Niklaus Rutschi : “Je suis étonné moi-même par cette victoire”

Voici la réaction de Niklaus Rutschi, vainqueur du Grand Prix CSI 4* de Bourg-en-Bresse avec Carassina :
 
“Je n’étais pas certain de quel cheval monter dans le Grand Prix. Samedi soir, j’ai pris la décision de miser sur Carassina. Elle revient d’une longue pause et a fait quelques concours de niveau CSI 2* (ainsi que des parcours modestes lors de CSI 3* et 4*, ndlr) en début d’année. Lorsque j’ai fait la reconnaissance, je me suis dit « ça va être dur pour Carassina ». J’avais déjà coupé l’électricité de mon camion, nous avions déjà tout rangé et j’ai dit à ma groom « il n’y aura plus que la selle et la bride dont nous aurons besoin, je veux partir dès que possible » (rires). Je suis vraiment étonné moi-même de cette victoire. La jument a été fantastique ! Elle s’est beaucoup donnée, et a tout tenté pour ne pas toucher la moindre barre. Elle avait déjà couru un Grand Prix CSI 4* à Crans-Montana (l’été dernier, où elle s’était classée troisième, ndlr) mais le parcours n’était pas aussi sérieux. Aujourd’hui, le tour était vraiment difficile.  
 
Je dis toujours qu’après Cardano CH (le cheval avec lequel il a remporté la Coupe des nations Longines de La Baule, ndlr), j’arrêterai ma carrière. J’ai aujourd’hui cinquante-trois ans et il faut rester réaliste. Je ne me sens pas de reconstruire à nouveau un piquet de chevaux. À mon âge, il faut toujours faire plus d’efforts pour rester au niveau des jeunes cavaliers. Dans tous les meilleurs concours, dès que je me lève le matin, ils ont déjà fait du fitness et tout le bordel (rires).  
 
Il ne faut pas oublier Windsor (son alezan retraité depuis 2017, ndlr). Je dis toujours que c’est mon troisième garçon. À l’époque, des propriétaires voulaient que je leur prouve que je connaissais quelque chose aux chevaux donc j’ai voyagé et je leur ai fait acheter à trois ans et demi aux Pays-Bas à un prix abordable. Il n’a sauté qu’une croix et je me suis dit que c’est celui que je voulais. Jusqu’à neuf ans, lui et moi avons eu beaucoup de mal, même s’il était très respectueux. Je suis allé à Genève pour le CHI, où mon bon cheval s’était blessé. J’ai donc dit à ma femme que j’allais essayer de faire une grosse épreuve à 1,50m avec Windsor. J’ai été étonné moi-même de son comportement, et c’est là que tout a commencé. C’est un cheval très spécial, un phénomène. Il est toujours chez nous, où il est monté tous les jours.” 

Le compte-rendu du Grand Prix ici