Helgstrand Dressage : des experts financiers décrivent une situation alarmante

Helgstrand Dressage et Andreas Helgstrand, fondateur de cette écurie danoise, sont dans l’œil du cyclone depuis la révélation de méthodes d’entraînement contraires au bien-être animal dans un reportage édifiant diffusé sur une chaîne de télévision publique danoise. Cette semaine, le journal danois Nordjyske a publié un article détaillé sur la situation financière de Helgstrand Dressage et de Global Equestrian Group, le conglomérat fondé en quelques années par Andreas Helgstrand et le puissant fonds d’investissement Waterland Private Equity. Celui-ci regroupe notamment toutes les activités du cavalier, mais aussi les écuries et les infrastructures événementielles de Ludger Beerbaum à Riesenbeck, les écuries du dressage suédois Patrik Kittel, mais aussi Wellington International, l’immense complexe équestre accueillant le Winter Equestrian Festival et le Global Dressage Festival, l’équipementier Kingsland ou encore nos confrères américain de The Chronicle of The Horse.

Selon plusieurs experts cités dans l’article de Nordjyske, le bilan 2023 du groupe n’est pas bon. “Il y a des signaux d’alarme rouges qui clignotent. Les 161 millions de couronnes danoises (plus de 21 millions, ndlr) de bénéfices ne suffisent pas à financer la montagne de dettes avec les intérêts afférents. La dette de Global Equestrian Group est onze fois supérieure à son bénéfice avant intérêts et amortissements (Ebitda), ce qui fait apparaître des chiffres rouges sur son bilan”, analyse ainsi Søren Hougaard, professeur de finance entrepreneuriale à l’école de commerce de l’université d’Aalborg. Celui-ci souligne également que le ratio de solvabilité du groupe est tombé à 29%, alors qu’il était de 40% au moment de l’acquisition par Waterland.

Un autre expert, Lars Krull, conseiller principal à l’école de commerce de l’université d’Aalborg, partage cet avis: le ratio de solvabilité ne doit pas baisser davantage. Au total, la dette de Global Equestrian Group s’élève à 2,2 milliards de couronnes danoises (294 millions d’euros). Au sein du Global Equestrian Group, de nouveaux capitaux ont été injectés à plusieurs reprises ces derniers mois. Peu après la fin de l’exercice financier en juin 2023, une augmentation de capital de 112 millions de couronnes danoises (16,2 millions d’euros) a eu lieu. Fin octobre, une autre injection de capital de 45 millions de couronnes danoises (6 millions d’euros) a eu lieu. Après ces mouvements de Waterland, Andreas Helgstrand ne détient plus “que” 25% de Global Equestrian Group. En 2018, le marchand danois avait vendu un peu plus de la moitié de Helgstrand Dressage à Waterland.