Plusieurs records battus à la Deauville Classic Auction

Le marché du cheval de sport, quel que soit son âge, semble bien se porter, y compris en cette période estivale post-olympique. De fait, il ne fallait pas arriver en retard le samedi 10 août au Pôle international du cheval Longines de Deauville, qui a accueilli la quatrième édition de la Deauville Classic Auction, dans le cadre du Longines Deauville Classic, le plus grand événement normand orchestré par les équipes de GRANDPRIX Events. En effet, cette soirée d’enchères s’est ouverte avec le premier embryon proposé en vente publique de HH Azur Garden’s Horses (sBs, Thunder van de Zuuthoeve x Sir Lui), vice-championne olympique en 2016 à Rio de Janeiro, victorieuse de la finale de la Coupe du monde Longines en 2017 à Omaha et lauréate de dix-huit épreuves à 1,60m avec l’Américain McLain Ward. La championne, victorieuses des Grands Prix Rolex de Genève et Bois-le-Duc en fin de carrière, a été croisée au talentueux Comme il Faut (Westph, par Cornet Obolensky et Ratina Z), lui-même vainqueur de dix épreuves à 1,60m avec l’Allemand Marcus Ehning, dont la finale mondiale des Coupes des nations Longines en 2018 à Barcelone, ainsi que médaillé d’argent par équipes et cinquième en individuel des championnats d’Europe Longines de Rotterdam. Comme il Faut est aussi le père d’un certain… Checker 47 (Westph, mère par Come On), sacré champion olympique il y a deux semaines à Versailles avec l’Allemand Christian Kukuk. L’embryon tant convoité naîtra en France après que son acheteur a enchéri jusqu’à 68.000 euros.

C’est aussi en France, dans les écuries du Lerchenberg de la famille Tryba, qu’on pourra désormais suivre Spark van den Bisschop (BWP, Diamant de Semilly x Utrillo van de Heffinck), formidable étalon de six ans valorisé jusqu’alors par Mégane Moissonnier, pour le compte de Laurent Guillet, après avoir disputé les finales nationales des chevaux de quatre et cinq ans à Fontainebleau sous la selle de Pierre Gautherat. Il a été l’objet d’une bataille franco-mexicaine acharnée et encouragée par le public, qui s’est achevée à 390.000 euros. Cela constitue le nouveau Top Price de la Deauville Classic Auction, mais aussi le record de toutes les ventes de performeurs organisées par l’agence Fences, dont Laurent Guillet est l’un des dix associés.

Trois autres lots adjugés à 200.000 euros ou plus

Finalement, six des sept embryons et tous les foals ont trouvé preneur, de même que neuf des quatorze performeurs, aux enchères ou à l’amiable. Outre Spark van den Bisschop, mentionnons les très bons prix atteints par Jaspe du Lys (SF, Dollar du Rouet x Cristallo), mâle de cinq ans formé notamment par Nicolas Delmotte et Emmanuel Portet, adjugé 250.000 euros à un client français, Ixes des As (SF, By Ceira d’Ick x Diamant de Semilly), hongre de six ans vu cette saison sous la selle de Faustine Laferrerie, cédé 200.000 euros toujours pour la France, Otis la Vida (Z, Ogano Sitte x Quebec 19), mâle de six ans monté cette année par l’Italienne Giulia Martinengo Marquet, vendu 200.000 euros à un client espagnol, ou encore Solenska van de Messidor (BWP, Cornet Obolensky x Elvis ter Putte), jument de six ans apparue en CSI fin juin sous la selle de Matteo Leonardi, et adjugée 190.000 euros en Italie.

Le chiffre d’affaires total de chevaux vendus s’est élevé à 1.845.000 euros, en hausse de 15% par rapport à l’édition 2023. Cela constitue un record pour ce rendez-vous normand, qui s’est déroulé devant plusieurs centaines de personnes. “Pérenniser et développer cet événement est une réelle satisfaction pour l’agence Fences, d’autant que d’autres ventes apparaissent un peu partout”, se réjouit Benjamin Ghelfi, président de Fences. “Cette année, nous en avons aussi organisé une à Fontainebleau, dans le cadre du Printemps des sports équestres, qui s’est très bien déroulée. À chaque fois, le chiffre d’affaires s’établit entre 1,5 et un peu plus de 2 millions, ce qui est plus que correct pour nous. Vendre des chevaux performants en épreuves était un nouveau métier pour l’agence il y a quatre ans. Le nerf de la guerre reste de trouver de bons chevaux et de convaincre leurs propriétaires de patienter quelques semaines, dans l’optique d’une vente à un meilleur prix qu’à l’amiable. L’idéal est de voir deux ou trois clients très motivés s’affronter pour un cheval. Naturellement, ce n’est pas toujours le cas, ce qui entraîne d’inévitables rachats, mais je crois que le jeu en vaut la chandelle pour les vendeurs.”

Tout cela est de bon augure à quelques jours de la trente-sixième édition des ventes Élite, qui se tiendront du 28 août au 1^er septembre à l’espace Marcel Rozier de Bois-le-Roi.