Julien Épaillard : “Nous allons nous battre pour monter sur le podium”

Voici la réaction du Normand Julien Épaillard, auteur d'un magnifique sans-faute sur Dubaï du Cèdre cet après-midi et qualifié pour la finale individuelle des Jeux olympiques de Paris 2024, dont il partira en dernière position demain:

“On re-saute demain! C'est déjà une bonne nouvelle, car ce n'était pas écrit à l'avance. Ce n'était pas un parcours idéal pour moi en plus, avec des contrats de foulées très en avant et une ligne après la rivière avec cinq foulées très longues avant de rentrer dans un double. En général, je remets toujours une foulée avant de rentrer dans des doubles vertical-oxer. Je dois dire qu'avant de rentrer en piste, je ne savais pas trop ce que j'allais faire, cinq ou six foulées avant ce double, car Dubaï est parfois plus ou moins tendue, et j'ai un contact plus ou moins bon. Là, dans la ligne du 1 au 2, j'ai fait neuf foulées sans aucun problème, donc j'ai décidé d'en faire cinq avant le double. Ensuite, le plan que j'avais en tête s'est déroulé sans problème. Dans l'éventualité où je commettais une faute, je préférais ne pas trop tarder en route (le Normand a signé le meilleur chronomètre, ce qui lui permettra de s'élancer en dernier demain, ndlr) pour espérer me qualifier quand même pour la finale de demain. J'ai essayé de trouver le juste milieu entre assurer le sans-faute et signer un bon chronomètre.

Le parcours était très délicat, les oxers pas énormes mais de très grands verticaux. Je pense que les chefs de piste étaient un peu obligés de jouer sur la délicatesse du parcours parce qu'il y avait encore des cavaliers de nations émergentes et des chevaux qui n'avaient pas sauté de parcours jusqu'ici, donc il ne fallait pas que ce soit trop dur. Henrik (von Eckermann, qui a dit avoir parlé aux chefs de piste pour leur dire qu'il trouvait le parcours un poil trop facile, ndlr) parle de sa propre position: il est numéro un mondial et son cheval a tout gagné, alors forcément, ce parcours lui semblait trop facile. Pour autant, on a vu que certains cavaliers ont eu plus de mal (la Thaïlandaise Janakabhorn Karunayadhaj a même été éliminée par le jury pour 'monte dangereuse', ndlr). Je pense que c'est important pour notre sport que nous n'assistions pas à de gros dégâts. On a vu des fautes, mais pas des grosses fautes ou des énormes scores. Je pense que les chefs de piste (Grégory Bodo et Santiago Varela Ullastres, ndlr) vont se lâcher demain (rires)!

Demain, je partirai en dernier de la finale, ce qui me donnera l'occasion d'avoir des informations sur le parcours. Plus j'ai d'informations, mieux c'est! Et puis... s'il y a un barrage, soyons positifs, cela signifie que j'aurai aussi plus d'informations (rires). Maintenant, le parcours de demain risque d'être très difficile. Il faut s'attendre à une finale individuelle olympique de très haut niveau. Je pense que ma jument fait aujourd'hui partie des dix meilleurs chevaux au monde, et ça se jouera à peu de choses. Elle a l'air en forme et nous allons nous battre pour monter sur le podium! 

Bien sûr, c'est hyper positif que Simon (Delestre, ndlr) se soit également qualifié. Nous allons passer la soirée tous les trois ce soir car Olivier (Perreau, qui a écopé de quatre points et n'est hélas pas qualifié pour la finale, ndlr) a décidé de rester auprès de nous. Nous allons analyser nos parcours ce soir, échanger, partager. Il y a une super ambiance au sein de l'équipe et c'est important, techniquement et moralement, que mes coéquipiers soient là. 

C'est une fierté d'être en finale individuelle! Comme je l'ai dit après la compétition par équipes, il s'agit de ses troisièmes championnats (l'alezane a déjà couru les Européens de Milan l'été dernier et la finale de la Coupe du monde Longines en avril, ndlr), donc nous la connaissons beaucoup mieux et nous arrivons à lui faire atteindre son pic de forme pour un championnat. Je dois dire que plus les épreuves passent, plus elle se relâche, et cela m'aide à être plus précis. Nous savons que nous pouvons compter sur elle et c'est génial! D'ailleurs, moi aussi, je suis plus relâché (rires). C'est vrai qu'en partant en dernier dans la finale par équipes, et en sachant que je jouais la médaille, j'avais beaucoup de pression. La compétition par équipes, ça représente beaucoup et nous ne sommes pas tous seuls, nous ne voulons pas décevoir nos coéquipiers et les équipes qui nous entourent. Aujourd'hui, je représente évidemment toujours la France, mais c'est un peu différent. S'il y a une contre-performance, elle sera plus personnelle. Le parcours de ma vie est passé; c'était celui de la finale par équipes, car c'était l'épreuve la plus importante pour moi et je voulais vraiment ramener cette médaille. C'est d'ailleurs pour cela que j'avais autant de pression! je vais essayer de me concentrer à 120%, et j'aimerais énormément décrocher une médaille individuelle. En tout cas, nous avons déjà ramené une médaille de bronze par équipes et avons deux Français en finale individuelle, donc ça prouve bien que le jumping tricolore ne se porte pas si mal!”




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