Covid-19 : les centres de tourisme équestre sur le fil

Cette période de crise sanitaire est exceptionnelle et frappe de plein fouet tous les secteurs d’activités. Les poney-clubs, les centres équestres, l’ensemble des pratiquants et les sportifs de haut niveau font face chaque jour aux difficultés et subissent les conséquences. La filière équestre est d’autant plus touchée qu’elle doit continuer à entretenir ses équidés malgré une activité stoppée. La Fédération française d’équitation (FFE) tire la sonnette d’alarme et donne la parole à Jean-Pierre Blache, président de son Comité national de tourisme équestre.

Le tourisme équestre est pratiqué chaque année par un million de personnes de France. Les trois cent cinquante centres du territoire adhérents de la FFE proposent des stages, courts séjours, circuits et randonnées. Jean-Pierre Blache, président du Comité national de tourisme équestre de la FFE, est le fondateur du centre Le Vercors à cheval, situé à La Chapelle-en-Vercors, dans la Drôme. “Nous sommes un centre de tourisme équestre et une école d’équitation avec une section sport-études. L’activité saisonnière de tourisme à cheval représente 70% de nos revenus. À cette période de l’année, nous avons trente-cinq chevaux hébergés sur place en boxes et stalles et six salariés à temps plein qui s’occupent des chevaux, de l’enseignement et du sport-études. En saison, c’est-à-dire en juillet/août, la cavalerie passe à cent vingt chevaux et poneys et dix-huit salariés au total. Sur une saison normale, près de six cents cavaliers différents séjournent à nos côtés durant l’été. Pour le moment, le club est fermé et toute l’activité est à l’arrêt. Nous avons pu mettre les chevaux de club au pré car le climat est doux en ce moment. Nous sommes implantés à 800m d’altitude. Nous avons plutôt de la chance car il pourrait encore y avoir de la neige de printemps à cette période. Nous avons gardé un palefrenier pour nourrir et s’occuper des chevaux et les reste du personnel est au chômage partiel. Nous sommes vraiment à un tournant qui va être décisif pour la saison, et donc pour la survie de la plupart de nos structures.

“En temps normal, notre activité de tourisme débute aux vacances de Printemps. En mai, les longs week-ends sont propices aux courts séjours. En juin, nous proposons des randonnées à la semaine tous les quinze jours, et chaque semaine en juillet et août. L’activité est à l’arrêt et les réservations pour l’été sont inexistantes, quand plusieurs créneaux d’été sont habituellement déjà complets à cette période, surtout sur les séjours pour les jeunes. C’est très dur pour nos structures en général et les centres de tourisme équestre qui réalisent jusqu’à 90% de leur chiffre d’affaires l’été seront en grand danger si l’activité ne pouvait reprendre dans les prochaines semaines. Ils devraient alors attendre jusqu’au printemps 2021 pour une reprise d’activité. Comment continuer à entretenir nos chevaux et nos installations jusque-là sans aucun revenu? Pour l’instant je n’ai pas la réponse.