Corentin Pottier : “J'ai été un peu perturbé”

Voici la réaction de Corentin Pottier, premier membre de l'équipe de France de dressage à avoir pris le départ du Grand Prix des Jeux olympiques de Paris, dont il est sorti avec 70.683% aux rênes de Gotilas du Feuillard: “Il y a eu beaucoup de beaux moments dans ma reprise, techniquement parlant, et je pense que c'est ce qu'il faut retenir. J'ai commis deux fautes dans des exercices (les changements de pied au temps et les changements de pied aux deux temps, ndlr), qui d'habitude nous réussissent et avec lesquels nous pouvons aller chercher des points, donc c'est dommage. Dans mes sensations, j'étais dans mon rythme de croisière habituel. Ces deux fautes me font suer, mais c'est le sport...

La chaleur (qui a avoisiné les 34°C à 13h, ndlr) change pas mal de choses. Mes coéquipiers sont installés dans le sud de la France, donc ils ont davantage l'habitude de ces températures, mais nous n'avons pas connu de telles températures depuis longtemps en Île-de-France. De fait, préparer mon cheval pour des conditions comme celles-ci est impossible. Forcément, cela joue. En fin de reprise, Gotilas et moi avons pu en souffrir et perdre un peu en lucidité. L'avantage de bien connaître mon cheval est que, malgré ces micro-pertes de concentration, nous réussissons à aller de l'avant très vite. C'est le plus important.

Ce sont nos premiers Jeux olympiques, à Gus (le surnom de Gotilas, ndlr) comme à moi. Arriver sur cette piste, dans une ambiance extraordinaire, avec un public incroyable, c’était magique. C'est une très belle expérience de monter dans un décor pareil! Comme je le dis souvent, je rêvais des Jeux olympiques depuis toujours. Je me rappelle encore où j'étais en 2008 quand Tony Estanguet a gagné sa médaille d'or (rires)! J'adore les Jeux depuis tout petit et y participer est une véritable bénédiction. C'est aussi un parcours très long, compliqué et exigeant mentalement, surtout ces derniers mois. Quand on fait le salut final, il faut juste profiter et penser à la suite.

Pour être tout à fait honnête, et je ne me cherche absolument pas d'excuse en disant cela (répondant à une question d'une journaliste, ndlr), je ne pensais pas avoir droit à deux ovations du public quand je suis entré en piste. J'ai été un peu perturbé, et Gotilas s'est un peu tendu. Si j'avais su, je pense que j'aurais changé de stratégie et pris beaucoup plus de temps avant de rentrer sur le rectangle. Je le saurai pour les prochaines épreuves, si nous réussissons à nous qualifier. Je ne sais pas si cela a pu influer sur mes fautes aux changements de pied. Pour les changements au temps, c'est peut-être le fait d'un mini-relâchement. C'est une figure très sûre pour nous, et je me suis peut-être tourné trop tôt vers les pirouettes. Je ne sais pas... Et pour les changements de pied aux deux temps, je pense que c’'est lié à cette émotion. J'ai voulu prendre du temps pour que mon cheval regagne de la confiance et j'ai peut-être pris l'option un peu longue. C'est l'expérience qui rentre! On verra dans quelques années si j'ai l'opportunité d'améliorer.”




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