L’Arabie saoudite achève son week-end à Rabat par une cinquième victoire dans la Coupe des nations

Épreuve phare du CSIO 4*-W de Rabat, la Coupe des nations est tombée dans l’escarcelle de l’Arabie saoudite cet après-midi! Après avoir remporté quatre épreuves, dont les trois majeures, y compris le Grand Prix à 1,50m de vendredi grâce à Ramzy al-Duhami, le royaume a été à nouveau couronné aujourd’hui. L’Italie et la Belgique, distancées d’au moins cinq points de pénalité, ont complété ce podium, tandis que la France a conclu à la cinquième place.



Les Saoudiens ont fait fort dans la capitale du Maroc cette semaine! Après avoir fait retentir Ash al-malik, l’hymne national, dans les deux premières épreuves, remportées par Abdullah al-Sharbatly, puis dans le Grand Prix Coupe du monde vendredi en l’honneur de Ramzy al-Duhami, ainsi que dans l’épreuve majeure d’hier soir pour célébrer la victoire de Khaled Almobty, le royaume d’Arabie saoudite a conclu le CSIO 4*-W de Rabat en beauté ce soir en s’imposant dans la Coupe des nations! Aux couleurs du ministère de l’Éducation nationale, préscolaire et des sports (peut-on rêver d’un plus beau sponsor, en-dehors de toute considération politique, pour une épreuve d’équitation par équipes?), cette compétition n’a pas résisté à l’offensive des cavaliers menés avec entrain par l’Allemand David Will. 

Si Meshari Alharbi n’a pas connu une chance folle aujourd’hui, écopant de huit puis vingt points aux rênes de Hi There - qu’il monte seulement depuis le mois de mai -, le compteur a été abaissé par les quatre points et le sans-faute de Khaled Almobty et Jaguar King WD, qui étaient partis en ouvreurs. Surtout, le pays du Golfe a pu compter sur les deux doubles sans-faute d’Abdullah al-Sharbatly et Ramzy el-Duhami, accompagnés d’Ermindo W et Untouchable 32, qui sont tous les deux sortis du parcours construit par l’Italien Elio Travagliati sans encombre. 

Avec un compteur s’élevant seulement à quatre points, les Vestes vertes ont terrassé la concurrence, la devançant d’au moins cinq points de pénalité. Une belle fin de compétition pour ce pays, qui s’impose pour la première dans ce CSIO 4*, qui vivait sa septième édition cette année. “Nous sommes évidemment très contents!”, a réagi Ramzy al-Duhami en conférence de presse. “Nous avons une super team, un chef d’équipe au top, des chevaux incroyables, et nos performances ont été à la hauteur! Cela rend la vie plus facile (rires). C’est vrai que nous nous sommes sentis comme à la maison cette semaine… Le public était derrière nous aujourd’hui, et cela nous a beaucoup motivé!” En effet, comme dans les épreuves précédentes, on a senti un soutien particulier dans les tribunes pour les représentants du pays du Golfe. Un peu comme l’accueil réservé aux cavaliers belges ou suisses dans l’Hexagone! Un esprit de solidarité et de communauté, au sens propre du terme, régnait au complexe Dar Es Salam, qui abrite le siège de la Fédération équestre marocaine, et il fait plaisir à voir. Un symbole fort, en cette triste période pour le monde arabe, de nouveau meurtri par des conflits…

Lauréats du Grand Prix Coupe du monde il y a deux jours, Ramzy al-Duhami et Untouchable 32 ont signé l'un des cinq doubles sans-faute de l'épreuve.

Lauréats du Grand Prix Coupe du monde il y a deux jours, Ramzy al-Duhami et Untouchable 32 ont signé l'un des cinq doubles sans-faute de l'épreuve.

© Morgan Froment/Morocco Royal Tour



L’Italie et la Belgique s’inclinent

Devancée de cinq points, l’Italie a dû se contenter de la deuxième place. Et ce malgré l’élimination de son dernier couple, formé par Nico Lupino et Iniesta. Cette dernière, bien connue en France pour avoir concouru un temps sous la selle de Simon Delestre, qui s’en est séparé pendant l’été 2023, n’a pas accepté d’enclencher la deuxième dès le début du parcours, et la cloche du jury a retenti avant que le couple ne puisse entamer son parcours. Mais l’escouade menée par Paolo Paini a heureusement pu compter sur le double zéro de… Paolo Paini! Considéré comme le chef d’équipe ce week-end, le pilote de Casal Dorato a survolé les difficultés et contribué à la deuxième place de son collectif. 

