À Saumur, “Les podiums équestres” prolongent l’ambiance olympique
Le musée de la Cavalerie de Saumur présente une exposition intitulée “Les podiums équestres”, à l’initiative du vétérinaire en chef, Jérôme Arnauld des Lions, jusqu’au 11 novembre, à moins qu’on ne joue les prolongations. Créée cet été à la médiathèque de Fontainebleau, cette expo a rejoint les anciennes écuries du Cadre noir afin de surfer encore un peu sur l’ambiance olympique née des Jeux de Paris 2024. Ce travail donne à voir aux équitants et aux néophytes divers artéfacts relatant la grande histoire de l’équitation olympique, accompagnés d’une infographie structurée. Il a fallu quatre années pour rassembler les pièces de cette exposition, qui rendent compte de l’évolution de la pratique équestre, tout en honorant les plus grands champions français et leur entourage. On trouve des pièces prêtées directement par leurs propriétaires ou leurs familles, comme des éléments que l’organisateur a retrouvés de façon un peu plus inattendue. On peut ainsi voir la veste que portait Pierre Durand lorsqu’il a été sacré champion olympique de saut d’obstacles en 1988 à Séoul avec Jappeloup, ou celle de Pierre Jonquères d’Oriola, lorsqu’il a gagné la première de ses deux médailles d’or individuelles, en 1952 à Helsinki avec Ali Baba, le casque Hermès porté sous son képi par le général Bernard Chevallier, sacré champion olympique de concours complet en 1948 à Londres sur Aiglonne, ou encore les vestes officielles de François Lucas, juge de concours complet en 1984 à Los Angeles, en 1988 à Séoul et en 1992 à Barcelone.
Le visiteur de l’exposition apprend ou se rappelle que le saut en hauteur, le saut en longueur, la voltige ou encore le polo furent autrefois au programme de certaines éditions des Jeux olympiques. On découvre des pièces plus anciennes encore comme la tenue portée par le lieutenant-colonel Jacques Cariou, triple médaillé aux Jeux de Stockholm en 1912 ou encore le mors utilisé par le colonel Xavier Bizard lorsqu’il montait Bagatelle aux JO de Berlin en 1936. Ces retours en arrière permettent de (re)prendre conscience que l’équitation de compétition était l’apanage des militaires jusqu’en 1948, date à laquelle les équipes se sont ouvertes aux cavaliers civils. Cette intéressante exposition est donc aussi – et peut-être avant tout – une reconnaissance des fondements militaires de l’équitation.