Cent ans après les JO de Paris 1924, les États-Unis dominent toujours la France en polo
Hier, le Polo Club de Chantilly a accueilli un match de gala entre la France et les États-Unis. Il s’agissait de commémorer le match d’ouverture du tournoi du polo des Jeux olympiques de Paris 1924. À l’époque, cette discipline était inscrite au programme du rassemblement le plus universel et planétaire qui soit. Comme il y a cent ans, les Américains se sont imposés sur le sol français (10-7), mais l’essentiel était ailleurs: célébrer la passion du sport et l’amitié entre les peuples.
Au lendemain de la finale individuelle de saut d’obstacles – remportée par l’Allemand Christian Kukuk et Checker 47 –, dernière épreuve équestre des Jeux de Paris 2024, la magie de l’olympisme s’est prolongée hier au Polo Club de Chantilly avec le “match retour” de la rencontre d’ouverture du tournoi de polo des Jeux de Paris 1924, qui avait vu s’opposer la France et les États-Unis. Une revanche que la France, battue alors 15 à 1, n’a pas pu prendre à la ferme d’Apremont. En revanche, les Bleus ont offert une plus belle opposition que leurs aînés d’il y a cent ans avec un score plus valorisant (10-7) pour un match de qualité qui a ravi plus de deux mille spectateurs, dont nombre de de néophytes.
Cette rencontre historique a pu se tenir grâce à l’US Polo Association et la Fédération française de polo (FFP), au Polo Club du domaine de Chantilly et à la marque de sportwear US Polo Assn. Le club de Chantilly, siège de la FFP, est le plus grand d’Europe, accueillant notamment le très convoité Open de France Barnes – ce tournoi majeur du circuit international accueillera seize équipes avec quatorze des quarante meilleurs joueurs du monde, du 4 au 22 septembre. Hier, le terrain d’honneur était revêtu des couleurs française et américaine, en présence de nombreux supporters américains, pour cette rencontre qui restera dans les mémoires par son intensité et la ferveur du public. Les deux joueuses sélectionnées au sein de chacune des deux équipes ont démontré qu’à cheval, les chances de briller sont égales. Hope Arellano et Elena Venot se sont livrée un combat acharné – un match dans le match – tout en tenant parfaitement le rôle qui leur avait été attribué.
“Pour nous, c’est quand même une petite victoire”, Clément Delfosse
L’équipe de France a tenu trois périodes. Clément Delfosse a ouvert le score après une échappée solitaire, mais Quinn Evans a aussitôt répliqué, mettant les équipes à égalité. Ce jeu du chat et de la souris a duré trois chukkers (5-5) avant que les États-Unis ne prennent le large au quatrième. “Tout s’est joué sur des détails”, analyse le capitaine de l’équipe de France Clément Delfosse. “Nous n’avons pas pu nous préparer de manière optimale, car nous sommes en pleine saison, ce qui complique les rassemblements. Nous avons dû nous adapter à cette situation et faire en sorte d’être aussi prêts que possible. Nous avons eu affaire à une équipe avec un petit peu plus d’expérience qui a été finaliste du dernier championnat du monde. Elle a su trouver les bons chevaux pour ce match, ce qui a beaucoup pesé. Vu le peu de préparation dont nous avons pu bénéficier, pour moi, ce résultat sonne presque comme une victoire. Nous avons joué un peu en surrégime pendant les trois périodes afin de pouvoir rester collés au score. Ensuite, c’est devenu un peu plus compliqué quand il a fallu commencer à doubler les chevaux. Julien (Reynes, ndlr) et Dorian (Bulteau, ndlr) ont livré un super match, ce qui nous a permis de tenir tête à cette très forte équipe américaine si bien organisée. Alors pour nous, c’est quand même une petite victoire.”
Même analyse, inversée, dans le camp américain, tout heureux de cette victoire parfaitement orchestrée: “J’ai joué avec une équipe incroyable”, s’est réjouie l’élément la brillante Hope Arellano. “Ce sont des joueurs qui évoluent souvent ensemble. Chacun d'entre eux est excellent et nous avons pu bénéficier de très bons chevaux. J'ai beaucoup de chance de pouvoir jouer aux côtés de ces trois-là, et je ne pourrais pas être plus heureuse. Dans le quatrième chukker, nous avons tout donné en sortant nos meilleurs chevaux. Nous remercions les propriétaires de ces chevaux, qui nous ont très bien épaulés. Avoir sorti nos meilleurs chevaux en quatrième période a clairement fait la différence. Ce site est incroyable. Je n’ai pu être ici que quelques jours, mais chacune de ces journées a été absolument magnifique. C’est la première fois que je viens en France et j’adore. Le club est magnifique, les gens ont été si gentils. Je suis extrêmement reconnaissante d’avoir eu cette opportunité de jouer ce match ici.”
Un match de haut niveau, donc, et surtout un véritable moment de magie sportive comme on aimerait en revoir. Les deux fédérations ont déjà pris rendez-vous pour un nouveau test-match en 2025… à Chantilly ou à Palm Beach.
LA FEUILLE DE MATCH
À Chantilly, les États-Unis battent la France 10 à 7 (1-1, 2-3, 5-5, 9-5 et 10-7)
ÉTATS-UNIS : Quinn Evans, handicap 1 (1 goal), Hope Arellano 3, Nicolas Escobar 5 (9 goals dont 5 pénalités) et Cody Ellis 5.
FRANCE : Elena Venot 2, Dorian Bulteau 3 (5 goals dont 3 pénalités), Julien Reynes 4 (1 pénalité) et Clément Delfosse 5 (1 goal).
Joueur du match : Nico Escobar.
Cheval du match : Open Amapola, jument alezane de douze ans de l’élevage Ellerstina, appartenant à Jota Chavanne et associée à Nico Escobar.