Le dressage a ouvert la saison des Grandes Semaines de la Société hippique française
Tandis que les épreuves équestres des Jeux olympiques se clôturaient à Versailles avec le dernier tour de piste à cheval des pentathlètes, les regards de la filière étaient déjà tournés vers Fontainebleau, où la Société hippique française a pris possession du stade équestre du Grand Parquet pour trois Grandes Semaines de l’élevage successives. Le dressage a ouvert la série et les premiers titres ont été décernés.
L’année olympique a quelque peu bousculé le calendrier. Les championnats du monde des Jeunes Chevaux de dressage étant programmés du 4 au 8 septembre à Ermelo, aux Pays-Bas, les espoirs français du dressage ont été conviés à Deauville dès les 15 et 16 juillet par la Société hippique française (SHF) afin de finaliser les sélections pour ce Mondial. Les championnats de France des quatre, cinq et six ans, où certains des chevaux choisis pour se rendre à Ermelo étaient présents, ont, quant à eux, eu lieu la semaine dernière au stade équestre du Grand Parquet de Fontainebleau. Les poneys âgés de quatre à six ans étaient également présents pour tenter de décrocher leur titre national, tandis que se couraient en parallèle les épreuves des Critériums 1, 2, et 3.
En termes de participation, en Cycle classique, on a noté un effectif en légère augmentation chez les chevaux de quatre ans (dix-neuf contre quinze en 2023), comme dans le lot des six ans (seize contre douze l’an dernier), un contingent stable de cinq ans (quatorze pour quinze en 2023). Concernant le Cycle libre, on a pu observer une hausse notable du nombre d’engagés, avec vingt et un sujets de quatre ans (dix-huit en 2023), trente-trois de cinq ans (vingt-deux en 2023) et vingt-quatre de six ans (quatorze en 2023).
Les meilleurs
Dans la classe d’âge des quatre ans, Furstin Toto LH, jument Hanovrienne fille de Fürst Toto LH et Atomic Kitten LH par Ampere (KWPN), née chez Jean-Claude Ferrand à Contest (Mayenne), a créé la sensation en obtenant le score historique de 96% sous la selle de Charlotte Chalvignac, devançant Kankaline de Ticop (SF, Danciano, Han x Soliman, Han), née en France chez Anne Jung et propriété de Caroline Rioche, qui a eu 87,4% sous la selle de Maxime Collard, et Versailles du Jade (Old, Viva Gold x Don Deluxe), créditée de 86,4% sous la selle de Diogo Pinto. Chez les cinq ans, le hongre KWPN Olexus NA, issu du croisement de Painted Black (KWPN) et Izzy Lady (KWPN, Lord Leatherdale), piloté avec une extrême finesse par Maxime Collard, s’est adjugé le titre grâce à une note au modèle de 16,7/20 et à une reprise finale notée à 91,8%, pour le plus grand plaisir de sa propriétaire Marietta Almasy. La vice-championne, Secret Story des Paluds (Han, Secret, DSP x Johnson, KWPN) née chez Pablo Bouillot à Nîmes, pilotée par Mathilde Juglaret, fille d’Anne-Sophie Serre, a convaincu le jury à hauteur de 92% lors la reprise finale, avec notamment une note de 9,5 au trot. Elle a été désignée vice-championne en raison d’une note au modèle de 16. Le podium a été complété, grâce à une note de 89%, par l’étalon Westphalien Zubito Jiva (Zoom, Han x Floriscount, Old), confié aux rênes expertes de sa copropriétaire Elsa Maulet, cavalière des écuries Jiva Hill à Crozet (Ain), fondées par Etienne Zeller, qui accueillera à nouveau du CDI 5* du 28 août au 1er septembre.
