Evi et Tanya Strasser suspendues par la FEI

Il y a quatre jours, le 18 février 2024, notre consœur d’Eurodressage avait révélé qu’Evi Strasser, cavalière née en Allemagne mais représentant le Canada depuis 1994 et ayant pris part à quatre finales de la Coupe du monde ainsi qu'une édition des Jeux olympiques, des JEM et des Jeux panaméricains. C'est également le cas de sa fille Tanya Strasser-Shostak, qui représente aussi le drapeau à la feuille d'érable. Cette suspension pour “allégations de mauvaise conduite” est liée, selon Eurodressage, à des photos d’un cheval prétendument sévèrement maltraité au sein de l’écurie d’Evi Strasser, publiées sur Facebook le 3 décembre 2023. Le 18 février également, la Fédération équestre internationale (FEI) a pris la décision de suspendre les deux cavalières canadiennes. “La FEI est au courant des suspensions provisoires d'Evi Strasser et de Tanya Strasser-Shostak prononcées par [la fédération canadienne] et les a appliquées à son niveau”a indiqué l’instance internationale à Eurodressage. “C’est une pratique courante d’appliquer au niveau de la FEI les suspensions (provisoires) prononcées par les fédérations nationales et vice-versa.”

Selon nos confrères de St. Georg, les allégations touchant les deux cavalières datent de 2017. Le média allemand a eu accès à des photos montrant un cheval bai qui saigne sous le ventre. “Des stries et des zones en sang dans la région des parties génitales du hongre laissent supposer que celui-ci a été délibérément frappé sous le ventre avec des cravaches ou des chambrières”, peut-on lire sur son site internet. “Des zones en sang dans la région des éperons, des photos d'un œil soit fermé, soit très gonflé ainsi que des zones en sang au niveau de l’os nasal sont également attribuées au même cheval. On peut aussi voir des gonflements dus à des coups de chambrière sur le côté gauche de l’arrière-main d'un [autre] cheval bai. Ces images auraient été faites en 2017 dans les écuries Good Tyme (celles des Strasser, ndlr) à Sainte-Adèle, au Québec.” Toujours selon St. Georg, une jeune femme alors employée chez les Strasser prétend avoir pris ses photos, puis les avoir transmises à la fédération canadienne en 2018. Elle n’aurait, d’après ses dires, obtenu une réponse qu’en 2021, après avoir relancé l’instance en 2020 et sans que celle-ci ne prenne d’autre mesure avant ce mois de février 2024.

De leur côté, Evi et Tanya Strasser ont publié un communiqué conjoint sur Facebook. “Récemment, [la fédération équestre canadienne] a reçu des accusations non étayées de la part d'une ancienne employée des écuries Good Tyme, qui avait été licenciée il y a plusieurs années en raison de sa conduite non professionnelle et inappropriée”, peut-on y lire. “Depuis 2018, cette ancienne employée, qui prétend être une de nos concurrentes, s'est lancée dans une campagne de diffamation contre nous, ce qui nous a obligées à lui envoyer deux lettres de mise en demeure en 2020 et en 2023.  Malheureusement, cette personne a maintenant décidé d'intensifier ses attaques contre nous en déposant une plainte auprès de [la fédération équestre canadienne] concernant des accusations datant de 2017. Nous nions fermement les allégations de cette ex-employée mécontente. Nous nous défendons vigoureusement dans cette affaire par l'intermédiaire de notre avocat. Comme le savent nos amis et les membres de la communauté équestre, se défendre contre de telles allégations constitue un processus difficile et parfois long. Nous apprécions les gentilles marques de soutien que nous avons reçues et que nous continuons à recevoir pendant que nous traversons cette période difficile.”