Les finales des Open de France mixte et féminin ont tenu leurs promesses

À l’issue de trente et un matches pour l’Open de France Barnes et de treize rencontres dans l’Open femmes, et surtout de deux belles finales, on connaît les lauréats de l’édition 2024: Yves Delorme (Chantilly) chez les filles et La Fija Sandbox en mixte. Ces ultimes confrontations sont passées entre les gouttes, servies par une mise en scène grandiose mise en musique par la Garde républicaine.



Comme les matchs qualificatifs, les rencontres à élimination directe de l’Open de France mixte Barnes et de l’Open de France féminin ont été particulièrement compétitive cette année, avec beaucoup d’issues indécises jusqu’à la dernière minute et des actions spectaculaires signées de ces grands cracks qui vont maintenant s’envoler pour Buenos Aires et le sommet mondial de la saison: le 131e Abierto Argentino de Polo. Le point d’orgue de la saison française n’était pas mal non plus avec, en apothéose, deux finales qui ont été à la hauteur des promesses qu’avaient laissé entrevoir les phases préliminaires.

Chez les femmes, ce fut un match retour entre une équipe considérée comme outsider, Yves Delorme, constituée de trois joueuses du Polo Club du Domaine de Chantilly, Charlotte Garaud, Margaux Perruchot et Adèle Renauldon, et de l’Anglo-Australienne Milly Hine, championne d’Argentine en titre, et l’équipe luxembourgeoise Augustinus Bader, qui avait fait appel à l’Argentine Lia Salvo, double lauréate de l’Open d’Argentine… avec Milly Hine à ses côtés – duel dans le duel. Match retour parce qu’Yves Delorme s’était imposé 11-5 face à Augustinus Bader en phase de poule. Était-ce un avantage? Visiblement oui, puisque l’équipe basée cantilienne a de nouveau dominé Augustinus Bader, certes moins largement (9-7).

La clé, pour les deux championnes professionnelles, était d’exploiter au mieux les qualités de leurs trois coéquipières. Un jeu qui a visiblement tourné à l’avantage de Milly Hine: “En arrivant ici, j’ai eu la chance de tomber sur trois filles qui se connaissent bien, qui ont beaucoup joué et gagné ensemble et qui connaissent bien leurs chevaux, si bien que j’ai eu la tâche facile. Nous nous sommes tout de suite bien entendues et sommes vite devenues amies. Nous avons fait plein de choses ensemble en dehors du terrain, avons dîné ensemble en famille, etc. Cette cohésion est importante dans notre sport. L’autre clé, ce sont les chevaux incroyables que Brieuc Rigaux a mis à ma disposition. Bref, nous avions tout pour gagner. Mais mon Dieu que j’ai eu le trac! En arrivant ici et voyant tout ce que le club avait mis en place, le faste de l’Open Barnes et les gens qui sont là, j’ai un peu stressé, au point d’avoir du mal à m’endormir tous les soirs.” Dimanche soir, elle s’est sûrement assoupie avec le sentiment du devoir accompli.

Une belle cohésion a permis à l’équipe Yves Delorme de remporter l’Open de France féminin.

Une belle cohésion a permis à l’équipe Yves Delorme de remporter l’Open de France féminin.

© Pascal Renauldon/RB Presse



“Notre secret, c’est l’harmonie entre les joueurs”, Arthur Madrid

Dans l’Open mixte, d’aucuns étaient impatients de voir comment la jeune équipe Mungo, également basée à Chantilly, allait se comporter face à la solide formation du club argentin La Fija Sandbox. Sans complexe, l’équipe française n’a cessé de se bonifier au fil des matchs depuis la Coupe d’Argent de Deauville, en août. Dominé en début de rencontre, le collectif Mungo a grappillé ce petit retard pour sortir en tête au quatrième chukker (10-8). À cette période, Fran Elizalde s’est blessé et a dû être remplacé par Alfredo Capella. Avec ce joker de luxe, La Fija Sandbox a infligé à Mungo un 4-0 en dernière période pour s’adjuger le titre dès sa troisième participation. Le secret de cette équipe? Le collectif, bien sûr!“Nous avons vécu six matchs fabuleux avec ces garçons, et cette finale a probablement été le match le plus intense et difficile”, analyse Arthur Madrid, capitaine français établi en Argentine. “Je félicite nos adversaires, quatre joueurs ultra rapides… Le seul secret dans le sport, c’est l’harmonie entre les joueurs, et cela a fonctionné pour nous. Nous nous connaissions à peine avant ce tournoi, et nous sommes très vite devenus les meilleurs amis du monde. C’est cette entente en dehors du terrain qui a fait notre force en matches.” Fran Elizalde complète ce propos sur un plan plus technique: “Sachant que nous avions affaire à une équipe redoutable, il s’agissait pour nous de rester patients et de jouer notre polo. Nos chevaux, malgré une très longue saison, ont encore été très compétitifs.” Le duo magique que ce joueur a formé avec Rufino Bensadón restera l’une des plus belles images sportives de ce tournoi. 

Clap de fin pour cette magnifique saison française, même s’il reste à disputer les championnats de France, qui débutent la semaine prochaine. Deux week-ends de rab durant lesquels quelques Argentins – le règlement en autorise un par équipe – resteront à Chantilly. Les autres, les handicaps 7 et 8 qui ont illuminé les Open de France, se sont déjà envolés pour attaquer la “alta temporada” (haute saison) qui a débuté dès mardi avec l’Abierto de Hurlingham. 

La Fija Sandbox a remporté la vingt-quatrième édition de l’Open de France Barnes.

La Fija Sandbox a remporté la vingt-quatrième édition de l’Open de France Barnes.

© Justine Jacquemot



Les résultats des finales

13e Open de France féminin

Yves Delorme bat Augustinus Bader 9 à 7 (3-2, 7-3, 9-4)
Yves Delorme : Margaux Perruchot (FRA, handicap 2, 1 but), Adèle Renauldon (FRA, h2), Charlotte Garaud (FRA, h3) et Milly Hine (AUS, h8, 8 buts dont 6 pénalités.
Augustinus Bader : Mendoza Houben (P-B, h0), Paloma Lauro (LUX, h3, 2 buts), Ambre Ploix (FRA, h4, 2 buts) et Lia Salvo (ARG, h4, 3 buts dont 2 pén.).
Meilleure joueuse de la finale : Ambre Ploix (Augustinus Bader).
Meilleur cheval de la finale : Irenita Galan, monté par Milly Hine et appartenant à Brieuc Rigaux.

24e Open de France Barnes

La Fija Sandbox bat Mungo 12 à 10 (3-2, 6-4, 8-7, 8-10)
La Fija Sandbox : Arthur Madrid (h0), Francisco Elizalde (h8, 3 buts), Rufino Bensadon (h7, 7 buts, dont 3 pén.), Nicolas Tomasevich (h1, 2 buts); remplaçant: Alfredo Capella (1 but) + 1 pénalité 1.
Mungo : Ulysse Eisenchteter (FRA, h1, 2 buts), Bartolome Bayugar (ARG, h4, 4 goals), Ricardo Garros (ARG h5, 6 buts dont 2 pénalités) et Pierre-Henri N’Goumou (FRA, h6, 1 goals) + 1 pén. 1.
Meilleur joueur de la finale (prix Soriano Motori) : Rufino Bensadón (La Fija Sandbox).
Meilleur joueur amateur de la finale : Ulysse Eisenchteter (Mungo).
Meilleur cheval de la finale : Oriental Griega, montée par Bartolome Lolo Bayugar (Mungo).
Prix du fair-play Standing Rock : Mungo.