“L’importance du vocabulaire”, Bérengère Lacroix

Du 9 au 12 octobre, la Fédération mondiale des éleveurs de chevaux de sport (WBFSH) a tenu son assemblée générale à Dresde, à l’Est de l’Allemagne. Lors de celle-ci, beaucoup d’importance a été accordée au bien-être équin, aux évolutions à envisager pour s’y conformer du mieux possible, mais aussi à l'influence des mots employés dans le milieu équestre sur l'image du sport et de l'élevage.  C’est sur ce point que revient Bérengère Lacroix, la directrice du stud-book Selle Français, dans un édito publié hier:

“S’il ne fallait retenir qu’une chose de l’Assemblée Générale de la WBFSH qui vient de se tenir à Dresde en Allemagne; c’est l’importance du vocabulaire. Un workshop était organisé autour du sujet "Bien-Être" [et] principalement orienté sur les circuits de sélection, les pratiques à bannir, les règlementations ou bonnes pratiques existantes, mais aussi [sur la manière de] participer à transmettre une image positive du sport et de l’élevage.

Des discussions, en anglais, il est particulièrement ressorti l’importance du vocabulaire employé: l’image que l’on renvoie est aussi associée aux mots que l’on utilise. Nous ne pouvons pas ignorer le monde qui nous entoure et nous regarde et nous devons nous y adapter; pour être compris, il faut aussi comprendre l’environnement dans lequel on évolue. Ainsi, ‘travailler les chevaux’ devient travailler ‘avec’ les chevaux; ‘préparer les chevaux’ pour les sélections devient ‘former [ou] éduquer’ les chevaux pour les sélections. En anglais, le mot débourrage se dit break in, [que l’on pourrait traduire] littéralement [par] ‘casser’ ou ‘forcer’; il est plus approprié d’utiliser handle ou educate qui se rapprochent de ‘s’occuper de’. Toujours en anglais, [il faut] savoir utiliser la richesse du vocabulaire à disposition; le mot ‘bien-être’ a lui-même deux traductions selon que l’on parle de bien-être au sens de la protection de soi ou des autres, [auquel cas on utilisera] welfare, ou que considère le bien-être au sens ‘être heureux’: well-being.

Chacun à son niveau peut participer au renforcement d’une image positive de l’élevage et du sport en veillant à s’approprier un vocabulaire plus adapté aux attentes du monde qui nous entoure. Cette évolution des mots nous invite seulement à être plus attentifs et parfois plus imaginatifs et mettre l'accent au bon endroit, pour que l'intonation que nous voulons donner soit bonne.”