“Le cavalier-entraîneur vient en soutien du sportif”, Sébastien Goyheneix
En para-dressage, il existe une particularité pour les cavaliers des Grades I, II et III: ils disposent d’un entraîneur qui peut monter leur cheval sur le site de compétition. Au sein de l’équipe de France paralympique engagée à Paris, et plus précisément à Versailles, une cavalière bénéficie du soutien de l’un de ces cavaliers-entraîneurs: Chiara Zenati, qui évolue en Grade III avec Swing Royal*IFCE. Sébastien Goyheneix, qui est justement son cavalier-entraîneur, explique quel est son rôle.
Aux Jeux paralympiques comme dans les autres compétitions internationales, les cavaliers de para-dressage évoluant en Grade I, II et III peuvent bénéficier de l’aide d’un cavalier-entraîneur, ou school rider en anglais. L’écuyer du Cadre noir Sébastien Goyheneix occupe ce rôle auprès de la Française Chiara Zenati, qui a terminé cinquième du Para Grand Prix A de Grade III le 3 septembre avec Swing Royal*IFCE. “Le cavalier-entraîneur vient en soutien du sportif pour l'aider à gérer la détente, l'échauffement de son cheval avant sa reprise”, explicite Sébastien Goyheneix. “Le but est de préparer le cheval afin que les cavaliers puissent ensuite monter en toute sécurité. Par ailleurs, en grade I, où les reprises ne se déroulent qu’au pas, le cheval doit être échauffé aux trois allures, ne serait-ce que pour être juste dans le niveau d'énergie et la concentration en piste. C’est là que le school rider intervient.” Lors des compétitions internationales, le cavalier-entraîneur a le droit de monter le cheval dont il s’occupe pendant trente minutes par jour, réparties en une ou plusieurs fois selon les besoins.
La particularité du trio formé par Chiara Zenati, Swing Royal*IFCE et Sébastien Goyheneix, qui sont associés depuis 2019, est que l’écuyer du Cadre noir de Saumur est également l’entraîneur du couple au quotidien. “C'est la première fois que je suis cavalier-entraîneur”, explique l’homme de cinquante ans. “Quand Chiara est arrivée à Saumur, dans la mesure où j'étais déjà le cavalier de Swing Royal*IFCE, notamment lors de Galas, cela paraissait assez logique que je devienne à la fois son entraîneur et son school rider. Le dispositif est simplifié et nous sommes plus efficaces. Je n’ai pas eu de formation particulière, mais en allant sur les compétitions, j'ai pu observer le travail réalisé par les autres cavaliers-entraîneurs et je me suis appuyé sur cela pour remplir ce rôle à mon tour.”
En concours, en plus des échauffements du hongre de dix-huit ans, Sébastien Goyheneix se charge des familiarisations, autrement dit, de mener le cheval pour la première fois sur la piste de compétition. “Cela permet de prévenir les réactions qu’il pourrait avoir et de lui offrir la possibilité de s’habituer le plus possible à l'environnement, avant que Chiara ne prenne le relais”, détaille l’écuyer. Au quotidien, Chiara Zenati “prend en charge une grande partie de l'entraînement du cheval. Je le monte beaucoup moins qu'au début, où Chiara n'avait pas le niveau technique pour le maintenir dans l’état de forme nécessaire pour performer. Je me chargeais donc de cette partie-là. Petit à petit, elle a progressé et, j’ai donc pu lui laisser en partie la main.” Sébastien Goyheneix continue cependant à se consacrer à certains aspects de l’entraînement: “Dans la perspective de diversifier le travail, j'aime bien que les chevaux aillent en extérieur”, indique-t-il. “Je me charge de ce volet de la préparation pour garantir la sécurité de tout le monde. Swing Royal*IFCE est un cheval de compétition avec de nombreuses qualités et de l’influx, et Chiara monte en tenant les rênes à une main, donc si le cheval est surpris, elle a moins de possibilités de réactions.”
“Avec Sébastien, nous travaillons ensemble depuis cinq ans”, rappelle quant à elle Chiara Zenati, double médaillée d’argent en individuel aux Européens de Riesenbeck en 2023. “Dès le début, je lui ai fait confiance car il connaît Swing par cœur. En concours, son ressenti me guide. Je lui fais confiance pour tout ce qui est technique, stratégie, ambiance… Il est essentiel et la communication entre nous est facile, peu importe ce qu’il se passe. Nous formons une vraie équipe.”