Julien Épaillard : “J’avais un peu de pression”
Voici la réaction du Français Julien Épaillard, auteur d’un sans-faute déterminant pour la France avec Dubaï du Cèdre dans la qualificative par équipes des Jeux olympiques de Paris 2024 :
“Je suis très content et satisfait, d’autant que j’avais un peu de pression. L’atmosphère était formidable en entrant en piste. Ma jument a une nouvelle fois été incroyable et s’est servi de toute son énergie pour se donner. Je suis très fier d’elle et de la monter.
Le parcours était piégeux mais il fallait s’y attendre, ce sont les Jeux olympiques et nous ne pouvions pas espérer faire face des tours faciles. Je pense que c’est un peu différent de ce que nous avions vu aux derniers Jeux (ceux de Tokyo, en 2021, ndlr), avec des couleurs plus pastel, comme cela était le cas sur le milieu de triple en fin de parcours. Les chefs de piste ont beaucoup joué sur les couleurs. Le parcours est le même pour tous, je pense qu’il fallait des chevaux d’expérience pour être directement dans le coup. J’ai eu la chance de courir deux championnats avec Dubaï précédemment (les Européens de Milan conclus avec le bronze individuel l’été passé et la finale de la Coupe du monde de Riyad bouclée au deuxième rang en avril, ndlr), ce qui nous a permis d’apprendre à la connaître. Nous avons pour le moment réussi à l’amener à son pic de forme pour ces championnats, j’espère que nous confirmerons cela demain. Aujourd’hui, elle a montré qu’elle était en forme.
[À propos du refus de Scuderia 1918 Viking d’la Rousserie, partenaire de Kevin Staut, à la visite vétérinaire] Je crois que cela nous a en quelque sorte rendus plus forts. Kevin était avec nous hier et aujourd’hui. Ce sont des choses qui arrivent et la sélection n’était pas à remettre en question. Si François-Xavier Boudant avait été à la place de Kevin, l’équipe aurait été la même aujourd’hui puisque François-Xavier aurait occupé la place de remplaçant, un poste est utile en cas de pépin. Hier soir, Kevin était avec nous et nous avons passé une superbe soirée en nous serrant les coudes. Aujourd’hui, je pense que nous étions encore plus forts grâce à cela. […] Olivier (Perreau, ndlr) a montré qu’il était à la hauteur ! (le Roannais a quitté la piste avec une faute sur GL Events*Dorai d’Aiguilly, ndlr).
En entrant en piste, notre équipe avait déjà cumulé douze points. Je ne savais pas encore quel score nous aurait empêché de prendre part à la finale par équipes (qui se tiendra demain, et lors de laquelle les compteurs seront remis à zéro, ndlr), mais je me disais qu’une faute pourrait sûrement nous permettre d’être qualifiés. Je n’avais pas beaucoup plus de marge de manœuvre. L’idéal était quand même de signer un sans-faute ! (Rires)
J’ai senti que Dubaï a légèrement touché le dernier, avant lequel j’avais hésité à faire six ou sept foulées. J’ai préféré rester vraiment calme et opter pour sept, mais j’ai entendu un petit “toc” en le franchissant. Je me suis donc retourné pour vérifier que la barre n’était pas tombée, j’ai ensuite regardé le chronomètre et fini par savourer. Sur tout le reste du parcours, je n’ai vraiment pas eu de sursis, c’était vraiment génial. Dans ce stade, nous nous sentons portés. J’ai croisé Cian O’Connor, qui m’a d’ailleurs dit qu’il n’était pas très avantagé de passer après moi (compte-tenu de l’ambiance survoltée dans les tribunes, ce qui peut effrayer les chevaux devant entrer en piste, ndlr) ! (Rires) Nous avons envie de représenter tout le monde aussi bien que possible et de faire de notre mieux”.
