Rhinopneumonie : deux nouveaux chevaux sont morts à Valence
L’épizootie de rhinopneumonie équine continue malheureusement à faire des ravages à Valence, principal foyer, avec de nombreux chevaux testés positifs au virus EHV-1 et/ou souffrant des symptômes neurologiques de ce variant terriblement contagieux et dangereux. Au moins deux nouveaux chevaux sont morts aujourd’hui dans les écuries temporaires du CES, où des épreuves internationales se sont tenues jusqu’à dimanche dernier. Selon nos consœurs de World of Showjumping, une délégation allemande, encadrée par le marchand et coach Hilmar Meyer, a déploré ce matin la perte de Qadira, jument de douze ans médaillée d’argent par équipes aux championnats d’Europe Enfants de 2019 avec Tessa Thillmann. Ce soir, Marc Noury, père d’une jeune cavalière française restée sur place pour prendre soin de sa jument, encadrée par le coach francilien Franck Curti, a fait état de la mort d’un autre animal. “Un cheval vient de s’écrouler au milieu d’une allée, en sortant de la clinique de fortune (installée hier par les vétérinaires envoyés en renfort par la Fédération équestre internationale, ndlr). Cette pauvre bête est couchée. C’est vraiment terrible”, confie-t-il, avant d’annoncer la mauvaise nouvelle quelques minutes plus tard: “Le cheval a été euthanasié.”
Hier, sans avoir été testés, des équidés sains et non fiévreux auraient été isolés des autres et installés dans des boxes en dur. Une stratégie critiquée sur place. “Elle a déjà montré ses limites puisqu’un cheval transféré dans la zone ‘saine’ est déjà redescendu”, déplore Marc Noury, qui décrit également la clinique de campagne aménagée hier.“Elle consiste en quelques boxes. Une cloison intermédiaire a été enlevée pour créer un espace deux fois plus grand mais il n’y aucun matériel particulier. Un palan a été utilisé hier mais je ne sais pas comment il a été conçu.” Côté allemand, on décrit les écuries valenciennes comme une “zone de guerre, avec des gens désespérés de l’état des chevaux”.
“L’écurie où nous sommes un mouroir”, dénonce un propriétaire partenaire de Guillaume Batillat, dont les chevaux sont également restés sur place. “Guillaume a demandé hier à ce que nos chevaux puissent intégrer une clinique espagnole ou française afin d’effectuer une quarantaine, mais cela lui a été refusé! Il est inadmissible que nos chevaux en bonne santé soient encore dans une écurie où les chevaux tombent les uns après les autres… Je crains pour la vie des miens. Chaque heure compte…” Guillaume Batillat tient à préciser que “la Fédération française d’équitation (FFE) fait tout ce qui est en son pouvoir pour nous sortir de là. Ils ont donné des autorisations pour quitter le territoire espagnol en direction de cliniques désignées et capables d’accueillir nos chevaux (il y en aurait vingt-deux, ndlr) en quarantaine. Ils ont commandé des boxes pour nos accueillir sur place, mais les autorités espagnoles refusent toute solution.” Face à l’engorgement des cliniques espagnoles, il reste une lueur d’espoir. “L’université de Valence aurait libéré ses boxes, au nombre de treize ou quatorze, occupés par des chevaux sans pathologie sérieuse et qui étaient utilisés par les étudiants vétérinaires”, conclut Marc Noury. Croisons les doigts…
À l’hippodrome de Verrie, près de Saumur, où s’est achevée ce soir la première étape du Grand National de concours complet, le sujet était au cœur de bien des discussions. “Il est évident que cela me fait peur”, avoue ainsi Christopher Six, troisième de cette épreuve de rentrée. “Ce virus nous avait déjà bien embêtés il y a quelque temps. Là, cela vient se surajouter à la Covid… J’espère que cela ne va pas prendre une ampleur démesurée…” “C’est inquiétant”, confirme le lieutenant-colonel Thibaut Vallette, deuxième de cette Pro Élite. “Lors du dernier épisode, nous concernant, la situation avait été très bien gérée par les vétérinaires de l’École nationale d’équitation. Cela demande une organisation particulière, et notamment d’éviter au maximum les croisements de chevaux, ce qui n’est pas si simple sur un site qui en héberge environ trois cents. J’espère que nous serons épargnés. Si ce n’est pas le cas, nous devrons réagir de la meilleure des manières.”
Concernant la tenue des compétitions en cours ou à venir, pour l’heure, la FEI et la FFE n’ont pas encore communiqué, alors que de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un strict confinement de tous les chevaux en Europe pendant plusieurs semaines.
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Publiée par Guillaume Batillat sur Dimanche 28 février 2021