Martin Fuchs écrit une émouvante lettre à son crack Clooney 51
Lundi, Martin Fuchs a publié une émouvante lettre qu'il a écrite pour son crack Clooney 51 sur les réseaux sociaux de son partenaire Veredus. Le Suisse a rendu hommage à son formidable fils de Cornet Obolensky, avec qui il a ravi le titre de champion d'Europe l'été dernier à Rotterdam.
“Cher Clooney,
La première fois que j'ai entendu ton nom, j'étais en balade dans la forêt, en train de parler à mon ami Michael Cristofoletti. Il m'a dit que tu étais un cheval exceptionnel, et que tu pourrais être adapté pour moi. Quand je t'ai vu en personne, mon père n'était pas vraiment conquis par ton apparence - ton gros ventre et ton dos ne lui ont pas du tout plu. Il ne voulait même pas me laisser monter sur ton dos ! Mais quand tu nous as montré ton super trot, nous avons quand même voulu essayer. Dès que j'ai sauté la première barre avec toi, j'ai su que tu serais mon cheval de tête.
La première fois que je t'ai emmené en promenade à la maison, tu n'as pas aimé du tout. Tu m'as envoyé balader ; tu étais inquiet et effrayé, et tout était nouveau pour toi. Il t'a fallu du temps pour t'habituer à l'extérieur, à l'environnement, et je suis fier du cheval que tu es devenu. Je me souviens du premier concours que nous avons couru ensemble, un petit concours national. Lors de notre premier parcours, j'ai comme eu un pressentiment. Notre première compétition internationale était à Treffen, en Autriche. Je me souviens avoir eu un sentiment incroyable le premier jour. J'ai montré la vidéo de notre parcours à tous les cavaliers avec une grande fierté!
Alors que tu n'étais qu'un enfant de huit ans, tu as prouvé ce que tu avais en toi quand tu as dû prendre la place de l'un de mes autres chevaux qui s'était blessé juste avant les championnats suisses en 2014. Tu as parfaitement géré l'événement et tu l'as même gagné, ce qui était très impressionnant. Dès lors, tu as enchaîné les bons résultats de manière impressionnante. Nous avons eu très peur quand tu as souffert de coliques en 2018 et que tu as dû aller à la clinique pour une opération. J'avais peur que tu ne t'en sortes pas, mais je savais que tu te battrais du mieux que tu pouvais. Tu es le cheval le plus fort que je n'ai jamais eu et je savais quel combattant tu allais devenir. Tu as réussi, comme un vrai champion, à revenir au top après ton opération. Tu as été super tout au long du processus. Tu étais calme et tu as pris soin de toi. Au début, j'avais peur que tu sois trop frais et que tu te mettes en danger en reprenant le travail, mais non.
La première fois que je suis remonté sur ton dos, tu te sentais bien, comme si rien ne s'était passé. La première fois que j'ai re-sauté avec toi, j'ai eu l'impression que rien n'avait changé. Depuis cette période, tu as tellement grandi et tu es revenu plus fort que jamais. Les championnats d'Europe de Longines aux Pays-Bas l'été dernier ont été un événement très excitant pour nous deux. Nous étions assez loin, à la vingtième place, mais j'avais tellement confiance en toi. Je sais que quand je ne fais pas d'erreurs, tu ne fais pas la moindre faute, et c'est ce que nous avons fait sur nos parcours jusqu'à la fin. Tu n'as pas touché une barre et tu voulais cette victoire autant que moi. Tu la méritais encore plus que moi.
Avec le recul, notre victoire l'année dernière à Genève compte tellement pour moi, car c'était devant notre public. Tu as donné le meilleur de toi-même tu voulais vraiment gagner. J'étais tellement heureux que tu puisses être sacré champion du Grand Prix Rolex en Suisse, d'autant que cette victoire m'a aidé à atteindre le rang de numéro un mondial, et je t'en suis extrêmement reconnaissant. Tout le monde sait que tu peux être un peu grincheux au box et qu'on peut te corrompre avec de la nourriture! Ce n'est pas grave parce que je sais que tu n'es pas un cheval méchant, même si tu montres tes dents (PS : tu oublies que tu n'en as pas) ou que tu couches tes oreilles en arrière. Je ne peux pas encore imaginer poursuivre ma carrière sans toi, mais je sais que nous avons beaucoup d'autres années à venir. Tu es le cheval qui a fait de moi le cavalier que je suis aujourd'hui. Tu m'as emmené jusqu'ici et tu m'as apporté tellement de succès et de joie. Bien sûr, je sais qu'un jour, tu prendras ta retraite. Je suis heureux de savoir que tu profiteras d'une belle vie à la retraite, à profiter de ce que tu aimes faire le plus : manger et de détendre au pré!
Je sais que n'importe quel cavalier au monde aimerait t'avoir dans leur écurie ou aimerait sauter un parcours avec toi, donc je me sens vraiment chanceux que tu sois à mes côtés et que tu me donnes toujours tout en piste. Je suis extrêmement fier que tu sois devenu l'un des meilleurs chevaux de l'histoire du saut d'obstacles suisse, alors que ta carrière n'est même pas encore finie.
Merci beaucoup pour ça, Clooney.
Love, Martin.“