Dans l’épreuve phare de cette Grande Semaine de dressage, réservée aux chevaux de six ans, le titre a été décerné, sans grande surprise au vu de sa reprise Préliminaire (90,6%), à Fiadora*Applicat-Prazan, déjà sacrée à quatre ans et qui a signé une magnifique reprise finale sous la selle de Maxime Collard (88,4%). Vice-championne, l’Hanovrienne Désirée Majishan (Don Index x Don Vivo) a été notée à 85% avec Charlotte Chalvignac. L’entier Thor de Hus (Han, Toto Jr x Don Juan de Hus, KWPN), né chez Xavier Marie (Loire-Atlantique), confié aux rênes de Jessica Michel-Botton, a complété le podium avec 83,6%. Après la récente vente de ses effectifs, dont les résultats n’ont pas été publiés, le haras de Hus a choisi de conserver Thor, Dorian et Djembé de Hus.
L’heure du bilan
En juin, Renaud Rahard a succédé à Caroline Rioche à la présidence de la commission dressage de la SHF. L’ancien homme de télévision affirme s’être passionné pour cette discipline depuis que des professionnels lui ont permis de “découvrir le plaisir d’engager une conversation avec le cheval.” Il le précise: “Pour le moment, un appel à candidature a été lancé afin de recruter de nouveaux membres pour intégrer la commission, afin que le processus soit plus transparent. Nous avons un certain nombre de candidats qui faisaient partie de la commission auparavant et que je suis ravi de retrouver, mais la composition complète ne sera finalisée que d’ici une quinzaine de jours, en même temps que l’ensemble des commissions. Nos objectifs de réflexion portent sur la poursuite de nos efforts quant à la fréquentation du circuit, sa pertinence, l’analyse des pertes d’effectifs chez les sujets de cinq et six ans, l’amélioration de l’uniformisation du jugement. En effet, les juges sont les premiers médiateurs de cette discipline, expliquant aux cavaliers leurs notes et attentes, et leur indiquant comment améliorer leurs prestations tout en restant positifs. C’est une énorme indication en élevage. De même, le regard des juges étrangers sur nos finales est essentiel, y compris pour nous réconforter parfois quant à nos complexes. Ainsi, Francis Verbeeck, juge néerlandaise 5*, souligne la qualité des chevaux, un progrès que l’on doit notamment à l’action engagée par Caroline Rioche et France Dressage depuis dix ans. Autre sujet qui mérite toute notre attention, la sensibilité au bien-être animal, car nous devons être en mesure de répondre à ces préoccupations sans être sur la défensive. Nous avons une multitude de messages à faire passer sur l’incroyable communication non verbale et mystérieuse entre l’homme et le cheval qui fait la spécificité de notre sport.”
“Une fois n’est pas coutume, cette année, le marathon des Grandes Semaines a débuté par le dressage”, sourit Émilie Morichon, directrice de la SHF. “Nous sommes très heureux de recevoir les dresseurs, qui semblent avoir pris leurs marques sur ce beau site bellifontain, qui n’est pas le plus facile à habiller parce que les espaces sont très vastes et que le public ne se déplace aussi nombreux que pour les finales de saut d’obstacles. La place gourmande a pleinement joué son rôle pour apporter chaleur et convivialité à ces finales. Nous l’avons totalement revue afin qu’elle devienne un véritable rendez-vous, ce qui semble fonctionner avec les dresseurs, et que nous avions un peu de mal à créer les années précédentes. Par ailleurs, je remercie mes équipes pour avoir décoré avec soin cette grande Carrière des Princes. On sent clairement une plus grande synergie avec les cavaliers, éleveurs et entraîneurs qui se sont approprié le site. Ils ont compris que le circuit SHF est conçu pour eux. Je remercie Caroline Rioche qui a créé cette dynamique pendant six ans à la tête de la commission, et les futurs membres qui vont l’intégrer aux côtés de Renaud Rahard. Rien n’est parfait: il faut évoluer avec l’élevage, le sport et les tendances du marché. Nous avons besoin des professionnels. Le conseil d’administration a pour mission de valider et mettre en place les politiques, mais les commissions techniques ont le rôle essentiel de rester à l’écoute du terrain. Nous prendrons le temps d’analyser les cent vingt candidatures reçues pour les diverses commissions, dont la composition sera validée d’ici septembre.”
Prochains rendez-vous au Grand Parquet de Fontainebleau, le Sologn’Pony, du 14 au 17 août, puis pour la Grande Semaine de saut d’obstacles et hunter du 22 août au 1er septembre.