Les Journées européennes des métiers d’art : l’IFCE met le charronnage et la sellerie à l’honneur

À l’occasion des Journées européennes des métiers d’art (JEMA), début avril, l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) a ouvert exceptionnellement le lieu de conservation de ses voitures hippomobiles et mis en évidence des savoir-faire rares: le charronnage et la sellerie. Pendant deux jours, à Vers-Pont-du-Gard, dans le Gard, et sur son site du Pin-au-Haras, dans l’Orne, l’IFCE a sensibilisé le grand public aux problématiques de conservation du patrimoine et de vitalisation des savoir-faire. Cet événement a été l’occasion d’évoquer les initiatives mises en place par l’IFCE en matière de capitalisation et de transmission des savoir-faire.

Portées par l’IFCE pour les savoir-faire français, les JEMA favorisent la reconnaissance des métiers d’art en proposant des rencontres avec les professionnels. En 2024, la thématique “Sur le bout des doigts” a invité le public à ressentir ces savoir-faire et à se mettre dans la peau des artisans d’art. Pour cette édition, l’IFCE a convié le grand public à visiter un lieu habituellement fermé au public: la remise à voitures hippomobiles de Vers-Pont-du-Gard. L’IFCE détient la plus importante collection de véhicules hippomobiles datés des XIXe et XXe siècles en France. Ce patrimoine exceptionnel est réparti dans toute la France au sein des Haras ayant conventionné avec l’IFCE pour l’exposer et le valoriser. Depuis 2017, l’IFCE investit un local appartenant à la mairie de Vers-Pont-du-Gard afin d’y conserver plus de cent vingt véhicules et un nombre conséquent de harnais. Ce patrimoine matériel fait actuellement l’objet d’un inventaire afin d’envisager sa valorisation et d’organiser des opérations de conservation-restauration.

Le grand public était convié à découvrir les métiers associés aux voitures hippomobiles: sellier-harnacheur et charron. Éric Barrier, artisan d’art en menuiserie et charronnage, a ainsi présenté la châtrage d’une roue, opération essentielle pour maintenir les voitures hippomobiles fonctionnelles c’est-à-dire roulantes. Le jeune public a été invité à participer à des activités sensorielles autour des matériaux afin de plonger dans le quotidien de ces détenteurs de savoir-faire rares. Un quizz leur a été remis afin d’en apprendre davantage sur l’histoire des Haras nationaux, sur les voitures hippomobiles présentées et sur les métiers d’art. Cette édition 2024 a rassemblé à Vers-Pont-du-Gard plus de cent cinquante curieux qui ont découvert des patrimoines multiples: matériel, immatériel mais surtout vivant.

À quelques heures de route, l’équipe de formateurs sellerie du site du Pin a animé quelques sessions d’initiation en sellerie. Le public a ainsi pu admirer en direct la fabrication d’une selle et profiter d’une visite pédagogique très enrichissante. Il a été plongé dans le quotidien des selliers en découvrant chacune des pièces de l’atelier. Les visiteurs ont pu découvrir la découpe numérique et la brodeuse sur cuir en action. Une imprimante 3D était également en route pour présenter la réalisation des arçons de mini-selle. Un éclaté était accessible afin de faciliter la compréhension des étapes de l’assemblage de la selle et sa réalisation complète. Enfin, l’exercice d’application avec le tapis capteur de pression a suscité un vif intérêt. Les visiteurs ont été invités à monter sur une selle pour tester les effets du tapis à capteur de pression et comprendre les impacts que la selle et le cavalier peuvent avoir sur le dos du cheval. Cet atelier permet ainsi de montrer aux cavaliers comment une selle est adaptée grâce aux outils tels que le capteur et la caméra thermique.