la première fois demain, vendredi 26 juillet, GRANDPRIX s’est intéressé aux quatre vingt un couples choisis pour cette échéance, qu’ils soient titulaires ou remplaçants. Du doyen des cavaliers à celui des chevaux, en passant par le stud-book le plus représenté, ou encore les étalons les plus en vue, retrouvez les statistiques les plus marquantes.



Le concours complet sera la première discipline équestre au programme des Jeux olympiques, puisque la compétition débutera dès ce samedi 27 juillet, au lendemain de la cérémonie d’ouverture. Soixante-cinq couples s’élanceront dans ce triathlon des sports équestres, dont le cross, organisé aux abords du Grand canal du parc du château, est extrêmement attendu. Pour autant, les seize nations ayant réussi à obtenir un ticket pour la compétition par équipes ayant le droit de nommer un remplaçant chacune, les statistiques présentées ici ont été établies en utilisant la liste des engagements définitifs de la FEI, comptant quatre-vingt-un couples, mise à jour au 24 juillet avec, notamment, le forfait de Sandra Auffarth. Parmi les cavaliers sélectionnés, quarante-huit, soit 59,23% d’entre eux, ont déjà concouru aux JO à au moins une reprise auparavant. La Belge Karin Donckers est la plus capée avec six participations précédentes. Elle avait notamment terminé huitième en individuel à Barcelone 92 avec Britt, et neuvième sur sa fameuse Gazelle de la Brasserie à Hong-Kong en 2008. 



Par équipes, c’est le quatuor japonais qui dispose de la plus grande expérience cumulée. En effet, Kazuma Tomoto, Ryuzo Kitajima, Toshiyuki Tanaka et Yoshiaki Oiwa ont disputé, en moyenne, deux éditions des Jeux olympiques chacun. Le dernier cité, qui montera MGH Grafton Street cette année, s’est même élancé à quatre reprises lors de l’événement quadriennal. Derrière le pays du soleil levant, on retrouve deux équipes dont les membres ont, en moyenne, participé deux fois aux aux JO chacun: le Brésil et la Nouvelle-Zélande. Côté Français, si Stéphane Landois et Gireg Le Coz - désigné remplaçant - n’ont aucune expérience olympique, Karim Laghouag a participé aux deux dernières éditions, décrochant l’or à Rio et le bronze à Tokyo avec l’équipe de France, tandis que Nicolas Touzaint a pris part à l’événement quadriennal à cinq reprises, en comptant les Jeux de Hong-Kong, en 2008, où il avait déclaré forfait au tout dernier moment et alors qu’il était déjà présent en Asie avec Galan de Sauvagère. Enfin, deux nations misent sur une escouade dont aucun membre n’a jamais disputé les Jeux: l’Italie et la Pologne.

L’un des objectifs principaux - et d’ailleurs été atteint - du Comité d’organisation de Paris 2024 et du Comité international olympique (CIO) était de faire de ces Jeux les premiers où la parité serait respectée. Meilleur élève sur ce point que le saut d’obstacles, où seulement 18,95% des sélectionnés sont des femmes, le concours complet en a vu trente-quatre être choisies par leur nation. Les cavalières représentent donc 40,74% des concurrents engagés pour ces JO de complet. La Suède sera le seul pays à présenter une équipe totalement féminine, composée de Frida Andersén, Louise Romeike, Sofia Sjöborg et Malin Asai comme remplaçante. En tout, les sélections de dix des seize équipes engagées sont au moins paritaires, tandis que trois pays n’ont sélectionné aucune femme: le Brésil, la France et le Japon. 



Remplaçant au sein de la Mannschaft, Calvin Böckmann est le plus jeune complétiste sélectionné pour ces Jeux.

Remplaçant au sein de la Mannschaft, Calvin Böckmann est le plus jeune complétiste sélectionné pour ces Jeux.

© Hippo Foto

Côté âge, en moyenne, les concurrents sélectionnés ont ou auront trente-huit ans et trois quarts en 2024. Le complétiste le plus âgé figurant sur les listes d’engagés est l’Équatorien Ronald Zabala Goetschel, qui fêtera ses cinquante-huit ans fin septembre. Calvin Böckmann, qui a intégré l’équipe d’Allemagne en tant que remplaçant avec The Phantom of the Opera à la suite du forfait de Sandra Auffarth et Viamant du Matz, est quant à lui le plus jeune des sélectionnés. À vingt-trois ans, il a deux ans de plus que le cadet des sélectionnés en jumping,Omar Abdoul Aziz al-Marzouqi, né en 2003. Représentée par Nadja Minder, sa remplaçante âgée de vingt-quatre ans, Robin Godel, qui aura vingt-six ans le 18 août, Felix Vogg, qui en a trente-quatre, et Mélody Johner, qui a fêté ses quarante ans en mars, le collectif helvétique est celui dont la moyenne d’âge est la moins élevée. Elle s’élève, au sein de l’escouade, à trente et un ans, en prenant en compte l’âge qu’ont ou auront les athlètes en 2024. Suivent la Suède et la Grande-Bretagne, avec des moyennes d’âge de trente-deux ans et demi et trente-trois et un quart, puis les Pays-Bas, dernier pays dont les représentants ont, en moyenne, moins de trente-cinq ans cette année. À l’inverse, la Nouvelle-Zélande, qui compte parmi les favorites aux médailles collectives et s’est préparée au Pin-au-Haras, est l’équipe à la moyenne d’âge la plus élevée, avec quarante-quatre ans et un quart. Chez les Kiwis, Clarke Johnstone est âgé de trente-sept ans et Tim Price en a eu quarante-cinq en avril tandis que son épouse, Jonelle, en aura quarante-quatre en octobre, alors que Caroline Powell a fêté ses cinquante et un ans en mars. L’équipe de France, elle, se situe en milieu de tableau concernant ce critère avec une moyenne d’âge de trente-neuf ans et demi. Stéphane Landois a fêté ses trente ans le 3 juin, Gireg Le Coz, le remplaçant des Bleus, ses trente-cinq en mars, et Nicolas Touzaint, ses quarante-quatre ans en mai, tandis que Karim Laghouag aura quarante-neuf ans le 4 août et est le doyen de la délégation française, tous sports confondus.