Cela a finalement fait la différence, puisque la Belgique n’a pas pu compter sur la même performance, même si ses quatre couples ont montré de très belles choses et ont globalement livré des prestations homogènes. On relèvera notamment l’excellent passage de Thomas de Wit, qui a signé le premier sans-faute (bien mérité) de l’épreuve aux rênes de Tools Dw, avant de concéder quatre points en seconde manche.



Les Bleus finissent cinquièmes

Du côté des Tricolores, menés par le sélectionneur adjoint Édouard Coupérie et supportés par Inès Joly, désignée réserviste malgré sa flamboyante forme du moment, le bilan est contrasté, et ils étaient légitimement déçus de leur cinquième place. Positionné en ouvreur, Alix Ragot les avait pourtant idéalement lancés en première manche en délivrant un splendide sans-faute sur Qh Sole Mio Santo Antonio (ex-KS Carat), qui s’est vraiment montré au niveau. Hélas, au second tour, le fils de Canvas Plus a semblé être un poil plus contracté et a laissé deux barres à terre derrière lui. 

Simon Delestre et Charles-Henri Fermé sont également parvenus à inscrire un sans-faute chacun dans l’une des deux manches. Hélas, l’un comme l’autre a aussi concédé quatre points. Pour le premier, qui était associé à Jiamo Vds, on peut dire que le bilan est entièrement positif, car il s’agissait de la première épreuve par équipes de cet étalon de dix ans, qu’il montait jusqu’ici en alternance avec Jeanne Sadran et qui semble plutôt prometteur. Quant au second, qui a déroulé deux magnifiques parcours sur son fidèle étalon Bellini Dufaure L, il n’a clairement pas mérité sa faute sur le dernier obstacle au premier tour, et le sentiment est un peu plus contradictoire… Pour cause, la semaine dernière, à Tétouan, première étape du Morocco Royal Tour, le Normand a dû dire au revoir à Coconuts Floreval, qui s’est éteint après un tragique accident aux écuries… GRANDPRIX renouvelle par écrit ses condoléances auprès de l’entourage de ce jeune cheval de neuf ans, en lequel son cavalier fondait beaucoup d’espoir. 

Enfin, pour Jeanne Sadran, le premier test de Kosmo Van Hof Ter Boone dans une épreuve collective n’a pas été concluant, mais il ne s’agit que d’une première. Pénalisé d’un lourd total de vingt-trois points en première manche, ayant essuyé un refus sur l’obstacles numéro 1, puis commis des fautes sur la rivière, l’entrée du double 9 et le vertical surmonté d’une palanque en avant-dernière position. Au deuxième tour, le score s’est abaissé à douze. Nul doute que l’amazone essaiera de faire mieux la semaine prochaine à El Jadida, dernière étape du Morocco Royal Tour.



Le Maroc aurait mérité meilleure place que la septième!

Si la victoire de l’Arabie saoudite leur a vraisemblablement mis du baume au cœur, les supporters marocains auraient sûrement aimé voir leur équipe nationale à une plus haute place que la septième. Et pourtant, les locaux du week-end étaient tellement bien partis après le sans-faute signé par le héros national Abdelkebir Ouaddar, associé à Baccarat Méniljean! Ils étaient même encore dans le peloton de tête à l’issue de la première manche! Hélas, en seconde, deux scores à huit points ont alourdi le compteur. Et le dernier cavalier, El Ghali Boukaa, n’a pu empêcher une faute d’Ugolino du Clos sur l’ultime obstacle, suscitant l’émoi du public… On mentionnera tout de même le très beau double zéro d’Ali Al Ahrach et Ike 1348, qui ont été phénoménaux. “L’objectif était de signer un double sans-faute, alors il est éteint!”, s’est-il réjoui devant les journalistes. “Je dois remercier la Fédération marocaine, car ce cheval lui appartient. Il était arrêté depuis deux ans et le but était de le remettre en forme lors de cette tournée, alors je suis ravi du résultat. Il a prouvé que c’était un grand cheval!”

Les résultats