Cheikh Nasser accusé de torture
Le cheikh Nasser Ben Hamad Al-Khalifa, fils du roi du Bahreïn, s’est vu lever mardi 7 octobre son immunité au Royaume-Uni à la suite d’une plainte devant la justice britannique d’un opposant l’accusant de torture. Les faits remonteraient à 2011 au moment du mouvement de contestation chiite, population majoritaire dans le pays, contre le régime de la dynastie des Al-Khalifa qui sont d’obédience sunnite. La répression, de février à juillet, aurait fait plus de soixante morts, conduit à plus de mille quatre cents arrestations et des centaines de condamnations. Le roi Hamed avait créé une commission d’enquête indépendante en juin 2011. Celle-ci avait conclu au recours de la torture par les autorités, mais n’avait pointé les responsabilités. Une information développée par la presse Outre-Manche et en France par le quotidien Le Monde.
Président du Comité olympique bahreïni, Cheikh Nasser se trouvait à Londres pour les Jeux de 2012 lors du dépôt de cette plainte. Couvert par son immunité, aucune éventuelle poursuite n’avait été lancée contre le prince. La levée de cette immunité par la Haute Cour d’appel de la Couronne semble désormais ouvrir cette possibilité selon les plaignants et son avocat. Cependant, dans un communiqué de l’agence officielle BNA, 'le Royaume de Bahreïn nie de manière catégorique ces allégations', précise 'n’avoir jamais demandé l’immunité au Royaume-Uni' et considère que cette décision 'n’ouvre pas la voie à des poursuites judiciaires'.
En France, le pôle crimes contre l'humanité du parquet de Paris a été saisi par la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), lors de la venue du cheikh pour participer à l’épreuve d’endurance des Jeux équestres mondiaux FEI Alltech fin août 2014. Là aussi la plainte avait été classée sans suite par le procureur de la République, après consultation du ministère des Affaires étrangères, du fait de l’immunité du prince. Le parquet de Paris précise qu’il bénéficie 'd'une inviolabilité et d'une immunité de juridiction'. Un recours a été déposé par les avocats français devant la Cour d’appel de Paris.
PJ