Côté équin, l’âge médian s'élève pour ces Jeux à treize ans. Le doyen des équidés engagés est Forever Young Wundermaske, vingt et un ans, qui n’est autre que la monture…du doyen des cavaliers, Ronald Zabala Goetschel. Tous deux avaient participé ensemble aux Jeux équestres mondiaux de Tryon avec, à la clef, une soixante-quatrième place individuelle. De l’autre côté de la pyramide des âges, deux montures de neuf ans ont été sélectionnées: Figaro des Prémices, qui évolue avec le Sud-Africain Alexander Peternell, et HSH Blake, le partenaire de Caroline Pamukcu. L’an passé, le duo a remporté l’or individuel aux Jeux panaméricains de Santiago du Chili, toutefois disputés sur un format de niveau 3*, et non pas 4* comme les Jeux olympiques. Au total, 53% des chevaux engagés ont déjà affronté un championnat de niveau 4*, et les trois plus capés en ont même disputé cinq! Il s’agit là de Toubleu de Rueire et Grandeur de Lully, les montures des Suisses Mélody Johner et Robin Godel, ainsi que de fischerChipmunk, le partenaire de Michael Jung, qui a déjà décroché une médaille d’argent individuelle européenne en 2019 ainsi que trois décorations par équipes. Le fils de Contendro I fait également partie des quinze montures engagées à Paris qui ont déjà disputé les Jeux olympiques à une reprise auparavant. Logiquement, les événements de niveau 5* ayant des exigences très différentes des championnats, et donc des Jeux olympiques, très peu de montures sélectionnées pour ces Jeux ont disputé un CCI 5*-L cette saison. Ils sont sept à l’avoir fait: JL Dublin, Banzaï du Loir, Cooley Nutcracker et The Phantom of the Opera ont respectivement terminé deux, trois, huit et dix-huitième du CCI 5*-L de Lexington, fin avril, avec Tom McEwen, Yasmin Ingham, Elizabeth Halliday et Calvin Böckmann, tandis que Rubis de Prère s’est classé dixième du CCI 5*-Luhmühlen mi-juin avec Pietro Sandei. Enfin, Greenacres Special Cavalier a, bien sûr, remporté le mythique CCI 5*-L de Badminton début mai sous la selle de Caroline Powell. Lui et Rubis de Prère ne sont toutefois à ce jour que remplaçants dans leurs équipes respectives.



Comme le veut la coutume, les hongres ont été bien plus plébiscités que les juments et les entiers pour ces Jeux olympiques, puisqu’ils représentent 66,66 % des engagés. Les juments représentant 24,69% des chevaux choisis, il n’y aura que 7,41% d’entiers au départ. En ce qui concerne les stud-books, le plus en vue est le Selle Français avec douze équidés sélectionnés. C’est donc un tout petit peu moins qu’à Tokyo, il y a trois ans, où treize chevaux appartenant au stud-book hexagonal s’étaient élancés dans le concours complet olympique. Si aucun Anglo-Arabe à proprement parler ne sera au départ, les deux cavaliers qui représenteront l’Espagne, Esteban Benitez Valle et Carlos Diaz Fernandez, ont misé sur des Anglos-arabes espagnols nommés Utara 35 1 et Taraje CP 21 10. Derrière le Selle Français, les registres les plus représentés en complet à Versailles sont le KWPN et le Hosteiner, avec dix chevaux chacun. Le stud-book irlandais de l’ISH les suit de près avec neuf porte-drapeaux. Côté pères, Diarado et Jaguar Mail se démarquent en étant les seuls étalons à avoir trois descendants directs sélectionnés pour Paris 2024. Pour autant, c’est une autre lignée mâle qui est la plus représentée: celle d’Almé. 20,99% des équidés engagés ont un père provenant de la lignée du sire français, déjà dominant en saut d’obstacles. Suivent les lignées de Capitol I, à laquelle appartiennent 11,11% des pères, et de Le Tot de Semilly, qui est celle de 8,64% des engagés. À noter que sept des sélectionnés dont l’ascendant direct est issu de la lignée du célèbre étalon alezan sont, plus encore, issus de feu son fils Diamant de Semilly. 

En ce qui concerne les pères des mères des engagés, l’étalon anglais Rock King et le Pur-sang Heraldik se démarquent en occupant respectivement cette position dans les pedigrees de trois et quatre sélectionnés. D’ailleurs, alors que les Pur-sang ont quasiment disparu des pistes de saut d’obstacles et, a fortiori, de dressage, un représentant de ce stud-book, Bold Venture, fait partie de ceux sélectionnés en complet à Paris avec l’Australienne Shenae Lowings. Outre ce hongre de quatorze ans, trois montures engagées encore ont un père Pur-sang, et pas moins de quatorze autres ont un père de mère Pur-sang.

La liste de tous les sélectionnés en concours complet est disponible ici



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