Jessica von Bredow-Werndl : “Je chérirai Dalera jusqu’à la fin de ses jours”

Voici la réaction de l’Allemande Jessica von Bredow-Werndl, sacrée pour la deuxième fois consécutive championne olympique individuelle dans les jardins du château de Versailles avec la formidable TSF Dalera BB : 

“C’est que nous avons vécu aujourd’hui est vraiment dur à décrire. Je ne pense pas que nous aurons un jour une autre arène comme celle de Versailles. Cet endroit a été une formidable piste de danse et je suis submergée par l’émotion, épuisée, mais aussi très reconnaissante d’avoir eu la chance de performer ici. Il s’agit de l’expérience d’une vie. J’ai trop pleuré aujourd’hui, c’est juste beaucoup d’émotions ! La reprise de Cathrine (Laudrup-Dufour, dernière à partir et finalement cinquième, ndlr) m’a semblé durer une éternité. J’en ai regardé les trois quarts. 

Hier, nous avons eu trop de pression en partant dernières de l’équipe. Ce matin en me levant, je me suis dit que ce n’était qu’une question de confiance. Je me suis dit que nous étions capables de remplir notre objectif, que je pouvais me faire confiance et croire en Dalera. J’ai donc un peu lâché prise et n’ai même pas fait la moindre pirouette au paddock. Tout s’est joué au mental, car je n’ai rien changé du tout entre hier et aujourd’hui (lors du spécial, le duo n’a pas montré le même brillant et la même facilité que d’ordinaire, ndlr). Il suffisait que je nous fasse confiance et que je lui fasse comprendre qu’elle était à la hauteur. 

En fin de reprise, j’ai été très émue car je savais que nous n’aurions pas pu faire mieux. Dalera s’est donnée à mille pourcents. Elle n’avait pas les yeux ou les oreilles ailleurs, mais ne faisait que m’écouter. Elle m’a montré qu’elle voulait autant réussir que moi, ce qui m’a submergée. Je ne sais pas si je rencontrerai à nouveau un cheval comme elle (l’Allemande se met à pleurer, ndlr). Elle est le cheval le plus intelligent de cette Terre. Il va me falloir un peu de temps pour réaliser ce qu’il s’est passé, c’est à peine croyable. Dalera est tellement intelligente et drôle. J’ai voulu dormir un peu dans le hamac tout à l’heure, et elle voulait jouer avec moi et me faire tomber. Elle était tellement insolente et heureuse. Elle savait qu’aujourd’hui était un grand jour et s’est montrée à la hauteur. […] Je la chérirai jusqu’à la fin de ses jours. De toute sa carrière, elle n’a jamais été blessée et danse avec moi depuis maintenant neuf ans. C’est comme si elle me parlait. Certes, je l’écoute peut-être bien, mais elle me dit tout ce qu’elle veut faire. Elle est juste trop géniale pour ce monde, et tellement à part. 

J’ai imaginé cette reprise lorsque j’étais enceinte de six semaines de ma fille. Je venais tout juste d’apprendre ma grossesse. J’ai écouté “Je ne regrette rien” sur la plage en Espagne, en marchant aux côtés de mon mari. Des frissons ont parcouru mon corps et j’ai eu un déclic, en me disant que c’était la bonne musique pour une Libre. J’ai profité de ma grossesse pour créer cette nouvelle reprise, et avant d’être trop enceinte pour trotter assis, j’ai filmé la chorégraphie. 

J’espère que Dalera pourra avoir un poulain un jour, nous essaierons l’an prochain, car cette année, c’est trop tard. J’avais dit avant les JO que je n’étais pas prête à ce que ce rendez-vous soit notre dernière danse. Je l’emmènerai encore à une ou deux compétitions, je ne sais pas encore où. Il est difficile d’imaginer l’avenir sans elle en compétition. Je ne sais pas si je vivrai à nouveau de tels moments, mais je pense être capable de faire évoluer des superstars à nouveau, Isabell (Werth, ndlr) nous a montrés que c’était possible à travers les années. Dalera est spéciale et elle le sera pour toujours à mes yeux.”.  




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