La France conserve son titre aux Mondiaux du Pin, où Marion Vignaud décroche l’argent individuel
Les championnats du monde d’attelage à un cheval, qui se sont déroulés du 18 au 22 septembre, se sont conclus en apothéose hier au Pin-au-Haras. Tenante du titre, l’équipe de France composée de Marion Vignaud, Clément Deschamps et Tony Écalle, a conservé avec brio son titre acquis ici même il y a deux ans, devançant l’Allemagne et la Suisse. En individuel, Marion Vignaud a obtenu l’argent, battue sur le fil par le Suisse Mario Gandolfo.
Les écarts étaient infimes entre les cinq premiers meneurs au classement individuel avant la maniabilité, l’ultime test des championnats du monde d’attelage à un cheval, hier au Pin-au-Haras, dans l’Orne. La tension était palpable avant le passage de Marion Vignaud, talonnée par Stefan Ulrich et Mario Gandolfo à l’issue du marathon et auteurs de sans-faute hier. Dernière Tricolore à s’élancer, la meneuse chablisienne, médaillée d’argent lors des derniers Mondiaux en 2022, avait donc fort à faire pour s’offrir enfin le titre individuel, mais aussi pour assurer la médaille d’or par équipes. En tête avec une avance de dix secondes sur le temps accordé, Marion Vignaud a décidé de relancer son fidèle compagnon First Quality en franchissant la dernière porte. Hélas, dans la précipitation, le duo a fait tomber une balle, synonyme de trois points de pénalités, laissant filer l’or au Suisse Mario Gandolfo (149,25). La Tricolore a ainsi dû se contenter de l’argent avec un total de 149,76 points. La troisième place est revenue à Stefan Ulrich (151,50). “J’avais énormément de pression avant la maniabilité, sachant que les deux Suisses me suivaient sont très bons dans cet exercice”, a déclaré la meneuse de quarante-deux ans. “Lors des deux précédents championnats, j’étais en tête avant la maniabilité et j’ai commis des fautes, comme il y a deux ans où j’avais dix points d’avance. Mon cheval était plutôt très bien aujourd’hui. Nous avons effectué tout le parcours de belle manière. J’ai peut-être ouvert les doigts un peu trop tôt… En tout cas, je ne perds pas cette envie d’aller décrocher l’or, alors rendez-vous dans deux ans en Allemagne, à Munich.”
Pour la France toujours, Clément Deschamps et Claire Lefort ont fini nef et dixième avec Brume de Chablis (157,62) et Darwin de Féline (157,80). Quant à Didier Mathis (161,08), Tony Écalle (170,61), Anne-Violaine Brisou (174,28) et Sophie Pougnet (191,50), ils ont terminé quatorze, trente, trente-cinq et cinquante-sixième respectivement avec Darka, Kensington, Guillaume Swing et Deesery de Val Castel.
Par équipes, la France, portée Marion Vignaud, Clément Deschamps et Tony Écalle, a rapidement pris les commandes de ces championnats. Premiers à l’issue des deux premières journées, les Bleus comptaient seulement 1,2 point d’avance sur l’Allemagne. La maniabilité s’annonçait donc là aussi indécise. Les performances des trois équipiers tricolores ont permis au Coq de conserver son titre de champion du monde acquis en 2022, avec un total de 298,6 points. L’Allemagne, absente du podium depuis 2016, s’est offert l’argent (299,9), finissant juste devant la Suisse (300,8). “Une médaille d’or par équipes, c’est ce qu’il y a de plus sensationnel pour la Fédération. Les meneurs l’ont fait et c’est très bien,” a analysé Félix-Marie Brasseur, sélectionneur national. “Marion a laissé passer la médaille d’or en ouvrant les doigts dans le dernier oxer de la maniabilité, mais on peut comprendre qu’elle se soit relâchée dans une telle ambiance. Cela reste une petite faute. Nous signerions volontiers tous les jours pour une médaille d’argent aux championnats du monde. C’est extra! Je trouve aussi très chouette que les meneurs aient, pour la majorité d’entre eux, réalisé leur meilleure performance au dressage, leur meilleur marathon, leur meilleure maniabilité. C’est le plus important à mes yeux.”