La ministre des Sports dresse un état des lieux du suivi des signalements de violences sexuelles

Six mois après les premières révélations de multiples affaires de violences sexuelles dans le sport et la création d’une cellule dédiée au sein du ministère pour traiter les signalements, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a fait un point d’étape sur le suivi de ces affaires, comme elle s’y était engagée. Entourée d’Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’Enfance auprès du ministre de la Santé et des Solidarités, de Denis Masseglia, président du Comité olympique (CNOSF), de Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique (CPSF) et de Delphine O, secrétaire générale du Forum génération égalité, la ministre des Sports a présenté les suites données aux signalements et les grands axes du plan de prévention qui sera opérationnel pour la rentrée sportive 2020. 

Au 1er juin, la cellule dédiée au traitement des signalements répertorie les cas de cent soixante-dix-sept individus mis en cause pour des affaires de violences concernant quarante fédérations sportives et réparties sur soixante-sept départements. Chacun de ces signalements a donné lieu à une enquête administrative de la part des DDCS-PP dont quatre-vingt-huit sont encore en cours : soixante-dix-huit pour cent des victimes sont des femmes, quatre-vingt-dix-huit pour cent des victimes étaient mineures au moment des faits, cinquante pour cent des faits révélés sont antérieurs à 2019 et vingt-deux pour cent sont survenus en 2019 ou 2020, soixante-seize pour cent des faits dénoncés concernent des viols ou agressions sexuelles. Ainsi, soixante-sept mesures d’interdictions d’exercer ont été prononcées par les préfets contre des éducateurs sportifs entre le 1er décembre 2019 et le 1er juin 2020 (contre soixante-trois entre 2007 et 2018), dont vingt-quatre décisions en urgence (6 mois), dix-sept définitives, vingt-six notifications d’incapacité à la suite de condamnation pénale. Soixante-cinq mesures disciplinaires ont été prononcées par les fédérations. 

Enfin, Denis Masseglia et Marie-Amélie Le Fur ont présenté les axes de la stratégie nationale de prévention dans le champ du sport, dont l’élaboration est coordonnée par le ministère des Sports, avec la participation de l’ensemble des fédérations sportives, de représentants des collectivités, d’associations d’aide aux victimes, de sportifs et d’autres ministères :
Le renforcement des contrôles d’honorabilité des éducateurs bénévoles et exploitants d’EAPS au travers de la mise en place d’une plateforme qui permettra de croiser automatiquement les données personnelles des bénévoles avec celles du FIJAISV. Cet outil construit en collaboration avec le ministère de la Justice permettra à l’horizon de janvier 2021 de contrôler deux millions de bénévoles. Afin de garantir la sécurité et la confidentialité des mesures, soixante-quatre référents fédéraux ont déjà été nommés pour suivre le sujet.
La création d’un kit de communication et de sensibilisation mis à la disposition des fédérations, clubs, associations, salles de sport ainsi que des collectivités afin que les supports puissent être largement partagés avec les pratiquants et les éducateurs. Ces outils sont complémentaires aux actions des associations de protection de l’enfance.
La création de contenus de formation à destination des éducateurs (en formation initiale et en formation continue) mais également à moyen terme, à destination de dirigeants, d’arbitres et des sportifs eux-mêmes. 

À cette occasion, une nouvelle vidéo a été publié pour la campagne “Prévention des violences dans le sport - Tous Concernés” réunissant de nombreux sportifs français.


Par ailleurs, la ministre des Sports a fait savoir qu'une mission de l'Inspection générale de la Jeunesse et des Sports pourrait être lancée au sujet de l'affaire impliquant la responsabilité de la Fédération française d'équitation et de son président, Serge Lecomte