Peder Fredricson vole la vedette à Harrie Smolders à Cannes
Quel Grand Prix au stade des Hespérides à Cannes ce soir ! Au terme d'une manche et d'un barrage à huit de très haute qualité, la victoire de la septième étape du Longines Global Champions Tour est revenue à Peder Fredricson. Le champion Suédois a superbement devancé le numéro un mondial Harrie Smolders, presque promis à la victoire avec Emerald, et Simon Delestre avec son extraterrestre Hermès Ryan des Hayettes.
Et que dire de ce début de Grand Prix ! Abandon pour les deux ouvreurs, vingt points pour le troisième, huit, puis à nouveau vingt pour le cinquième... Le parcours proposé par Uliano Vezzani était sacrément délicat, mais terriblement bien dosé comme le montrera la fin de l'épreuve. La triple combinaison, composée d'un oxer puis de deux verticaux et séparée de deux et une foulée, a donné du fil à retordre aux plus grands, tout comme le double numéro 5 et l'avant-dernier oxer. Kevin Staut, tout premier à s'élancer, en a fait les frais, péchant sur l'oxer numéro 2 et le fameux double 5 ; après plusieurs fautes du pourtant prometteur Lorenzo, le Français a préféré abandonner. Le premier à signer le parcours parfait a été Ludger Beerbaum. Montant au détail, obstacle après obstacle, le Kaiser allemand a fait un retour fracassant avec Casello, qui disputait le premier Grand Prix 5* depuis son retour, après sa longue pause pour blessure. Pas de surprise, le numéro un mondial Harrie Smolders l'a imité deux cavaliers plus tard avec le si beau Emerald. Aujourd'hui, ça ne passe pas pour Alberto Zorzi et Fair Light van't Heike, qui ont notamment péché sur les deux éléments du double 5. Il s'en est fallu de peu pour qu'Abdel Saïd parvienne à se sortir indemne du tour, mais l'Egyptien et Callisto ont lourdement fauté sur l'ultime obstacle, embarquant les chandeliers au passage... et visiblement avec la pointe des pieds ! Si elle n'a pas été sans faute, le parcours d'Anna Kellnerova est à saluer. La Tchèque, élève de Jessica Kuerten, a livré une sublime prestation propre et au niveau avec Silverstone G, son fils de Diamant de Semilly.
Pas de surprise, ce sont les ténors qui sont parvenus à relever le défi ce soir. Rolf-Göran Bengtsson, vainqueur de ce même Grand Prix en 2004, a bouclé le score vierge avec Oak Grove's Carlyle, tout comme le champion d'Europe en titre Peder Fredricson sur Hansson WL. Habillé d'un brassard noir en l'honneur du regretté Jack Dodd décédé cette semaine, comme tous ses compatriotes, Cameron Hanley a également signé le tour sans faute sur Quirex. Jur Vrieling et Olivier Philippaerts en ont fait de même, associés à leurs VDL Glasgow v. Merelsnet et Extra. Le seul des cinq Français à avoir réussi à se qualifier pour le barrage a été Simon Delestre avec son fidèle et si géant (par le talent!) Hermès Ryan des Hayettes.
Cinquième à partir, Harold Boisset a lui accusé vingt points avec Vérone de la Roque. À relativiser pour cette fille de Kannan, s'agissant de son premier Grand Prix 5*. Aux commandes de Tempo de Paban, Olivier Robert a lui concédé une faute sur l'oxer numéro 2 ainsi que sur l'entrée de ce si subtil double 5. Enfin, un quatre points vraiment pas mérité pour Alexis Deroubaix et Timon d'Aure. Déroulant un splendide parcours, sous les cris et respirations parfois trop bruyantes des spectateurs non-avertis, le gris n'a pu empêcher la barre du dernier vertical de chuter...
Barrage entre champions!
Devant des spectateurs plus qu'enjoués par le suspense, le barrage à huit s'est ouvert par le passage de Ludger Beerbaum. Pour le retour de son excellent Casello, l'Allemand n'a pas fait de folie, déroulant un parcours fluide et sécurisé en 42"55. À sa suite, Harrie Smolders ne s'est lui pas fait prier ! Le numéro un mondial, bien désireux de faire honneur à son brassard Longines, a été phénoménal avec Emerald, bouclant son tour en 38"46.Aucun des partants suivants n'a réussi à lui passer devant, pas même Simon Delestre et sa fusée Hermès Ryan des Hayettes, qui ont dû s'avouer vaincus avec 38"53. Le duo a tout de même terminé troisième de belle manière, de très bonne augure pour les échéances à venir ! Mais il fallait attendre Peder Fredricson ! Le vice-champion olympique de Rio et champion d'Europe en titre, sûrement porté par sa famille venue l'encourager, a réalisé un sublime barrage en 38"05.
Le Suédois a donc remporté le Grand Prix 5* de Cannes pour la première fois de sa carrière, succédant à Sergio Alvarez Moya, vainqueur l'an passé.