Pour la première fois, le Tribunal arbitral du Sport condamne en appel un cavalier d’endurance

Très engagé dans le bien-être des chevaux d’endurance et attaché à faire respecter le règlement, le groupe d’activistes Clean Endurance a salué la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) en appel du Saoudien Abdul Rahman Saeed Saleh al Ghailani dans une affaire de maltraitance. La plupart des sanctions prononcées par le Tribunal de la FEI en juin 2019 ont été confirmées. Il s’agit de la première fois que le TAS rend une décision sur un appel dans une affaire d'abus de chevaux d'endurance. En 2019, la FEI réclamait douze mois de suspension et une amende. Il était alors reproché au cavalier d’avoir malmené son cheval Sarab, anciennement nommé Radja d’Altus, notamment avec de violents coups de talons et des coups de pieds de membres de son équipe à l’occasion d’une CEI 3* 160km à Abou Dabi l’an dernier. 

Le cavalier s’est défendu en soutenant que de tels agissements sont des pratiques courantes et acceptées dans les courses d'endurance. La Cour a toutefois exprimé un profond désaccord et a conclu que le comportement de M. Al Ghailani constituait une maltraitance, provoquant des douleurs et/ou un inconfort inutile pour le cheval, tant physiquement que mentalement. La Cour a également conclu que le cheval était clairement épuisé.

Abdul Rahman Saeed Saleh al Ghailani a nié avoir donné des coups de pied au cheval, le pousser au-delà de ses limites ou tirer les rênes avec les mains hautes. Il a également souligné qu'aucun des officiels n'a fait de remarque concernant son équitation ou le fait qu'il maltraitait le cheval, ce qui n'était donc pas suffisamment évident pour être remarqué par les officiels lors de l'événement. Le président du jury de la course a présenté une déclaration dans laquelle il a expliqué qu'après avoir regardé la vidéo de l'événement, il n'avait vu aucune cruauté ou maltraitance du cheval et que le cheval n'était pas épuisé.

La Cour a noté que la FEI n’avait engagé aucune procédure disciplinaire à l’encontre des membres du jury pour ne pas avoir observé et sanctionné la maltraitance du cheval de M. Al Ghailani pendant la course. Le Tribunal de la FEI avait encouragé la FEI à enquêter et à sanctionner les officiels présents à l'événement, le cas échéant.

Le tribunal de la FEI avait initialement puni M. al Ghailani d'une suspension de douze mois, deux fois la durée recommandée par la FEI. La Cour a décidé de réduire cette suspension à huit mois et a ajouté que le cavalier devait verser 3000 francs suisses supplémentaires à la FEI à titre de contribution aux dépenses.