“C’est assez incroyable que tous nos efforts payent pile le bon jour, au bon endroit”, Rebecca Hart
Ce mardi 3 septembre, en fin de matinée, Rebecca Hart a été sacrée championne paralympique de para-dressage en Grade III avec Floratina. La cavalière de trente-neuf ans s’est montrée très émue d’avoir décroché sa première médaille individuelle pour sa cinquième participation aux Jeux paralympiques. Voici sa réaction.
“Cela fait vingt-cinq ans que j’essaye d’en arriver à ce point et de monter sur un podium paralympique individuel! J’en ai été très proche à plusieurs reprises, alors j’ai l’impression d’être dans un rêve en décrochant à la fois l’or et un record personnel aujourd’hui! J’ai peur de me réveiller (rires). Nous avions décroché le bronze par équipes aux Jeux de Tokyo, ce qui était déjà génial, et nous avons travaillé très dur pour évoluer encore. Quatre ans plus tard, voilà le niveau auquel nous sommes! C’est assez incroyable que tous nos efforts payent pile le bon jour, au bon endroit. Je savais que je devais dépasser mon record personnel pour obtenir l’or, et l’on espère toujours y parvenir, mais voir le score apparaître sur l’écran géant, avec le château de Versailles en fond, alors que je monte une jument que j’adore…Je n’aurais pas pu imaginer cela! J’ai aussi eu une pensée pour tous les chevaux et toutes les personnes qui m’ont permis d’en arriver là. Depuis 2017, Michel Assouline est notre chef d’équipe et il est vraiment exceptionnel pour faire évoluer les cavaliers et les chevaux. Nous avons toujours eu des athlètes talentueux, mais il fallait structurer notre système, et c’est génial de l’avoir à nos côtés pour nous guider.”
“Je monte ma jument depuis un an, et c’est une parfaite professionnelle ; elle est la meilleure partenaire que l’on puisse imaginer en piste. Elle est extrêmement constante et gentille. Lorsque j’essaye des chevaux, étant donné qu’ils ne sont habitués qu’à des cavaliers valides, je leur pose des questions techniques, et je n’attends pas d’eux la bonne réponse directement, mais au moins une réponse. Avec Flora, j’ai eu la sensation qu’elle me demandait si sa réponse était la bonne, et quand je lui ai indiqué que ce n’était pas tout à fait le cas, elle a compris tout de suite ce que j’attendais d’elle et nous n’avons plus jamais eu à revenir là-dessus. Elle m’a donc semblé être la partenaire parfaite pour moi dès ce moment-là. Elle a parcouru le monde entier, elle connaît son travail et a vraiment confiance en elle, mais c’est aussi le cheval le plus intelligent que j’aie monté. Elle aime les compétitions et l’atmosphère de celles-ci. J’ai pris beaucoup de temps pour la familiariser à la piste ici, afin qu’elle s’y relâche. C’est assez irréel de monter dans ce stade si majestueux, et c’est super pour le para-dressage de voir du public dans les tribunes (même s’il n’y en avait encore pas beaucoup au moment du passage de l’Américaine, ndlr), mais il fallait habituer Floratina à ce stade, car nous n’avons pas l’habitude de concourir dans de tels lieux. J’ai aussi eu besoin de prendre du temps pour moi-même afin de me faire à l’environnement et de ne pas sortir de ma concentration le jour-J.”
“Pour moi qui étais présente à Tokyo, c’et vraiment spécial de vive ces Jeux où tout le monde est de retour (alors que les compétitions s’étaient déroulées à huis-clos au Japon, ndlr).Je considère qu’au plus nous pouvons mettre en avant le para auprès d’un large public et expliquer à quel point c’est génial, à quel point nous sommes de vrais athlètes, au mieux c’est pour notre sport. Participer à la cérémonie d’ouverture était aussi absolument incroyable. C’était ma deuxième, car j’avais déjà pris part à celle de Londres (en tout, la cavalière a participé à quatre éditions des Jeux paralympiques avant ceux de Paris, ndlr). Cette fois, il y avait la parade des nations, mais aussi une pré-parade, et encore une pré-pré-parade (rires). En plus, lorsque nous sommes sortis de la Place de la Concorde, tout le public est resté, si bien que c’était comme une parade supplémentaire encore! C’était fou de recevoir autant de soutien de la part de la communauté. Il y avait une vraie énergie partagée entre tous les athlètes, de toutes les nations et tous les sports, et on n’expérimente cela à aucun autre moment de sa vie!”