Covid-19 : le témoignage d’une cavalière amateur

Cette période de crise sanitaire est exceptionnelle et frappe de plein fouet tous les secteurs d’activités. Les poney-clubs, les centres équestres, l’ensemble des pratiquants et les sportifs de haut niveau font face chaque jour aux difficultés et subissent les conséquences. La filière équestre est d’autant plus touchée qu’elle doit continuer à entretenir ses équidés malgré une activité stoppée. La fermeture des établissements équestres accueillant du public entraîne également des conséquences pour les cavaliers propriétaires de leurs chevaux. La FFE donne la parole à Virginie, trente-sept ans, cavalière amateur depuis l’âge de sept ans et privée comme tant d’autres du droit de s’approcher de son cheval.

“Je suis confinée à mon domicile. J’ai la chance d’être en télétravail pour le moment. Des mesures de chômage partiel vont semble-t-il être mises en place dans les prochains jours par mon employeur. Je suis propriétaire de Praline, une jument de seize ans que j’ai depuis 2015. Elle est en pension dans une écurie de propriétaires à quinze kilomètres de la maison. Depuis le 17 mars, je n’ai plus accès aux écuries. Je m’y rends habituellement chaque jour pour monter ma jument ou simplement m’occuper d’elle. Les premiers jours, cela m’a vraiment fait un grand vide. Je suis très proche de ma jument: nous sommes très complices, elle est comme une amie. Elle me reconnaît quand j’arrive aux écuries. Avec le recul, je sais que c’est surtout pour moi que c’est difficile. Je sais qu’elle est entre de bonnes mains aux écuries. Les équipes s’occupent vraiment bien de nos chevaux en notre absence. Nous recevons des photos chaque jour et des vidéos. La responsable des écuries m’a appelée en visio il y a quelques jours. C’était vraiment une attention très sympa et je crois que Praline a reconnu ma voix. Je vois bien qu’elle se porte à merveille. Pour elle, c’est un peu les vacances finalement! En temps normal, nous participons à quelques compétitions dans l’année. Quand le confinement sera terminé, nous devrons reprendre le travail progressivement. Nous aurons sûrement toutes les deux quelques muscles en moins et quelques kilos en plus (rires). Nous prendrons le temps de nous remettre en route. J’ai vraiment hâte de retrouver Praline, mais aussi les autres cavaliers aux écuries. Nous sommes tous proches et échangeons régulièrement malgré la distance. C’est une situation vraiment exceptionnelle qui n’est pas facile à vivre, mais le plus important est de préserver la santé de nos proches et dans notre cas de ne pas prendre le risque de contaminer les professionnels qui prennent soin de nos chevaux au quotidien.